Marathon de la Parole: 5 Juin de 13h à 14h (heure n° 23)
De Matthieu 22,1 à Matthieu 25,46


Quelques commentaires et référence pour accompagner la méditation...


Lecteur: 1



Daniel Bourguet : « Il aperçut un homme qui ne portait pas de vêtement de noces » - André Louf (extr. Seul l’amour suffirait) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Le début de cette parabole du Royaume est relativement facile a saisir.
Certes, Dieu nous étonne lorsqu'il invite pêle-mêle les croyants et les mécréants, mais il ne nous choque pas. Nous connaissons déjà cette bonté sans mesure. Et nous y comptions pour nous. Un tel Dieu nous paraît encore raisonnable.

Mais la suite de la parabole est plus difficile. Voici que la salle des noces est maintenant remplie de convives, et de toute espèce. Parmi eux, aucun n'y avait droit. Tous sont là, à leur grand étonnement et gratuitement. Mais certains portent le vêtement de noces, d'autres pas.

Or, ces derniers sont expulsés sur-le-champ, pieds et poings liés et jetés dans les ténèbres. Et Jésus de commenter : « certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux ».

Que veut dire Jésus? Pourquoi cette apparente dureté? Et quel est donc ce vêtement de noce qu'il faut absolument endosser sous peine de ne pas tenir, de ne pas trouver grâce devant Dieu, dont nous savons pourtant qu'il est Amour et Miséricorde ?

Il y a une réponse facile, souvent entendue, qui consisterait à dire que l'absence de vêtement de noce est le signe d'une négligence, d'une infidélité.

Pour entrer dans le Royaume, il faudrait être propre et bien élevé. Mais la parabole ne dit nulle part que le convive expulsé était en tenue de travail ou en blue-jean !

Une tenue impeccable pour une noce d’ici-bas, oui ! Mais il ne s'agit pas du tout d'avoir les mains propres pour entrer en ce Royaume, dont Jésus dit ailleurs que les pécheurs et les prostituées nous y précéderont.

On garde ses chances d'être parmi les élus, même si l'on est pécheur, à condition d'endosser, non pas un costume d'ici-bas, aussi beau soit-il, mais le vrai, le seul vêtement de noce du Royaume.

Quel est donc ce vêtement de noce ?
L’apôtre Paul nous le dit, il est le vêtement nouveau de l'homme nouveau, créé en Jésus-Christ : il est Jésus-Christ.

Il nous faut absolument nous dépouiller du vieil homme et de ses prétentions, comme d'un costume usé, et revêtir, comme un vêtement flambant neuf, Jésus-Christ lui-même, l'humilité de sa croix et la force de sa résurrection.

[Autrement dit, il nous faut lâcher notre « égo », pour laisser laisser place au « vrai Soi », qui se révèle lorsque l’Esprit saint, le Souffle divin, règne en nous.]

Le roi ne tolère parmi les convives - qu'ils soient bons ou qu'ils soient mauvais, peu importe - que ceux qui lui présentent les traits de son Fils. Ceux qui acceptent d'être élus et bien-aimés dans l'unique Élu et l'unique Bien-Aimé : Jésus.

Et quels sont les traits de Jésus ?
L’apôtre Paul nous les dessine ailleurs : « Comme des élus de Dieu et ses biens-aimés, revêtez-vous de tendre compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience ; pardonnez-vous mutuellement ; le Seigneur vous a pardonnés » (cf. Col 3,12-13).

[Ici encore, tous ces traits sont des dons de l’Esprit… qui permet au Christ de naître et de régner dans nos coeurs.]

Le visage de Jésus, c'est la douce pitié, c’est la miséricorde sans fin pour nos frères.
[C’est encore la compassion, la recherche de la justice et de la paix, telles que les Béatitudes nous l’enseignent.]

Tel est ainsi le vêtement de noce, le seul que Dieu pourra reconnaître à l'heure du festin, si nous avons senti un jour la douce pitié de Dieu, et si nous avons pu la déverser à notre tour en humble amour sur nos frères.

Tel est le vêtement de noce, qui fait tressaillir le cœur de Dieu.

[Puissions-nous recevoir la foi, l’espérance et l’amour dans nos coeurs pour être pleinement transformés à l’image du Christ.]
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Lecteur: 4



Daniel Bourguet : « Celui qui persévèrera jusque’à la fin, celui là sera sauvé » - Hébert Roux (extr. L’Evangile du Royaume) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Tout le discours sur les derniers temps et l'avènement du Fils de l'Homme est une réponse à la question des disciples : « Dis-nous quand ces choses arriveront et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde. »

Jésus ne fait rien pour dissiper l'équivoque qui, dès le début, s'introduit dans la pensée de l'homme qui entreprend de discerner les signes des temps.
Tantôt il semble faire allusion à une situation historique précise (celle de la première génération chrétienne en Judée), tantôt il élargit démesurément la perspective des choses finales et situe l'événement dernier au-delà de tout événement historique, mettant en déroute, par l'image et la parabole, toutes les tentatives de localisation et de précision chronologique de la raison ou de l'imagination.

C'est que, en réalité, la question des disciples est celle que l'Église dans tous les temps ne peut s'empêcher de poser, en présence des promesses éternelles de la Parole de Dieu.

Chaque génération ne peut s'empêcher à son tour de se reconnaître mise en cause et de rechercher dans sa propre actualité les signes annonciateurs de la fin.
Ce désir de connaître les temps et de discerner des signes infaillibles correspond à un besoin de sécurité, à une hâte de tenir de façon tangible le secret de l'avenir et d'enfermer en quelque sorte dans les mesures humaines, et par conséquent rassurantes, l'accomplissement du dessein incommensurable de Dieu.

