Evangile de Jean
6,17 Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. ( ) 6,18 Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée. ( ) 6,19 Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur. ( ) 6,20 Mais Jésus leur dit: C'est moi; n'ayez pas peur! ( ) 6,21 Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient. ( )

6,22 La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis seuls.


15900 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Aux reproches Nôtre-Seigneur ajoute l'enseignement de la doctrine : « Travaillez pour avoir, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle. » C'est-à-dire : Vous cherchez la vie matérielle et périssable, mais mon intention en nourrissant vos corps a été de vous inspirer le désir de cette nourriture qui donne non point la vie du temps, mais la vie éternelle.

15899 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est-à-dire : En me cherchant, vous obéissez aux instincts de la chair, et non aux désirs de l'esprit.

15898 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur leur suggère donc l'idée de ce grand miracle. D'autres barques arrivèrent près du lieu où ils avaient mangé le pain que le Sauveur leur avait donné, et le peuple monta dans ces barques pour aller à la recherche de Jésus : « D'autres barques suivirent, etc; et ils se dirigèrent vers Capharnaüm pour chercher Jésus. »

15897 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Celui qui nous a enseigné par son exemple à fuir la louange et les honneurs de la terre, apprend également aux docteurs comment ils doivent remplir le ministère de la prédication.

15896 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: La mansuétude et la douceur ne sont pas toujours utiles, lorsque vous avez affaire à un disciple d'un esprit lent et peu ouvert encore, il faut le presser avec l'aiguillon ; c'est ce que fait ici le Fils de Dieu. La multitude accourt à lui et cherche à le flatter en lui disant : « Maître, quand donc êtes-vous venu ici ? » et il ne répond à cette question que par un reproche pour montrer qu'il ne désire nullement l'honneur qui vient des hommes, mais qu'il ne cherche que leur salut, aussi il ne se contente pas de blâmer leur conduite, il dévoile les pensées les plus secrètes de leur cœur : « Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez non parce que vous avez vu des miracles, » etc.

15895 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: La nourriture matérielle n'alimente et n'entretient que le corps, et encore n'atteint-elle ce but qu'à la condition d'être renouvelée tous les jours, mais la nourriture spirituelle demeure éternellement et nous donne une satiété perpétuelle et une vie qui n'a d'autre terme que l'éternité.

15894 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur n'a pas fait connaître clairement au peuple comment il avait marché sur la mer, mais il le lui a laissé soupçonner à en juger par ces paroles de l'Evangéliste : « Le lendemain, le peuple qui était demeuré de l'autre côté de la mer, vit que Jésus n'était point entré dans la seule barque qui était près du rivage, » etc. Cette manière de parler indique que le peuple pouvait présumer que le Sauveur avait traversé la mer à pied. Et on ne peut dire ici qu'il était monté dans une autre barque puisqu'il n'y en avait qu'une seule dans laquelle ses disciples étaient montés, sans que Jésus fût monté avec eux.

15893 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Voici celui qui s'était enfui sur la montagne, dans la crainte que le peuple ne le fît roi, qui s'entretient maintenant avec le peuple, ils peuvent se saisir de sa personne et le proclamer roi. Mais Jésus, après le miracle plein de mystère qu'il a opéré, leur adresse ses enseignements, afin de nourrir de sa doctrine divine l'âme de ceux dont il a nourri miraculeusement le corps.

15892 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Et cependant après un si grand miracle, ils ne lui demandent pas comment il a traversé la mer, ni la manière dont s'est opéré ce prodige extraordinaire : « Et l'ayant trouvé au-delà de la mer, ils lui dirent : Maître, quand êtes-vous venu ici ? » A moins qu'on ne prenne ici le mot quand dans le sens de comment. Ils font ici preuve d'une habileté remarquable ; ils proclamaient précédemment que c'était un prophète, ils s'étaient concertés pour le faire roi, ils le trouvent aujourd'hui et ne lui découvrent rien de ce dessein.

