Evangile de Jean
4,30 Voici donc qu’ils sortent de la ville pour aller le trouver. ( ) 4,31 Pendant ce temps les disciples lui disaient : “Maître, mange !” ( ) 4,32 Il leur répondit : “La nourriture que je dois manger, vous ne la connaissez pas.” ( ) 4,33 Alors ils se dirent les uns aux autres : “Peut-être quelqu’un lui a-t-il apporté à manger ?” ( ) 4,34 Mais Jésus leur dit : “Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien son œuvre. ( )

4,35 Vous avez dit, n’est-ce pas : Dans quatre mois ce sera la moisson. Alors je vous dis : Ouvrez les yeux et regardez les champs. Déjà ils blanchissent, et ce sera la moisson.


15644 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Pour appuyer ce qu'il vient de dire, Nôtre-Seigneur rappelle le proverbe suivant : « Ici ce que l'on dit d'ordinaire est vrai, l'un sème et l'autre moissonne, » C'était un proverbe que l'on citait, lorsqu'on voyait les uns supporter toutes les fatigues, et d'autres venir moissonner tous les fruits. Mais ce proverbe a surtout ici son application, parce que les prophètes ont travaillé et que vous moissonnez les fruits de leurs travaux, comme le Sauveur l'ajoute : « Je vous ai envoyés moissonner où vous n'avez pas travaillé. »

15643 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les Apôtres et les prophètes ont travaillé à des époques bien différentes, mais ils auront part à la même joie, et recevront tous pour récompense la vie éternelle.

15642 Origène (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On peut encore donner de tout ce passage, l'explication suivante. Si rien ne s'oppose à ce qu'on entende dans un sens allégorique ces paroles : « Levez les yeux, » etc; n'est-il pas permis d'entendre dans le même sens les paroles qui précèdent immédiatement : « Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson sera venue ? » Or, voici l'explication qu'on pourrait donner de ces paroles des disciples : « Encore quatre mois, et la moisson sera venue. » Un grand nombre des disciples du Verbe, c'est-à-dire du Fils de Dieu, qui considèrent que la vérité est incompréhensible à la nature humaine, n'ont pas plus tôt découvert qu'il y avait une vie différente de la vie présente qui est soumise à la corruption des quatre éléments, qui sont comme autant de mois, qu'ils croient ne parvenir qu'après cette vie seulement à la connaissance de la vérité. Les disciples disent donc de la moisson, qui est le terme de tous les efforts qui tendent à la vérité, qu'elle se fera après qu'aura cessé la domination des quatre éléments. Le Verbe incarné redresse dans leur esprit cette pensée qui n'est pas conforme à la vérité, en leur disant : « Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et la moisson vient. Et moi je vous dis : « Levez les yeux. » Dans plusieurs endroits de l'Ecriture, le Verbe divin nous fait cette recommandation d'élever nos pensées qui se traînent ordinairement sur les choses de la terre, et qui ne peuvent s'en affranchir sans le secours de Jésus. Nul, en effet, ne peut obéir à ce commandement, s'il reste l'esclave de ses passions et d'une vie sensuelle, il ne verra point les champs blanchis pour la moisson. Or, les champs blanchissent, lorsque le Verbe de Dieu répand sa lumière sur toutes les parties de l'Ecriture, auxquelles l'avènement de Jésus donne tonte leur fécondité. Toutes les choses sensibles elles-mêmes sont comme des champs blanchis pour la moisson, pour ceux qui élèvent les yeux, lorsque la raison nous montre dans chaque objet créé l'éclat de la vérité qui se trouve répandue sur toutes choses. (Traité 16.) Celui qui recueille ces moissons spirituelles a un double avantage, le premier, lorsqu'il reçoit sa récompense : « Et celui qui moissonne, reçoit une récompense, » c'est-à-dire la récompense future : « Et il recueille le fruit pour la vie éternelle, » ce qui exprime une disposition précieuse dé l'intelligence, qui est le fruit de la contemplation elle-même. Dans toute doctrine, je pense, celui qui pose les principes est celui qui sème ; d'autres à leur tour prennent ces principes, les méditent, les fécondent par de nouvelles considérations, et procurent ainsi à leurs descendants l'avantage de moissonner et de recueillir des fruits qui sont parvenus à leur maturité. C'est surtout dans l'art des arts que nous pouvons voir l'application de cette vérité. Ceux qui ont semé, c'est Moïse et les prophètes qui ont prédit l'avènement du Christ ; les moissonneurs sont les Apôtres qui ont reçu Jésus-Christ et contemplé sa gloire. La semence, c'est la connaissance que nous donne la révélation du mystère qui a été caché et comme enseveli dans le silence des siècles passés ; les champs sont les livres de la loi et des prophètes qui n'avaient point leur clarté, pour ceux qui n'étaient point capables de comprendre l'avènement du Verbe. Celui qui sème et celui qui moissonne partageront la même joie, lorsque dans la vie future le chagrin et la tristesse auront complètement disparu. C'est ce qui a commencé à se réaliser, lorsque Jésus fut transfiguré dans la gloire, et que les moissonneurs Pierre, Jacques et Jean, et les semeurs, Moïse et Elie se livraient à une joie commune en voyant la gloire du Fils de Dieu. Examinez cependant si ces mêmes paroles : « Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne, » ne peuvent pas s'entendre des temps différents dans lesquels les hommes ont été justifiés, lorsqu'ils étaient les uns disciples de l'Evangile, les autres simples observateurs de la loi. Les uns et les autres ont part cependant à la même joie, car c'est la même fin que se propose un seul et même Dieu, par le même Jésus-Christ et dans un même Esprit. Les Apôtres sont entrés dans les travaux des prophètes et de Moïse, ils les ont moissonnés d'après les instructions de Jésus, en recueillant dans leurs greniers, c'est-à-dire dans leur intelligence, les vérités cachées dans les écrits de Moïse et des prophètes. Ceux qui recueillent les fruits d'une doctrine déjà semée, ont un partage plus éclatant, mais sont loin de travailler autant que ceux qui ont répandu la semence.