C'est pourquoi la curiosité et l'ingéniosité des croyants, comme celle des incroyants, se sont, de tout temps, exercées sur les textes apocalyptiques du Nouveau Testament, s’appliquant à découvrir derrière les signes et les symboles, des noms, des événements historiques ou des dates, en oubliant que les écrits bibliques n'ont pas été destinés à alimenter une science ou une gnose, mais à servir de témoignage à la seule foi.

Or, Jésus ne renseigne pas les disciples, mais il les avertit.
Il ne répond ni à la question du temps, ni à la question du signe : le temps et le moment précis demeurent indéterminés et, au lieu d'un signe, il en énumère une multiplicité déconcertante !

Tout le discours de Jésus est une sorte de rappel à l'ordre qui s'adresse à l'Église, afin qu'elle sache à quoi s'en tenir quant aux conditions de son existence terrestre qui s'écoule dans un temps présent, comme en bordure de l'éternité, et pendant lequel elle ne doit ni céder à la panique, ni s'endormir dans une fausse sécurité.
Car ce temps, quoique le dernier, doit durer, et sa durée dépend de la seule décision de Dieu. Savoir comment vivre dans ce temps, c'est se comporter en véritable fils du Royaume.

L'Église n'est donc pas à l'abri du doute et doit s'entendre constamment adresser les avertissements et les appels à la vigilance et à la repentance. Elle est appelée à vivre au sein d'un monde livré à la puissance de Satan, et il faut que cette puissance atteigne son point culminant. Mais, avant que vienne la fin, il faut que l'Église remplisse jusqu'au bout sa mission : le temps de l'épreuve est aussi le temps de la persévérance et du témoignage en faveur de l'Évangile.

C'est seulement dans la mesure où elle persévère que l'Église est capable de prêcher l'Évangile.
L’église, livrée à l'épreuve et subissant les assauts de Satan, ne peut donc en aucun cas se replier sur elle-même ou se croire dispensée de faire entendre son message. Et il appartient à Dieu seul de juger de l'efficacité et des limites de cette mission.
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Lecteur: 5



Daniel Bourguet : « Heureux le serviteur que le maître, à son retour, trouvera au travail » - Lev Gillet (extr. Le visage de lumière) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Heureux ceux qui suivent et qui savent ou ils vont ! Heureux ceux dont le pas est pressé et qui voient le chemin conduisant au Royaume !
Mais heureux aussi ceux qui attendent, ceux qui appellent le Seigneur, ceux qui ignorent l'heure de sa venue, ceux qui ne cessent de clamer : « Viens ! Viens ! Viens encore guérir, pardonner, consoler, sauver ! » […]

En ceux qui suivent et en ceux qui attendent commence déjà le second avènement. C'est déjà l'irruption du Roi dans les âmes et dans l'univers.

Mais peut-être percevons-nous plus facilement la grâce de la suite [de la suivance] que la grâce de l'attente ?

L'attente du Seigneur n'est pas statique. Elle n'est pas un repos.
Toute vraie attente du Seigneur implique une transformation. L’attente du Seigneur est un arrachement. Elle nous arrache à notre terrain, à notre milieu. Elle nous déracine. Elle nous isole.

Nous ne voyons plus comme les autres, parce que notre vision porte plus loin. Eux ne savent pas, n'attendent pas. Mais s'il arrive que les autres attendent avec nous, attendent Celui que nous attendons, alors la même attente crée entre les cœurs la communion la plus intime. […]

Seul celui qui attend le Seigneur est capable d'apprécier l'instant présent, d'en connaître la signification et la richesse. Car il sait placer cet instant dans sa perspective exacte. Il sait le coordonner à la venue du Seigneur. L'attente lui ouvre les yeux et lui fait voir les hommes et le monde tels qu'ils sont dans leur réalité profonde.

Pour celui qui attend Jésus, chaque instant s'élargit et s'éclaire.
II s'élargit, car nous le voyons tendre vers la plénitude.
Il s'éclaire, car déjà la présence de Jésus projette sur lui la lumière d'une venue encore plus parfaite.

Jésus viendra encore, il viendra toujours, jusqu'au second et glorieux avènement. Jésus est venu. Il vient en nous à chaque minute.
Et chacune de nos minutes n'a d'autre valeur que cette venue et cette présence de Jésus qu'elle a pu [et peut] nous apporter.
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Lecteur: 6



Mère Teresa : « Celles qui étaient avisées emportèrent des flacons d'huile avec leurs lampes » - Mère Teresa (texte « Les gouttes d’amour »)

Ne vous imaginez pas que l’Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont on a besoin, c’est de continuer à aimer.
Comment une lampe brille-t-elle, si ce n’est pas par l’apport continuel de petites gouttes d’huile ?
Qu’il n’y ait plus de gouttes d’huile, il n’y aura plus de lumière, Et l’époux dira : « je ne te connais pas.»
Mes amis, que sont ces gouttes d’huile dans nos lampes ?
Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours ; La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, L’humilité et la patience, Simplement aussi une pensée pour les autres, Notre manière de faire silence, d‘écouter, de regarder, de pardonner, De parler et d’agir.

Voilà les véritables gouttes d’Amour qui font brûler toute une vie d’une vive flamme.
Ne cherchez donc pas Jésus au loin ; Il n’est pas que là-bas, il est en vous.
Entretenez bien la lampe et vous le verrez.
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