Evangile de Jean
12,46 Je suis venu dans le monde comme une lumière, pour que l’on croie en moi et qu’on sorte des ténèbres. ( ) 12,47 Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, ce n’est pas moi qui le condamne, car je ne suis pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver. ( ) 12,48 Pourtant le juge est là pour celui qui me méprise et ne reçoit pas mon message, c’est la parole que j’ai dite. Elle le jugera au dernier jour. ( ) 12,49 Je n’ai pas parlé de moi-même ; le Père, lorsqu’il m’a envoyé, m’a ordonné ce que je dois dire et comment le dire ; ( ) 12,50 et je sais que ses ordres sont vie éternelle. Ainsi, quand je parle, je parle comme le Père me l’a demandé. ( )

13,1 C'était avant la fête de la Pâque. Jésus savait que son heure était venue et qu'il devait passer de ce monde au Père ; lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, il voulut les aimer jusqu'au bout.


20904 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: II : JÉSUS MÈNE À BIEN SON ŒUVRE

16855 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Avant de nous décrire la profonde humilité du Sauveur, l'Évangéliste veut nous remplir de l'idée de ses grandeurs: «Jésus sachant que son Père lui avait remis toutes choses entre les mains», etc; donc jusqu'au traître lui-même.

16854 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il a déposé ses vêtements, lorsqu'il s'est anéanti lui-même, lui qui était Dieu; il s'est ceint d'un linge, lorsqu'il a pris la forme de serviteur; il a versé de l'eau dans un bassin pour laver les pieds de ses disciples, lorsqu'il a versé son sang sur la terre pour laver toutes les souillures de nos péchés, il a essuyé leurs pieds avec le linge dont il était ceint, lorsqu'il affermit les pas des évangélistes, par la chair mortelle dont il était revêtu; avant de se ceindre avec le linge, il quitta les habits dont il était revêtu; mais pour prendre la forme d'esclave dans laquelle il s'est anéanti, il n'a point quitté ce qu'il avait, il a pris seulement ce qu'il n'avait pas. Lorsqu'il fut crucifié, il fut dépouillé de ses vêtements, et après sa mort son corps fut enveloppé dans un linceul, et sa passion tout entière a pour fin de nous purifier.

16853 Origène (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dans le sens allégorique, le dîner qui est le premier repas, a été servi à ceux qui ne sont encore qu'initiés avant qu'ils soient arrivés an terme du jour spirituel qui s'accomplit dans cette vie, tandis que le souper est le dernier repas, celui qu'on sert à ceux qui ont atteint une perfection plus grande. On peut dire encore que le dîner c'est l'intelligence des Écritures anciennes, tandis que le souper, c'est la connaissance des mystères cachés dans le Nouveau Testament. Je pense que ceux qui doivent prendre ce dernier repas avec Jésus et s'asseoir à la même table au dernier jour de cette vie, ont besoin d'être purifiés, non point dans les parties les plus élevées du corps et de l'âme, mais dans les parties extrêmes et qui sont en contact nécessaire avec la terre. L'Évangéliste raconte qu'il commença à laver les pieds de ses disciples (car il acheva plus tard cette opération), parce que les pieds des apôtres avaient été salis selon cette parole: «Vous serez tous scandalisés cette nuit à mon occasion». Il acheva ensuite ce lavement des pieds, en donnant à ses apôtres une pureté qu'ils ne devaient plus perdre.

16852 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il était en effet digne de celui qui est sorti de Dieu et qui retournait à Dieu, de fouler aux pieds toute enflure et tout orgueil. Ecoutons la suite:» Il se lève de table, il pose ses habits, et ayant pris un linge, il s'en ceignit; il versa ensuite de l'eau dans le bassin, et il commença à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qui était autour de lui». Voyez quelle profonde humilité, non-seulement dans l'action même de leur laver les pieds, mais dans les circonstances qui l'accompagnent, car ce n'est pas avant de se mettre à table, c'est après que tous sont assis qu'il se lève, et non-seulement il leur lave les pieds, mais il pose ses vêtements, il se ceint d'un linge, et verse de l'eau dans le bassin, sans donner cette commission jà un autre, il veut tout faire lui-même pour nous apprendre avec quel soin nous devons pratiquer les oeuvres de charité.

