Second Livre de Samuel
13,25 Mais le roi répondit à Absalom : Non, mon fils, nous n’irons pas tous, ce serait une charge trop lourde pour toi.” Absalom eut beau insister auprès du roi, il ne voulut pas y aller et se contenta de le bénir. ( ) 13,26 Absalom dit alors : “Soit ! Mais du moins, accepte que mon frère Amnon vienne.” Le roi lui répondit : “Pourquoi irait-il avec toi ?” ( ) 13,27 Mais Absalom insista tellement que le roi laissa partir Amnon avec les autres fils du roi. Absalom prépara un festin royal. ( ) 13,28 Il donna cet ordre à ses garçons : “Faites attention, lorsque Amnon sera ivre, je vous dirai : Frappez Amnon ! Aussitôt vous le tuerez. Ne craignez rien. C’est moi qui vous donne cet ordre. Vous n’hésiterez pas, vous montrerez que vous êtes des hommes.” ( ) 13,29 Les serviteurs d’Absalom firent donc pour Amnon comme Absalom leur avait ordonné. Voyant cela, tous les fils du roi se levèrent : chacun enfourcha sa mule et ils prirent la fuite. ( )

13,30 Ils étaient encore en route que déjà la nouvelle arrivait à David : “Absalom a frappé tous les fils du roi, aucun n’en est réchappé.”


19130 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA RÉBELLION D'ABSALOM
De tous les châtiments infligés à David, aucun ne fut aussi sévère que la rébellion de son propre fils.
Absalom avait des proportions si gigantesques qu'un homme lui-même d'une taille extraordinaire, placé dans l'orbite de son crâne, s'enfonçait jusqu'au nez (97). Quant à sa merveilleuse chevelure, le récit qu'en fait la Bible ne donne pas une idée de son abondance. Absalom avait fait le vœu de naziréat. Comme son vœu était perpétuel et que sa chevelure était particulièrement abondante, la loi l'autorisait à la couper légèrement chaque semaine. (98) De cette petite quantité, le poids s'élevait à deux cents sicles.
Absalom organisa son audacieuse rébellion avec beaucoup de ruse. Il obtint de son royal père une lettre l'autorisant à choisir deux anciens pour sa suite dans chaque ville qu'il visiterait. Muni de ce document, il parcourut toute la Palestine. Dans chaque ville, il alla trouver les deux hommes les plus distingués et les invita à l'accompagner, tout en leur montrant ce que son père avait écrit et en les assurant qu'ils avaient été choisis par lui parce qu'il avait une affection particulière pour eux. Il réussit ainsi à réunir autour de lui les présidents de deux cents cours. Cela fait, il organisa un grand banquet, où il fit asseoir un de ses émissaires entre deux de ses invités, afin de les rallier à sa cause. Ce plan ne réussit pas entièrement, car, bien que les anciens des villes fussent aux côtés d'Absalom, ils espéraient au fond d'eux-mêmes la victoire de David. (99)
Le fait de savoir qu'une partie des partisans d'Absalom se rangeait secrètement de son côté, que, bien qu'il fût poursuivi par son fils, ses amis lui restaient fidèles, consola quelque peu David dans sa détresse. Il pensait que dans ces circonstances, si le pire arrivait, Absalom aurait au moins pitié de lui. (100) Au début, cependant, le désespoir de David ne connut pas de bornes. Il était sur le point d'adorer une idole, lorsque son ami Hushai l'Architecte s'approcha de lui en disant: «Le peuple s'étonnera qu'un tel roi serve des idoles.» David répondit: «Un roi comme moi doit-il être tué par son propre fils ? Il vaut mieux que je serve des idoles plutôt que Dieu soit tenu pour responsable de mon malheur et que son nom soit ainsi profané.» Hushai lui fit des reproches: «Pourquoi as-tu épousé une captive ?» «Il n'y a pas de mal à cela, répondit David, c'est permis par la loi.» Hushaï lui dit: «Mais tu n'as pas tenu compte du lien entre le passage qui le permet et celui qui le suit presque immédiatement dans les Écritures, et qui traite du fils désobéissant et rebelle, fruit naturel d'un tel mariage.» (101)
Hushai n'était pas le seul ami fidèle de David. D'autres vinrent à son secours de façon inattendue, comme par exemple Shobi, le fils de Nahash, semblable au roi ammonite Hanun, l'ennemi de David au début, et plus tard son allié. (102) Barzillai, un autre de ses amis dans le besoin, le surprend aussi par sa loyauté, car dans l'ensemble son attitude morale n'était pas la plus élevée que l'on puisse imaginer. (103)
Absalom connut une fin terrible. Lorsqu'il fut pendu aux branches du chêne, sur le point de couper sa chevelure d'un coup d'épée, il vit soudain l'enfer qui s'ouvrait sous lui, et il préféra rester pendu à l'arbre plutôt que de se jeter vivant dans l'abîme. (104) Le crime d'Absalom était, en effet, de nature à mériter le supplice suprême, et c'est pourquoi il est un des rares Juifs qui n'aient pas de part dans le monde à venir. (105) Sa demeure est en enfer, où il est chargé de contrôler dix nations païennes dans la deuxième division. Chaque fois que les anges vengeurs siègent en jugement sur les nations, ils veulent aussi punir Absalom, mais à chaque fois une voix céleste s'élève: «Ne le châtiez pas, ne le brûlez pas. C'est un Israélite, le fils de mon serviteur David». Absalom est alors placé sur son trône et reçoit le traitement dû à un roi. (106) Si les peines extrêmes de l'enfer lui ont été épargnées, c'est parce que David a répété huit fois le nom de son fils en se lamentant sur lui. En outre, l'intercession de David eut pour effet de rattacher la tête coupée d'Absalom à son corps. (107)
A sa mort, Absalom resta sans enfants, car tous ses enfants, ses trois fils et sa fille, moururent avant lui, en punition du fait qu'il avait mis le feu à un champ de blé appartenant à Joab. (108)

( )
13,31 Le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha par terre ; tous ses gens qui étaient autour de lui déchirèrent aussi leurs vêtements. ( ) 13,32 Alors Yonadab, fils de Chiméa, le frère de David, prit la parole et dit : “Mon seigneur ne doit pas croire qu’on a mis à mort tous les jeunes gens, les fils du roi : seul Amnon est mort, et c’était une chose décidée dans la tête d’Absalom depuis le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar. ( ) 13,33 Que mon seigneur ne prenne donc pas la chose à cœur, qu’il ne pense pas que tous les fils du roi sont morts. Non, seul Amnon est mort, ( ) 13,34 et Absalom aura pris la fuite.” Le jeune homme qui faisait le guet leva les yeux et vit un groupe important qui arrivait par la route de Bahourim. Le guetteur en informa le roi : “J’ai vu des hommes qui descendent par le chemin de Bahourim, au flanc de la montagne.” ( ) 13,35 Yonadab dit alors au roi : “Ce sont les fils du roi qui arrivent. Tu vois bien que ton serviteur ne s’était pas trompé.” ( )



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