Lecture d'un commentaire (10184)


Mc 4,1

Commentaire: Dans l'explication que le Sauveur donne lui-même de cette parabole, se trouvent comprises les diverses classes de personnes qui entendent la parole sainte, et qui cependa nt ne peuvent parvenir au salut. Il en est qui l'entendent sans foi, sans intelligence, sans même faire un effort pour en tirer quelque profit. C'est d'eux qu'il est dit: «Ceux qui se trouvent le long du chemin». A peine la parole sainte a-t-elle été déposée dans leur coeur, qu'elle en est enlevée par les esprits impurs, semblables aux oiseaux qui enlèvent la semence qui est tombée sur un chemin battu. D'autres reconnaissent l'utilité et ressentent le désir de pratiquer la parole qu'ils viennent d'entendre, leurs efforts n'aboutissent à rien, mais ils cèdent les uns à la crainte des tribulations, les autres, à l'attrait des plaisirs que promet la prospérité. Les premiers sont figurés par «ce grain qui tombe dans une terre pierreuse», et les seconds, «par la partie qui tombe au milieu des épines». Les richesses sont assimilées aux épines, parce qu'elles percent l'âme de la pointe de leurs préoccupations, et que souvent, en l'entraînant au péché, elles lui font une sanglante blessure. «Les épines, dit le Sauveur, ce sont les sollicitudes du siècle et les illusions des richesses». En effet, dès lors que l'homme s'est laissé séduire par le désir immodéré des richesses, il ne peut échapper aux soucis incessants qui le déchirent. Il ajoute: «Les autres objets de la convoitise». Car celui qui met de côté la loi du Seigneur, et laisse ses désirs s'égarer sur les objets sensibles, se ferme à lui-même le chemin de la joie et du bonheur. Ces passions étouffent la parole sainte en étant au bon désir la force de parvenir jusqu'au coeur; elles tuent l'âme en la privant du souffle destiné à entretenir la vie intérieure. Dans ces diverses classes ne sont point compris les infidèles qui ne méritent même point d'entendre la parole de Dieu.


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)