16851 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Alors que le Père lui avait tout remis entre les mains, il lave non pas les mains, mais les pieds de ses disciples; et lui qui savait qu'il était sorti de Dieu et qu'il retournait à Dieu, il remplit l'office qui convient, non au Seigneur Dieu, mais à un homme et à un serviteur.

16850 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Comme le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, c'est-à-dire, le salut des fidèles, il jugeait convenable de leur enseigner tout ce qui pouvait contribuer à leur salut. Il savait également qu'il était sorti de Dieu et qu'il retournait à Dieu, il ne pouvait donc diminuer sa gloire en lavant les pieds de ses disciples, car cette gloire il ne l'avait point usurpée et il n'y a que ceux qui usurpent injustement les honneurs, qui refusent de s'abaisser dans la crainte de perdre les dignités dont ils se sont emparé sans aucun droit.

16849 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Sachant qu'il sort de Dieu et qu'il retourne à Dieu, bien qu'il ne se soit pas séparé de Dieu lorsqu'il en est sorti et qu'il ne nous abandonne pas lorsqu'il retourne vers Dieu.

16848 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce tout qui lui est remis entre les mains, c'est surtout le salut des fidèles. Mais que cette expression ne vous fasse soupçonner rien d'humain, elle exprime simplement l'honneur que le Fils rend à son Père, et la parfaite harmonie qui existe entre eux. En effet, de même que le Père lui a remis toutes choses, lui aussi a remis toutes choses à son Père, comme le dit saint Paul: «Lorsqu'il aura remis le royaume à Dieu et au Père». ( 1Co 15 )

16847 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le mot pâque n'est pas un mot grec, comme quelques-uns le pensent, c'est un mot hébreu, cependant ce mot a dans les deux langues un rapport frappant d'analogie: souffrir se dit en grec p Üóåéí, et c'est pour cela que le mot pa que a été considérer comme synonyme de passion, comme s'il tirait de là son étymologie. Dans sa langue propre, au contraire, c'est-à-dire, dans l'hébreu, le mot Pâque signifie passage, et la raison de ce nom, c'est que le peuple de Dieu a célébré pour la première fois cette fête, lorsqu'après s'être enfui de l'Egypte, il eut traversé la mer Rouge. Or, cette figure prophétique a trouvé son accomplissement véritable, lorsque Jésus-Christ a été conduit comme une brebis à la mort. C'est alors que par la vertu de son sang qui a marqué les poteaux de nos portes, c'est-à-dire, par la vertu du sig ne de la croix empreint sur nos fronts, nous avons été délivrés de la servitude de ce monde, comme de la captivité d'Egypte, et nous accomplissons de nouveau ce passage salutaire, lorsque nous passons du démon à Jésus-Christ, et de ce monde inconstant dans le royaume dont les fondements sont inébranlables. L'Évangéliste semble nous donner cette explication du mot pâque, lorsqu'il dit: «Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père. Voilà la Pàque, voilà le passage».

16846 Saint Grégoire le Grand (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il savait que Dieu lui avait remis entre les mains jusqu'à ses persécuteurs eux-mêmes, afin qu'il fît servir à l'accomplissement de ses desseins miséricordieux, tout ce que leur cruauté à qui Dieu avait comme lâché les rênes, pourrait inventer contre lui.

