Livre des Nombres
10,35 Lorsque l’Arche partait, Moïse disait : “Lève-toi, Yahvé ! Que tes ennemis se dispersent, que ceux qui te haïssent fuient devant toi !” ( ) 10,36 Et lorsqu’elle s’arrêtait, il disait : “Reviens Yahvé, vers les myriades d’Israël.” ( ) 11,1 Le peuple murmura méchamment aux oreilles de Yahvé. Yahvé l’entendit et se mit en colère : le feu de Yahvé s’alluma contre le peuple et dévora les premières tentes du camp. ( ) 11,2 Alors le peuple supplia Moïse. Moïse intercéda auprès de Yahvé et le feu s’éteignit. ( ) 11,3 On donna à ce lieu le nom de Tabéra car le feu de Yahvé s’y était allumé contre eux. ( )
11,4 Le ramassis de gens qui se trouvait au milieu des Israélites ne pensait plus qu’à la nourriture, et même les Israélites se mirent à geindre. Ils disaient : “Qui nous fera manger de la viande ?
19004 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LES MARMITES DE CHAIR D'EGYPTE
Sans se soucier du châtiment par le feu, Israël ne s'est toujours pas amendé et a recommencé à murmurer contre Dieu. Comme souvent auparavant, c'est encore la multitude qui se rebelle contre Dieu et contre Moïse, et qui dit: ««Qui donnera de la chair à manger ? Nous nous souvenons du poisson que nous mangions volontiers en Égypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail. Mais maintenant notre âme est desséchée ; il n'y a rien d'autre que cette manne sous nos yeux. Mais tous ces murmures et ces plaintes n'étaient qu'un prétexte pour s'éloigner de Dieu, car tout d'abord, ils possédaient de nombreux troupeaux et beaucoup de bétail, de quoi satisfaire leur soif de chair s'ils l'avaient vraiment ressentie ; et la manne, en outre, avait la saveur de tous les aliments imaginables, de sorte qu'il leur suffisait, en la mangeant, de souhaiter un certain plat pour percevoir instantanément dans la manne le goût de l'aliment désiré. Il est vrai que la manne ne leur a jamais donné la saveur des cinq légumes qu'ils ont mentionnés, mais ils auraient dû être reconnaissants à Dieu de leur avoir épargné le goût de ces légumes nuisibles à la santé. Ils ont montré ici leur perversité en étant insatisfaits de mesures pour lesquelles ils auraient dû être reconnaissants à Dieu. La manne leur déplaisait parce qu'elle ne contenait pas de saveur nuisible à la santé, et ils s'y opposaient aussi parce qu'elle restait dans leur corps, c'est pourquoi ils disaient: «La manne va gonfler dans nos estomacs, car existe-t-il un être humain qui prenne de la nourriture sans l'excréter ? Dieu leur avait donné, comme une marque particulière de distinction, cette nourriture des anges, qui se dissout complètement dans le corps, et dont ils pouvaient toujours se nourrir sans nuire à leur santé. C'est une preuve évidente du goût excellent de la manne que, plus tard, lorsque la dernière manne tomba le jour de la mort de Moïse, ils en mangèrent pendant quarante jours, et ne firent usage d'aucune autre nourriture jusqu'à ce que la manne fût épuisée jusqu'au dernier grain, ce qui montre clairement que la prise de toute autre nourriture était désagréable. Mais tandis que la manne était à portée de la main en abondance, ils se plaignaient de ne voir devant eux, matin et soir, d'autre nourriture que la manne. (468)
En réalité, ils étaient mécontents du joug de la loi. Il est certain qu'ils n'avaient pas eu en Égypte la meilleure nourriture à laquelle ils aspiraient maintenant, car leurs maîtres, loin de leur donner des vivres, ne leur donnaient même pas de la paille pour faire des briques. Mais en Égypte, ils avaient vécu à l'abri des lois, et c'est cette vie sans contrainte qu'ils désiraient retrouver. Les nouvelles lois sur le mariage leur étaient particulièrement pénibles, car en Égypte, ils avaient l'habitude d'épouser des personnes proches par le sang, dont ils étaient maintenant obligés de se séparer. Ils se réunissaient donc par familles, et, attendant le moment où Moïse, sur le point de quitter la maison d'étude, devait passer devant eux, ils se mirent à murmurer publiquement, (469) l'accusant d'être responsable de toutes les souffrances qu'ils avaient été obligés d'endurer. Sur son conseil, disaient-ils, ils avaient abandonné une terre très fertile, et au lieu de jouir de la grande fortune qui leur était promise, ils erraient maintenant dans la misère, souffraient de la soif par manque d'eau, et craignaient de mourir d'inanition si la manne venait à cesser de leur être fournie. Lorsque ces injures et d'autres semblables furent proférées contre Moïse, un membre du peuple prit la parole et les exhorta à ne pas oublier de sitôt les nombreux bienfaits dont ils avaient bénéficié de la part de Moïse, et à ne pas désespérer de l'aide et de l'appui de Dieu. Mais la multitude, sur ce mot, s'excita encore davantage, et se déchaîna contre Moïse avec plus de violence que jamais. Cette conduite d'Israël excita la colère de Dieu ; mais Moïse, au lieu d'intercéder pour le peuple, commença à se plaindre de la manière dont on le traitait, et annonça à Dieu qu'il ne pouvait plus exécuter la mission qu'il avait entreprise en Égypte, c'est-à-dire conduire Israël en dépit de tous les revers, jusqu'à ce qu'il eût atteint la terre promise. Il supplia Dieu de le décharger de la direction du peuple d'une manière ou d'une autre, et en même temps de le soutenir dans sa situation difficile actuelle, afin qu'il puisse satisfaire le désir de chair du peuple. (471)
11,5 Nous nous rappelons le poisson que nous mangions pour rien en Égypte, les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l’ail. ( ) 11,6 Et maintenant, nous avons la gorge sèche, il n’y a plus rien, plus rien à l’horizon que cette manne !” ( ) 11,7 La manne ressemblait à la graine de coriandre, on aurait cru une pâte de guimauve. ( ) 11,8 Les gens du peuple se dispersaient pour la ramasser, puis ils l’écrasaient entre deux meules, ou la broyaient avec un pilon. Ils la cuisaient ensuite dans un pot et en faisaient des galettes. Son goût était comme celui d’une pâte à l’huile. ( ) 11,9 À la nuit, dès que la rosée descendait sur le camp, la manne aussi descendait. ( )
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