Premier Livre des Rois
2,20 Elle dit alors : “Je n’ai qu’une petite demande à te faire, écoute-moi.” Le roi lui dit : “Mère, demande, je t’écouterai.” ( ) 2,21 Elle lui dit : “Permets qu’Abisag la Chounamite soit donnée pour femme à ton frère Adonias.” ( ) 2,22 Le roi Salomon répondit à sa mère : “Pourquoi demandes-tu Abisag la Chounamite pour Adonias ? Demande plutôt pour lui la royauté : déjà il est mon frère aîné et il a pour lui le prêtre Ébyatar et Joab fils de Sérouya.” ( 2S 3,7 , 2S 16,22 ) 2,23 Alors le roi Salomon jura par Yahvé : “Que Dieu me maudisse et me maudisse encore si Adonias ne paye pas de sa vie cette parole qu’il a dite ! ( ) 2,24 Je le jure par Yahvé qui a confirmé mon pouvoir, qui m’a fait asseoir sur le trône de David mon père et m’a donné une maison comme il l’avait promis — aussi vrai que Yahvé est vivant, aujourd’hui même Adonias sera mis à mort.” ( )

2,25 Le roi Salomon confia la chose à Bénayas fils de Yoyada : il frappa Adonias et il mourut.


19149 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA COUR DE SALOMON
De même que David avait été entouré de grands savants et de héros de renom, la cour de Salomon était le lieu de rassemblement des grands de son peuple. Le plus important d'entre eux était sans doute Benaja, fils de Jehoiada, qui n'avait pas son pareil en matière d'érudition et de piété, que ce soit à l'époque du premier ou du second Temple. (94) En sa qualité de chancelier de Salomon, il était l'objet de la faveur particulière du roi. Il était fréquemment invité à accompagner le roi dans ses parties d'échecs. Le sage roi était naturellement toujours gagnant. Un jour, Salomon quitta momentanément l'échiquier, Benaiah profita de son absence pour éliminer l'un des pions du roi, et le roi perdit la partie. Salomon réfléchit longuement à cet événement. Il en vint à la conclusion que son chancelier avait agi de façon malhonnête à son égard, et il était décidé à lui donner une leçon.
Quelques jours plus tard, Salomon remarqua deux personnages suspects qui traînaient dans le palais. Agissant aussitôt sur une idée qui lui vint à l'esprit, il revêtit les habits d'un de ses serviteurs et rejoignit les deux suspects. Il leur proposa de tenter à trois de cambrioler le palais royal et sortit une clé qui leur en faciliterait l'accès. Pendant que les voleurs s'occupaient de leur butin, le roi réveilla ses serviteurs et les malfaiteurs furent mis en état d'arrestation. Le lendemain Mtn, Salomon se présenta devant le sanhédrin, alors présidé par Benaja (95), et il voulut savoir de la cour quelle était la peine infligée à un voleur. Benaja, ne voyant aucun délinquant devant lui, et ne voulant pas croire que le roi se préoccuperait de l'arrestation des voleurs, fut convaincu que Salomon voulait le punir pour son jeu malhonnête. Il se jeta aux pieds du roi, avoua sa faute et implora son pardon. Salomon fut heureux de voir sa supposition confirmée, et aussi de voir Benaiah reconnaître ses torts. Il l'assura qu'il ne nourrissait aucun mauvais dessein contre lui, et que lorsqu'il avait posé cette question au Sanhédrin, il avait en tête de vrais voleurs qui s'étaient introduits dans le palais pendant la nuit. (96)
Un autre incident intéressant se produisit, dans lequel Benaiah joua un rôle. Le roi de Perse était très malade et son médecin lui dit qu'il ne pourrait être guéri qu'avec le lait d'une lionne. Le roi envoya donc une délégation chargée de riches présents à Salomon, le seul être au monde qui, par sa sagesse, pouvait trouver le moyen d'obtenir du lait de lionne. Salomon chargea Benaiah d'exaucer le souhait du roi perse. Benaiah prit plusieurs chevreaux et se rendit dans une fosse aux lions. Chaque jour, il jetait un chevreau à la lionne. Au bout d'un certain temps, les bêtes se familiarisèrent avec lui et, finalement, il put s'approcher suffisamment de la lionne pour tirer du lait de ses mamelles.
Sur le chemin du retour vers le roi de Perse, le médecin qui avait recommandé la cure de lait fit un rêve. Tous les organes de son corps, ses mains, ses pieds, ses yeux, sa bouche et sa langue se querellaient, chacun revendiquant la plus grande part de mérite dans l'obtention du remède pour le monarque perse. Lorsque la langue présenta sa propre contribution à la cause du service du roi, les autres organes rejetèrent sa demande comme étant totalement infondée. Le médecin n'oublia pas son rêve et, lorsqu'il se présenta devant le roi, il prit la parole: «Voici le lait de chien que nous sommes allés chercher pour vous». Le roi, furieux, ordonna que le médecin soit pendu, parce qu'il avait apporté le lait d'une chienne au lieu du lait d'une mère lionne. Pendant les préliminaires de l'exécution, tous les membres et organes du médecin se mirent à trembler: «Ne vous ai-je pas dit que vous ne serviez à rien ? Si vous voulez bien reconnaître ma supériorité, je vous sauverai même maintenant de la mort.» Tous firent l'aveu qu'elle demandait, et le médecin pria le bourreau de le conduire au roi. Une fois en présence de son maître, il le pria, comme une faveur spéciale, de boire le lait qu'il avait apporté. Le roi accéda à son désir, guérit de sa maladie et renvoya le médecin en paix. C'est ainsi que tous les organes du corps reconnaissent la supréMte de la langue. (97)

( )
2,26 Quant au prêtre Ébyatar, le roi lui dit : “Va-t’en dans ta propriété d’Anatot. Tu mérites la mort, mais aujourd’hui je ne te ferai pas mourir, car tu as porté l’Arche de Dieu devant mon père, et tu as partagé les souffrances de mon père.” ( ) 2,27 Salomon chassa donc Ébyatar, il le priva de sa charge de prêtre de Yahvé ; ainsi se réalisa la parole que Yahvé avait dite contre la maison d’Héli à Silo. ( 1S 2,35 , ) 2,28 La nouvelle en arriva à Joab. Joab n’avait pas suivi le parti d’Absalom mais il avait suivi le parti d’Adonias. Il se réfugia donc dans la Tente de Yahvé et saisit les cornes de l’autel. ( ) 2,29 On avertit le roi Salomon que Joab s’était réfugié à côté de l’autel dans la Tente de Yahvé. Salomon envoya dire à Joab : “Pourquoi te réfugier près de l’autel ?” Joab lui dit : “J’ai eu peur de toi et je me suis réfugié auprès de Yahvé.” Alors Salomon envoya Bénayas fils de Yoyada avec cet ordre : “Va et frappe-le.” ( ) 2,30 Bénayas entra dans la Tente de Yahvé et lui dit : “Le roi te commande de sortir.” Mais il répondit : “Non ! Je mourrai ici.” Bénayas rapporta ces paroles au roi : “Voici ce qu’a dit Joab, voici ce qu’il m’a répondu.” ( )



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