Livre de Ruth
4,18 Voici la descendance de Pérès. Pérès engendra Hesron. ( ) 4,19 Hesron engendra Ram et Ram engendra Aminadab. ( ) 4,20 Aminadab engendra Nachon et Nachon engendra Salmon. ( ) 4,21 Salmon engendra Booz et Booz engendra Obed. ( ) 4,22 Obed engendra Jessé et Jessé engendra David. ( )
Premier Livre de Samuel

1,1 Il y avait un homme de Ramataïm, un Soufite de la montagne d’Éphraïm, qui s’appelait Elkana. Il était fils de Yéroham, fils d’Élihou, fils de Tohou, fils de Souf, de la tribu d’Éphraïm.


19579 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Première lamentation

19112 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: ELKANAH ET HANNAH
La période des Juges est liée à la période du Royaume par le prophète Samuel, qui oint Saül et David comme rois. Non seulement Samuel était lui-même prophète, mais ses ancêtres l'étaient aussi (1), et ses parents, Elkana et Anne, avaient tous deux le don de prophétie (2). (2) Outre ce don, Elkana possédait des vertus extraordinaires. Il fut un second Abraham, le seul homme pieux de sa génération, qui sauva le monde de la destruction lorsque Dieu, irrité par l'idolâtrie de Michée, était sur le point de l'anéantir complètement. (3) Son principal mérite est d'avoir incité le peuple, par son exemple, à se rendre en pèlerinage à Silo, centre spirituel de la nation. Accompagné de toute sa famille, y compris ses proches, il avait l'habitude de faire les trois pèlerinages prescrits chaque année, et bien qu'il fût un homme de condition modeste, (4) sa suite était équipée avec une grande magnificence. Dans toutes les villes qu'il traversait, le cortège causait de l'agitation. Les spectateurs s'enquéraient toujours de la raison de ce spectacle rare, et Elkana leur répondait: «Nous allons à la maison de l'Éternel à Silo, car c'est de là que vient la loi. Pourquoi ne vous joindriez-vous pas à nous ?» Ces paroles douces et persuasives ne manquèrent pas d'effet. La première année, cinq familles entreprirent le pèlerinage, l'année suivante dix, et ainsi de suite jusqu'à ce que toute la ville suive son exemple. Chaque année, Elkana choisissait un nouveau chemin. C'est ainsi qu'il se rendit dans de nombreuses villes, dont les habitants furent amenés à accomplir un acte de piété. (5)
Malgré sa crainte de Dieu, la vie domestique d'Elkana n'est pas parfaitement heureuse. Il était marié depuis dix ans, et son union avec Anne n'avait pas été bénie par une descendance. (6) L'amour qu'il portait à sa femme le dédommageait de sa stérilité, mais Anne elle-même insistait pour qu'il prenne une seconde femme. Peninnah saisit toutes les occasions de contrarier Hannah. Le Mtn, elle saluait Hannah avec dérision: « (7) Ces railleries devaient permettre à Hannah de garder à l'esprit qu'elle n'avait pas d'enfant. Les intentions de Peninnah étaient peut-être louables: elle voulait peut-être amener Hannah à prier Dieu pour avoir des enfants. (8) Quelle que soit la manière dont elle a été forcée de le faire, la requête d'Anne pour un fils est fervente et pieuse. Elle implore Dieu: «Seigneur du monde ! As-tu créé quelque chose en vain ? Tu as destiné nos yeux à la vue, nos oreilles à l'ouïe, notre bouche à la parole, notre nez à l'odorat, nos mains au travail. N'as-tu pas créé ces seins au-dessus de mon cœur pour qu'ils allaitent un enfant ? (9) Accorde-moi un fils, afin qu'il y puise sa nourriture. Seigneur, tu règnes sur tous les êtres, les mortels et les célestes. Les êtres célestes ne mangent ni ne boivent, ils ne se propagent pas, ils ne meurent pas, mais ils vivent éternellement. L'homme mortel mange, boit, se propage et meurt. Si je fais partie des êtres célestes, je vivrai éternellement. Mais si j'appartiens à l'humanité mortelle, que je fasse ma part dans l'établissement de la race». (10)
Le grand prêtre Eli, qui avait d'abord mal interprété la longue prière d'Anne, la congédia en lui donnant la bénédiction: «Que le fils qui te naîtra acquière une grande connaissance de la loi.» (11) Anne quitte le sanctuaire et, aussitôt, son visage marqué par le chagrin change. Elle sent, sans l'ombre d'un doute, que la bénédiction d'Éli s'accomplira. (12)

