Lecture d'un commentaire (10127)


Mc 3,6

Commentaire: Dans le sons allégorique, Jésus, sortant de la synagogue pour se retirer vers la mer, figure le salut des nations qu'il daigna visiter, en leur communiquant le don de la foi, après qu'il eut abandonné les Juifs à cause de leur perfidie, car les nations agitées par les flots des erreurs sont comparées justement à l'agitation de la mer. Une foule nombreuse le suivit des diverses provinces, c'est-à-dire qu'il reçut avec bonté un grand nombre de nations qui, plus tard, vinrent à lui, attirées par la prédication des Apôtres. La barque qui porte le Seigneur sur les flots, c'est l'Eglise, formée des divers peuples de la terre. Il monta dans cette barque pour n'être point accablé par la foule, c'est-à-dire qu'il fuit le tumulte et l'agitation des âmes charnelles: il vient à ceux qui méprisent la vanité du siècle, et se complaît à faire en eux sa demeure, il y a une différence marquée entre presser, accabler le Seigneur et le toucher. Ceux-là le pressent et l'accablent qui, par des pensées ou des actes charnels, troublent la paix où la vérité demeure. Toucher le Christ, au contraire, c'est par la foi et l'amour le recevoir dans son coeur. Aussi nous voyons que l'Évangéliste fait remarquer que ceux qui le touchèrent furent guéris.


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)