16845 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Sur le point de quitter ses disciples, il leur donne des marques plus sensibles de son amour, c'est ce que l'Évangéliste veut nous exprimer par ces paroles: «Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin», c'est-à-dire, il n'oublia rien de ce que peut inspirer un grand amour. Il n'avait pas agi de la sorte dès le commencement, mais il avait été progressivement pour augmenter leur affection pour lui, et leur préparer une source de consolation au milieu des épreuves qui les attendaient. Il les appelle siens, à cause de l'intimité qu'il avait avec eux, car dans un autre endroit, il donne ce nom à ceux qui n'avaient avec lui que les rapports de nature: «Les siens ne l'ont point reçu, dit saint Jean». Il ajoute: «Qui étaient dans le monde», parce qu'il y en avait aussi des siens parmi les morts (comme Abraham, Isaac et Jacob), mais qui n'étaient pas dans le monde. Il aima donc sans jamais cesser, les siens qui étaient dans le monde, et leur donna des témoignages d'un amour parfait, c'est ce que signifient ces paroles: «Il les aima jusqu'à la fin».

16844 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: «Et le souper étant fait», c'est-à-dire, étant complètement préparé et servi sur la table devant les convives, car nous ne devons pas entendre qu'il fut fait en ce sens qu'il fut tout à fait terminé; le souper durait encore, lorsque Jésus se leva de table pour laver les pieds de ses disciples, puisqu'il se remit ensuite à table, et donna un morceau de pain à son traître disciple. Quant à ces paroles: «Le démon ayant déjà mis dans le coeur de Judas», etc.; si vous me demandez ce que le démon mit dans le coeur de ce perfide disciple, je répondrai que ce fut le dessein de le trahir, cette action du démon fut une suggestion intérieure qui eut lieu, non par l'oreille, mais par la pensée, car le démon envoie pour ainsi dire ses suggestions dans les âmes pour les mêler aux pensées de l'homme. Il avait donc déjà mis dans le coeur de Judas le dessein de trahir son maître.

16843 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien encore: «Il les aima jusqu'à la fin», pour les faire passer par le moyen de l'amour de ce monde à celui qui était leur chef. Que signifient, en effet, ces paroles: «Jusqu'à la fin ?» Jusque dans Jésus-Christ, car Jésus-Christ est la fin de la loi pour justifier tous ceux qui croient (Rm 10), la fin qui perfectionne et non la fin qui donne la mort. Il me semble qu'on pourrait encore entendre ces paroles dans ce sens trop naturel peut-être, que Jésus-Christ a aimé les siens jusqu'à la mort, mais à Dieu ne plaise, que la mort ait mis fin à l'amour de celui dont elle n'a pu faire cesser l'existence, à moins qu'on ne l'entende de cette manière: Il les a aimés jusqu'à la mort, c'est-à-dire, son amour l'a porté à mourir pour eux.

16842 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: L'Évangéliste rapporte avec un profond étonnement, que le Seigneur a lavé les pieds de celui qui était déjà résolu à le trahir, et il fait ressortir la profonde malice de ce traître disciple, qui ne fut point arrêté par cette douce et intime communauté de table et de vie, qui éteint ordinairement tout sentiment de haine.

16841 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il le savait auparavant, et non-seulement de ce moment, et ce passage c'est sa mort.

16840 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les Juifs avaient plusieurs fêtes, mais la plus célèbre et la plus solennelle était celle de Pâque, comme l'Évangéliste veut le faire remarquer par ces paroles: «Avant la fête de Pâque», etc.

16839 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Notre-Seigneur, sur le point de quitter ce monde, veut nous faire connaître l'amour qu'il avait pour les siens: «Avant la fête de Pâque, dit l'Évangéliste, Jésus sachant que son heure était venue», etc.

16838 Origène (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Père lui a remis toutes choses entre les mains, c'est-à-dire, a tout remisa son action, à sa puissance, car mon Père, dit le Sauveur, ne cesse d'agir jusqu'à présent, et moi-même j'agis également. Ou bien encore, son Père a remis tout entre ses mains qui embrassent toutes choses, afin que toutes choses lui soient soumises.