4861 Chouraqui sur titre livre 2019-03-30: Les livres de Shemouél (Samuel) occupent une place centrale dans la Bible hébraïque. Le livre des Juges, qui les précède immédiatement, avait fait un tableau particulièrement sombre de la situation des Hébreux au lendemain de la conquête: anarchie, idolâtrie, mésaventures tragiques. Dès cette époque, cependant, on perçoit une volonté obscure de redressement. Avec les livres de Samuel, nous arrivons enfin à l’instauration d’un pouvoir central. L’anarchie primitive fait place à un État organisé. En même temps, la vie spirituelle et l’élan religieux parviennent à des sommets qui resteront des points de référence pour Israël et pour l’humanité.
La division de l’ouvrage en deux livres est artificielle et ne se justifie que pour des raisons de commodité. Elle existait pourtant déjà à l’époque des Septante, c’est-à-dire quand la Bible fut traduite en grec.
Comme beaucoup d’autres livres de la Bible, ceux de Samuel n’ont pas été écrits pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique. L’intention prophétique est partout évidente. Pour bien comprendre ces textes et les apprécier à leur juste valeur, il faut entrer dans le jeu des thèmes et des normes qu’ils entendent promouvoir: l’alliance avec IHVH-Adonaï, la solidarité interne du peuple, le droit, l’équité, etc. Tous les récits qu’ils contiennent sont orientés vers une certaine morale de l’Histoire. Un de leurs thèmes majeurs, à ce point de vue, consiste dans les hésitations que fit naître l’institution de la royauté. Déjà le Deutéronome (Dt 17,14-20) et le livre les Juges (Jg 8,22-23; Jg 9,7-20) avaient laissé entrevoir ce problème. Il ne fait pas de doute que cette institution fut une source de progrès dans le domaine économique et social; mais elle instaurait en même temps une sorte d’écran entre l’homme et Dieu. De plus, la royauté risquait de dégénérer en tyrannie et en exploitation de l’homme par l’homme. Elle fut souvent à l’origine d’une restauration des cultes idolâtriques. Les hésitations, les mises en garde, les imprécations que nous trouvons à ce sujet dans la Bible ont une valeur exemplaire pour l’ensemble de l’humanité à toutes les époques de son histoire, y compris la nôtre.
Tout porte à croire que l’auteur le plus ancien des livres de Samuel vivait à l’époque de David et faisait partie de l’entourage du roi. Malgré son grand respect pour les faits, son honnêteté intellectuelle est mise à rude épreuve quand il s’agit d’apprécier la personnalité de Shaoul (Saül). Une fois que nous entrons dans l’ère de David, l’admiration sincère de l’auteur pour son héros se heurte à de nouveaux problèmes. L’aventure amoureuse du roi avec Bat-Shèba‘ (Bethsabée) et la révolte de son fils Abshalôm (Absalom) ont donné du fil à retordre à cet historien bien intentionné. Le lecteur moderne prendra acte avec sympathie de l’objectivité de ces récits et du tact avec lequel notre auteur a traité ces sujets scabreux. La morale de l’histoire découle des faits eux-mêmes: l’auteur nous épargne en ce domaine toute considération abstraite.

1233 Bible des peuples sur verset 2018-08-27: Nous avons ici l’une des pages de la Bible — elles ne sont pas très nombreuses — qui nous font entrer dans la vie d’une famille ordinaire. C’est la vie et c’est le chemin ordinaire de l’immense majorité des humains, pour qui tout ce que nous disons de la religion et de la spiritualité, toutes nos discussions théologiques et nos querelles d’Église ne sont que fioritures réservées à des spécialistes. Ils n’en sont pas moins aimés, et Dieu sait leur faire comprendre ce qu’il attend d’eux. Le problème des deux femmes a sans doute gâché les plus belles années de leur vie bien qu’Elkana ait fait son possible pour sauvegarder la paix familiale. Anne comprend qu’elle n’aura un fils que si elle accepte de le donner. L’enfant qui lui est accordé est peut-être la seule réponse qu’elle ait reçue de Dieu de toute sa vie, et c’est sur ce seul témoignage que s’appuiera son orgueil de Dieu (2.2-9). Comment n’aurions-nous pas honte d’en être si souvent à quémander des signes ! Qu’avait-elle reçu de la révélation de Dieu ? La foi en l’Unique ? La certitude qu’il est juste et qu’il a toujours le dernier mot ? Sans doute étaient-ce là les retombées de l’alliance du Sinaï sur le peuple israélite le moins instruit. Mais les prêtres, une fois de plus, n’ont pas le beau rôle, ils sont plutôt le scandale qu’il faut surmonter pour s’affermir dans la foi. Ce sont là les chemins mystérieux de Dieu et c’est par eux que les humbles atteindront sa Gloire, qu’ils aient ou non engendré un Samuel. La tristesse d’Anne, c’est la tristesse d’un peuple qui vit de petites choses dans un temps sans gloire, soutenu par une foi qui ne cherche guère. Souffrances dans les petites choses, envie, rivalités, infirmités, tout ce qui n’a pas de sens aussi longtemps que le salut de Dieu ne s’est pas manifesté. Pour ce peuple l’aurore du salut sera l’apparition et la parole d’un prophète.

