Epitre aux Romains de Paul
4,7 Heureux ceux dont les offenses ont été remises, et les péchés couverts. ( 1Jn 2,12 , ) 4,8 Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute aucun péché. ( ) 4,9 Cette déclaration de bonheur s'adresse-t-elle donc aux circoncis ou bien également aux incirconcis? Nous disons, en effet, que la foi d'Abraham lui fut comptée comme justice. ( ) 4,10 Comment donc fut-elle comptée? Quand il était circoncis ou avant qu'il le fût? Non pas après, mais avant; ( ) 4,11 et il reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice de la foi qu'il possédait quand il était incirconcis; ainsi devint-il à la fois le père de tous ceux qui croiraient sans avoir la circoncision, pour que la justice leur fût également comptée, ( )

4,12 et le père des circoncis, qui ne se contentent pas d'être circoncis, mais marchent sur les traces de la foi qu'avant la circoncision eut notre père Abraham.


4457 Bible des peuples sur verset 2019-01-05: Essayons de suivre la pensée de Paul, car il se lance ici sur une nouvelle piste. Dans les deux premiers chapitres il a montré que sans la foi au Christ les hommes vivaient dans le péché, y compris les Juifs qui avaient reçu la parole de Dieu. Puis il a affirmé que le salut ne se trouvait pas dans l’obéissance à une loi, mais dans la foi. Seulement ainsi nous sommes réconciliés avec Dieu et nous entrons dans une relation d’amitié avec lui qui nous achemine vers le but de toute vie humaine, qui est de partager la “Gloire” de Dieu, sa vie d’éternité. Mais maintenant Paul élargit l’horizon. Jésus n’est pas venu seulement pour réconcilier des pécheurs, beaucoup de pécheurs, mais pour sauver l’humanité comme un tout. En termes modernes on dirait qu’il est venu sauver l’histoire humaine. En termes bibliques, il est venu sauver “Adam”. Pour Paul, comme pour les Juifs de son temps, Adam est à la fois le premier homme créé par Dieu, et l’humanité entière. Les “fils d’Adam” ne font qu’un avec celui dont ils portent le nom (ou qu’on a appelé de leur nom). Dès le début de l’humanité jusqu’à nos jours c’est le même Adam méfiant, rebelle et violent. Un seul homme a fait entrer le péché. Paul se réfère au récit de la Genèse, mais non pas pour insister, comme d’autres l’ont fait après lui, sur l’importance d’un péché commis par le premier homme. Jésus a oublié de nous parler d’une telle faute qui nous conduirait à l’enfer, et ce que disait la bible avant lui est très nuancé (voir Sagesse 10.2 ; Siracide 49.16). Ici Paul entend montrer que nous sommes pris dans une double solidarité : en Adam tous les hommes sont pécheurs, dans le Christ tous sont réconciliés. Dieu a créé le monde et l’a visité pour sauver la race humaine comme un seul tout, unie dans le Christ. C’est la raison pour laquelle Paul oppose l’un à l’autre le premier père des récits anciens, et celui qui est premier dans le plan de Dieu. Mais même si le rôle d’un premier ancêtre reste fort mystérieux, Paul nous affirme nettement que l’humanité n’est pas naturellement en paix avec Dieu, et qu’elle ne peut pas atteindre son but si elle n’est pas sauvée par le Christ. Ne disons pas qu’elle est mauvaise : Dieu l’a créée. Peut-être faut-il rappeler que l’histoire d’Occident a été profondément marquée aux 16ème et 17ème siècles par les discussions sur le péché et la grâce. On a dit alors de telles énormités (Dieu aurait condamné tous les hommes à l’enfer à cause du péché d’Adam !) que la réaction est venue sous la forme d’un athéisme agressif : on voulait se débarrasser d’un tel Dieu capricieux et mauvais. Et c’est alors que Rousseau a affirmé avec d’autres que l’homme était bon, et seulement la société le rendait mauvais. Les apôtres maintiennent que l’humanité est dans un état d’aliénation. Pour nous en parler, Jean se sert de deux expressions : “le monde”, et : “le gouverneur de ce monde”, qui est le démon (voir commentaire de Jean 3.16 et 1Jean 2.15). Paul, pour sa part, va nous parler du “péché”. Dans ces paragraphes, le Péché signifie l’ensemble des forces qui emprisonnent une humanité portée au mal. Nous ne sommes pas totalement responsables de péchés que nous commettons souvent sans les vouloir vraiment (7.16-24), et c’est bien la preuve de notre esclavage ou aliénation. Et le Péché est déjà là dans notre difficulté à reconnaître la vérité et à juger selon la vérité : nous ne sommes pas enfants de Dieu de naissance.

( )
4,13 De fait ce n'est point par l'intermédiaire d'une loi qu'agit la promesse faite à Abraham ou à sa descendance de recevoir le monde en héritage, mais par le moyen de la justice de la foi. ( ) 4,14 Car si l'héritage appartient à ceux qui relèvent de la Loi, la foi est sans objet, et la promesse sans valeur; ( ) 4,15 la Loi en effet produit la colère, tandis qu'en l'absence de loi il n'y a pas non plus de transgression. ( ) 4,16 Aussi dépend-il de la foi, afin d'être don gracieux, et qu'ainsi la promesse soit assurée à toute la descendance, qui se réclame non de la Loi seulement, mais encore de la foi d'Abraham, notre père à tous, ( ) 4,17 comme il est écrit: Je t'ai établi père d'une multitude de peuples -- notre père devant Celui auquel il a cru, le Dieu qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l'existence. ( )



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