2815 Bible des peuples sur titre chapitre 2018-12-01: LE RITE PÉNITENTIEL Jean ne fait pas allusion à l’eucharistie ( Marc 14.12) lorsqu’il raconte la Cène, mais il parle du “lavement des pieds” dont on a un rappel en Luc 22.27. Il commence à laver les pieds des disciples. En ce temps la plupart des gens marchaient pieds nus et les autres portaient des sandales. À l’arrivée, l’hôte demandait à un serviteur de laver les pieds du marcheur ( Genèse 18.4 ; Luc 7.44). Cette nuit-là Jésus voulut être le Serviteur, tout comme il le serait (au sens d’ Isaïe 52.13) dans la célébration de l’Eucharistie. Ce lavement des pieds est une œuvre sacrée et a valeur de purification. Aucune religion n’offre les choses sacrées n’importe comment et à n’importe qui. Dans le cas présent, les apôtres, tout comme Jésus, avaient pris le bain qui leur permettait d’être purs, avant de monter à Jérusalem pour y célébrer la Pâque (Nombres 9.6). Ceci explique la réponse de Jésus à Pierre (v. 10). Mais on voit que Jésus donne un deuxième sens à ses paroles. Les apôtres étaient déjà dans la grâce de Dieu : la parole de Jésus qu’ils avaient accueillie les avait purifiés ( 15.3). Mais il leur fallait une préparation avant de partager le pain de vie à la table du Seigneur, et ce n’était pas ce qu’on aurait pu attendre. Il ne leur a pas demandé d’abord de jeûner ou de confesser leurs péchés, ils ont dû accepter humblement que leur Seigneur leur lave les pieds. Cette action nous rappelle à la fois les sacrements du baptême et de la pénitence. Elle unit par des liens d’humilité et de miséricorde celui qui purifie et ceux qui sont purifiés. Dorénavant les apôtres feront ce que leur Seigneur a fait avant eux puisqu’il les enverra en son nom pour pardonner les péchés. Mais ils ne devront pas agir comme des dignitaires ou des juges qui de haut accordent le pardon à des coupables. Ils devront faire le premier pas sur le chemin de l’humilité et de la miséricorde, afin de purifier ceux qui s’approchent de la table du Seigneur. Dans ce chapitre nous trouvons le terme Seigneur sept fois. Nous comprenons de ce fait qu’en lavant les pieds de ses apôtres, Jésus a fait un geste significatif qui nous révèle, mieux que tout autre, qui est notre Seigneur et Dieu.

2814 Bible des peuples sur verset 2018-12-01: Ici commence la seconde moitié de l’évangile de Jean. Dans la première moitié, Jésus annonçait au moyen de signes et de discours l’œuvre qu’il allait accomplir dans le monde et la gloire qu’il recevrait après avoir “été élevé”. Maintenant l’heure de Jésus est arrivée, l’heure où il va réaliser tout ce qui était annoncé. La seconde moitié commence par les discours d’adieu de Jésus après la Cène. Dans les chapitres précédents, chacun des discours de Jésus s’appuyait sur un miracle. Ici les discours d’adieu des chapitres 14—17 ont comme point de départ un geste surprenant, le “lavement des pieds”. Ce geste nous enseigne deux choses : — Comment nous purifier avant de participer à la Cène du Seigneur. — Comment mettre en pratique le commandement de l’amour.

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13,2 Ils prenaient ensemble le repas du soir et déjà le diable avait mis dans le cœur de Judas, fils de Simon Iscariote, la décision de le trahir. ( Lc 22,3 , ) 13,3 Jésus, lui, savait que le Père avait tout mis entre ses mains et qu’il retournait à Dieu comme il était venu de Dieu. ( ) 13,4 Alors il se lève de table, retire ses vêtements et passe une serviette dans sa ceinture ; ( ) 13,5 il verse de l’eau dans une cuvette et commence à laver les pieds des disciples. Ensuite il les essuie avec la serviette qu’il a dans la ceinture. ( ) 13,6 Quand il s’approche de Simon-Pierre, celui-ci lui dit : “Seigneur, tu ne vas pas me laver les pieds !” ( )