1231 Bible des peuples sur verset 2018-08-27: Le livre de Samuel, maintenant divisé en deux parties, marque la troisième étape de l’histoire sacrée, après la Genèse et l’Exode. Ce livre nous fait découvrir l’œuvre de Dieu dans le cœur des hommes et comment les hommes travaillent pour le règne de Dieu. Il nous raconte, avec beaucoup de sérénité, les exemples et les échecs de David. Sa vie, qui ressemble à la nôtre, ne contient aucun mystère apparent ; à la fin, cependant, nous constatons que Dieu était présent dans tout ce qui lui est arrivé et qu’il a établi avec lui quelque chose qui ne disparaîtra pas. Ce livre nous relate des événements historiques importants : la création d’un Royaume de Dieu en Israël. Mais il s’intéresse tout autant à la personne de David. Ce premier roi d’Israël, après le rejet de Saül par Dieu, est un modèle de croyant parce que, tout en ayant une grande personnalité et une intelligence peu commune, il se laisse aussi guider et inspirer par Dieu. Dans un certain sens ici Dieu se cache : pas de manifestations grandioses de Dieu, seulement une parole au prophète Nathan qui sera décisive pour l’avenir. Le règne de David, à Jérusalem et sur la Palestine, trouvera son accomplissement et sa transfiguration dans le royaume universel de Dieu : Jésus-Christ sera le fils de David. Deux personnages ont précédé David : — SAMUEL, le dernier parmi les juges, est aussi prophète. C’est le moment où les tribus Israélites désunies face aux Philistins et aux autres peuples d’alentour, éprouvent le besoin d’une autorité permanente. “Nous voulons un roi, disent-ils, comme en ont les autres nations” ; les inspirés, les “juges” qui n’apparaissent pas toujours quand le peuple a besoin d’eux, ne répondent plus aux nécessités du temps. — SAÜL, le premier roi choisi par Dieu, sera pourtant rejeté plus tard. Au commencement du livre, Israël n’est pas encore en possession de la terre de Canaan, mais les tribus se sont déjà habituées à la vie rurale sédentaire. Les Israélites installés sur les collines subissent les incursions des Philistins qui occupent les plaines fertiles de la côte.

1232 Bible des peuples sur verset 2018-08-27: Tout commence avec un couple tout simple qui vit son drame familial dans les montagnes. Une femme, souffrant de stérilité, se plaint à Yahvé : elle ne se résigne pas à une vie apparemment inutile. Yahvé écoute les affligés et sa réponse surpasse toujours ce qu’ils demandent. Il ne donne pas seulement un fils à Anne ; il donne encore un prophète à son peuple. Dieu aime précisément choisir ses serviteurs parmi ces familles qui ont perdu l’espoir d’avoir un enfant. Dieu donne la vie aux morts et l’espoir à ceux qui l’ont perdu : rappelons-nous Isaac et Jean-Baptiste (Luc 1.5). Dans le livre d’Isaïe, on peut lire un poème qui commence par ces mots : “Crie de joie, toi qui n’as pas d’enfants !” (Isaïe 54.1). Découvrons la religion de ces temps anciens. Un modeste sanctuaire, qui sera probablement détruit par les Philistins, abrite l’arche à Silo. Les pèlerins amènent leurs animaux au prêtre-gardien du sanctuaire ou à ses fils qui immolent les victimes. C’est seulement à partir de David que les prêtres de la tribu de Lévi seront les intermédiaires exclusifs entre Yahvé et son peuple.

( )
1,2 Il avait deux femmes, l’une s’appelait Anne, l’autre Pénina. Pénina avait des enfants mais Anne n’en avait pas. ( ) 1,3 Cet homme montait chaque année de sa ville pour adorer et pour offrir des sacrifices à Yahvé Sabaot, au sanctuaire de Silo ; les deux fils d’Héli, Hofni et Pinhas, servaient comme prêtres de Yahvé en cet endroit. ( ) 1,4 Un jour Elkana offrait un sacrifice ; il donna des portions à sa femme Pénina ainsi qu’à ses fils et à ses filles ; ( ) 1,5 il servit une double portion à Anne car il aimait Anne, mais Yahvé l’avait rendue stérile. ( ) 1,6 Sa rivale ne faisait qu’augmenter sa peine : elle l’humiliait parce que Yahvé l’avait rendue stérile. ( )



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