15891 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il fait pressentir qu'il est lui-même cette nourriture comme il le déclarera plus ouvertement dans la suite de son discours, et il semble leur dire : Vous me cherchez pour toute autre chose que moi, cherchez-moi donc pour moi-même.

15890 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ceux encore qui demandent dans leurs prières les biens temporels plutôt que les biens de l'éternité, cherchent Jésus, non pour Jésus, mais pour toute autre chose. Nous voyons ici, en figure, que les conciliabules des hérétiques ne peuvent avoir pour hôtes ni Jésus-Christ, ni ses disciples ; ces autres barques qui surviennent, ce sont les hérésies que l'on voit surgir tout d'un coup. Cette foule qui reconnaît que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, représente ceux qui, reconnaissant les erreurs des hérétiques, les abandonnent pour venir embrasser la vraie foi.

15889 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: De même qu'il avait dit précédemment à la Samaritaine : « Si vous saviez quel est celui qui vous demande à boire, vous lui en auriez demandé vous-même et il vous eût donné une eau vive. » Il ajoute ici : « Cette nourriture que le Fils de l'homme donnera. »

15888 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Lorsque vous recevez le corps de Jésus-Christ des mains du prêtre, faites attention non au prêtre que vous voyez, mais à celui que vous ne voyez pas. Le prêtre n'est que le dispensateur de cette nourriture, il n'en est pas l'auteur. Or le Fils de l'homme se donne à nous, afin qu'il demeure en nous, et que nous demeurions en lui. Ne considérez pas ce Fils de l'homme comme un des enfants ordinaires des hommes, il en a été séparé par une grâce toute particulière qui l'a placé en dehors de tous les autres ; ce Fils de l'homme est tout ensemble le Fils de Dieu, comme il le déclare dans ce qui suit : « Car c'est lui que le Père a marqué de son sceau. » Marquer d'un sceau, c'est appliquer un signe, et Nôtre-Seigneur semble dire : Gardez-vous de me mépriser, parce que je suis le Fils de l'homme, car je suis le Fils de l'homme marqué du sceau de Dieu le Père, c'est-à-dire qu'il a imprimé sur moi un signe qui me distingue de tout le reste du genre humain, et qui me constitue son libérateur.

15887 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les sceaux ont cette propriété de reproduire parfaitement la figure dont ils portent l'empreinte, et de la conserver néanmoins tout entière. Ils reçoivent cette empreinte gravée à leur surface, et la reproduisent dans toute son intégrité. Cette comparaison ne peut donc être appliquée à la génération divine, car dans les sceaux il y a la matière, la différence entre l'original et l'empreinte et l'impression qui reproduit sur une matière plus molle l'empreinte gravée sur un métal plus dur. Mais lorsque le Fils de Dieu qui est devenu le Fils de l'homme pour opérer le mystère de notre salut, dit qu'il a été marqué du sceau de Dieu, il veut nous faire comprendre qu'il reproduit en lui la nature du Père, et qu'il a le pouvoir de donner la nourriture qui renferme le germe de la vie éternelle, parce qu'il contient la plénitude de la nature divine du Père qui l'a marqué de son sceau.

15886 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien encore il l'a marqué de son sceau, c'est-à-dire il l'a comme désigné pour nous apporter cette nourriture ; ou enfin il l'a marqué de son sceau, c'est-à-dire il nous l'a fait connaître par son témoignage

15885 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Combien en est-il encore qui ne cherchent Jésus que pour en obtenir des faveurs temporelles ? L'un a une affaire, il vient réclamer l'appui du clergé, un autre est opprimé par un homme puissant, il s'empresse de venir réclamer le secours de l'Eglise ; à peine s'en trouvent-ils qui cherchent Jésus pour lui seul.

15884 Saint Grégoire le Grand (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Cette multitude représente encore ceux qui, au sein même de la sainte Eglise, s'attirent la haine de Dieu en recevant les ordres sacrés qui les rapprochent de Dieu, sans s'occuper des vertus qu'exigent les saints ordres, et en n'y cherchant qu'un moyen de subvenir aux besoins de la vie présente. On suit le Seigneur pour le pain dont on a été rassasié, lorsqu'on ne demande à la sainte Eglise que les biens et les aliments temporels ; on le cherche à cause des pains, et non pour ses miracles, lorsqu'on aspire au ministère sacré, non pour y pratiquer la vertu dans un degré plus excellent, mais pour un intérêt tout matériel.

