Lecture d'un commentaire (10095)


Mc 2,18

Commentaire: Il déclare que son commerce est exempt de toute amertume, lorsqu'il ajoute: «Tant qu'ils ont avec eux l'Epoux», etc. Celui-là s'attriste qui ne possède pas actuellement le bonheur; mais celui qui en jouit est dans la joie et ne connaît point la tristesse. Or afin de détruire dans leur coeur tout sentiment d'orgueil et de montrer qu'il ne gardait pas ses disciples pour les vaines joies de la terre, il ajoute: «Viendront les jours où l'Epoux leur sera enlevé», etc. Comme s'il disait: viendra le temps où ils pourront manifester leur force et leur vigueur. Car, quand l'Epoux leur sera enlevé, ils jeûneront alors; ils aspireront ardemment après sa venue, afin d'unir à ce divin Epoux leurs coeurs purifiés par les épreuves de la terre. Il montre aussi par là qu'il n'y a nulle nécessité pour ses disciples de jeûner, puisqu'ils ont au milieu d'eux l'Epoux de la nature humaine, qui partout préside aux oeuvres d e la Providence divine et répand le germe de la vie dans les urnes. - Il les appelle fils de l'Epoux, parce qu'en effet ils sont encore enfants et qu'ils ne peuvent en cette qualité se conformer pleinement à leur Epoux et à leur Père qui, eu égard à la fragilité de leur âge, les dispense de l'obligation du jeûne. Mais après le départ de l'Epoux, ils regretteront de l'avoir perdu et ils jeûneront alors. Toutefois, lorsqu'ils auront atteint la perfection et qu'ils seront unis à l'Epoux dans des noces toute célestes, oh ! alors, ils savoureront éternellement les mets du royal festin.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)