15883 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais comme il en est qui voudraient s'autoriser de ces paroles pour mener une vie toute de paresse et d'oisiveté, il est nécessaire de leur rappeler ce que dit saint Paul : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais qu'il s'occupe en travaillant des mains à quelque ouvrage bon et utile, pour avoir de quoi donner à ceux qui sont dans l'indigence. » (Ep 4, 28.) Et lui-même lorsqu'il vint à Corinthe, demeurait chez Aqui et Priscil et travailit de ses mains. (Ac 18) Ces paroles : « Ne travaillez pas pour avoir la nourriture qui périt, » n'autorisent en aucune façon la paresse et l'oisiveté, mais nous font un devoir de travailler et de distribuer le fruit de notre travail. C'est là en effet la nourriture qui ne périt pas, tandis que travailler pour la nourriture qui périt, c'est être dominé par l'amour des choses de la terre. Jésus leur tient ce langage parce qu'ils n'avaient aucun souci de la foi, et qu'ils ne songeaient qu'à se rassasier sans travailler, c'est ce qu'il appelle la nourriture qui périt.

15882 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dans le sens mystique, c'est le lendemain, c'est-à-dire après l'ascension de Jésus-Christ, que la multitude, qui s'applique à la pratique des bonnes œuvres, et qui cesse d'être esclave des plaisirs des sens, attend l'arrivée de Jésus. Cette seule barque qui est sur le rivage, c'est l'Eglise qui est une ; les autres barques qui surviennent sont les conventicules des hérétiques, qui recherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ (Ph 2) ; et c'est avec raison qu'il leur dit : « Vous me cherchez, parce que vous avez mangé des pains. »

2752 Bible des peuples sur verset 2018-12-01: Dans les pages suivantes Jean développe les déclarations de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Jésus n’a sûrement pas précisé à ce point-là la doctrine de l’eucharistie en cette occasion (48-58). Cependant nous ne pouvons pas douter que Jésus s’est exprimé d’une manière qui a scandalisé ses auditeurs. Et qu’a-t-il pu dire si ce n’est que nous devons venir à lui qui est le vrai Pain pour recevoir la vie éternelle ? La plus grande partie de l’humanité a toujours travaillé pour gagner son pain : sa première préoccupation est de se l’assurer pour le lendemain, car si l’on ne se nourrit pas, on cessera de vivre. L’homme ne possède pas la vie en soi : il doit constamment prendre de l’extérieur ce qui est nécessaire au maintien de la vie. Mais malgré tout, la vie un jour lui échappe parce qu’il n’a pas trouvé la nourriture qui demeure (27). En réalité l’homme a besoin de beaucoup plus que de pain : quand il mange et boit, il est à la recherche de quelque chose qui lui permette de ne plus avoir faim et soif. Ayant sa nourriture assurée, il multipliera (ou la société multipliera) les objets de son désir, sans rien trouver qui le rassasie. Nous ne serons satisfaits qu’au jour de la résurrection, dans l’assemblée de tous les saints, au ciel, où règneront la paix et l’unité totales et parfaites. Et c’est cela précisément l’œuvre du Fils de l’homme. Le discours est amorcé par une question des Juifs : Quelles sont les œuvres que Dieu attend de nous ? Jésus leur répond : l’œuvre que Dieu attend de vous c’est de croire. Le Père n’exige pas “les œuvres” d’une loi religieuse, mais la foi. Dans le chapitre précédent Jésus affirmait que son œuvre était de nous ressusciter. Ici il indique notre œuvre à nous : croire en celui que le Père envoie.

( )
6,23 Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces, ( ) 6,24 les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus. ( ) 6,25 Et l'ayant trouvé au delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? ( ) 6,26 Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. ( Mc 8,12 , ) 6,27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. ( Dn 7,13 , )



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