15641 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Quoi donc ? Nôtre-Seigneur envoie des moissonneurs et non pas des semeurs. Et où envoie-t-il des moissonneurs ? Là où les prophètes avaient déjà répandu la semence. Lisez leurs travaux, et dans tous ces travaux vous trouverez une prophétie du Christ. La moisson était donc prête à recueillir, lorsque tant de milliers d'hommes offraient le prix de leurs biens (Ac 4), et déposaient aux pieds des Apôtres, heureux de se décharger du fardeau des biens de terre pour suivre plus librement Nôtre-Seigneur Jésus-Christ. Quelques grains de cette moisson ont été jetés dans terre, et ont ensemencé univers tout entier ; il en est sorti une antre moisson qui ne doit point être recueillie par s Apôtres, mais par s anges : « s moissonneurs, dit-il ailurs, sont s anges. » (Mt 13)

15640 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il se sert des choses les plus ordinaires pour les élever à la considération des vérités les plus sublimes ; les champs et la moisson sont ici la figure des âmes qui sont prêtes à recevoir la parole de la prédication. Les yeux sont ici tout à la fois les yeux du corps et de l'âme, car les disciples voyaient en effet les Samaritains qui accouraient en foule. La comparaison qu'il fait des dispositions de ces hommes avec les champs qui blanchissent, est des plus justes, car de même que les épis blanchis n'attendent plus que la faux du moissonneur, ainsi ces hommes sont prêts à recevoir le salut. Mais pourquoi Jésus ne dit-il pas clairement et sans figure qu'ils sont disposés à recevoir la prédication de l'Evangile ? Pour deux raisons : premièrement, pour rendre cette vérité plus saillante en la plaçant pour ainsi dire sous les yeux ; secondement, pour donner plus de charme à son récit et en rendre le souvenir plus durable.

15639 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Sauveur brûlait du désir d'accomplir son œuvre ; et avait hâte d'envoyer des ouvriers recueillir cette moisson. C'est pour cela qu'il ajoute : « Celui qui moissonne, reçoit sa récompense, et recueille le fruit pour la vie éternelle, et ainsi celui qui sème se réjouit comme celui qui moissonne. »

15638 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est-à-dire la moisson matérielle. Mais moi, je vous dis que le temps de la moisson spirituelle est venu. Il parlait ainsi à la vue des Samaritains qui venaient à lui ; c'est pour cela qu'il ajoute : « Levez les yeux et voyez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. »

15637 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur explique à ses disciples quelle est cette volonté du Père dont il vient de parler : « Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et la moisson sera venue. »

15636 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur établit ici clairement la distinction qui sépare les choses de la terre des biens du ciel ; il avait dit précédemment de l'eau qu'il voulait donner : « Celui qui boit cette eau, n'aura plus soif, » et ici : « Celui qui moissonne reçoit sa récompense et recueille le fruit pour la vie éternelle, » et encore : « Et ainsi celui qui sème se réjouit comme celui qui moissonne. » Les prophètes ont répandu la semence, mais ce sont les apôtres qui ont moissonné, comme il va bientôt le dire : « L'un sème et l'autre moissonne. » Il ne faut pas croire cependant que les prophètes qui ont semé n'aient point de part à la récompense ; c'est pour éloigner cette idée que Nôtre-Seigneur donne une raison qui n'a point son application dans les choses sensibles. Dans le cours ordinaire de la vie, s'il arrive que l'un sème et que l'autre moissonne, la joie n'est pas égale pour tous deux. Ceux qui ont semé s'attristent d'avoir travaillé pour les autres, et ceux qui moissonnent sont les seuls à se réjouir. Il n'en est pas de même ici, ceux qui ont semé ne moissonnent pas, et cependant ils partagent la joie de ceux qui moissonnent, et reçoivent la même récompense.

15635 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il dit donc à ses disciples : « Je vous ai envoyés moissonner où vous n'avez pas travaillé, » c'est-à-dire, je vous ai réservé le travail où la fatigue est beaucoup moindre que la joie et le plaisir, et j'ai chargé les prophètes de ce qu'il y avait de plus pénible, c'est-à-dire de répandre la semence , et n'est ainsi que « d'autres ont travaillé et que vous êtes entrés dans leurs travaux. » Il veut ainsi nous prouver que la volonté des prophètes et le but que se proposait la loi étaient que tous les hommes vinssent se ranger autour de lui, et ils ont semé dans l'intention de préparer cette moisson. Il prouve en même temps que c'est lui qui a envoyé les prophètes, et l'étroite union qui existe entre l'Ancien et le Nouveau Testament.

( )
4,36 Voici le moissonneur qui reçoit son salaire et amasse du grain pour la vie éternelle, et alors le semeur se réjouit avec le moissonneur. ( ) 4,37 On a raison de dire que l’un sème et l’autre moissonne, ( ) 4,38 car je vous ai envoyés moissonner là où vous n’aviez pas peiné. D’autres avaient peiné, et vous avez repris leur travail.” ( ) 4,39 Dans cette ville beaucoup de Samaritains crurent à cause de la femme qui affirmait : “Il m’a dit tout ce que j’avais fait.” ( ) 4,40 Quand les Samaritains étaient venus trouver Jésus, ils lui avaient demandé de s’arrêter chez eux, et il y resta deux jours. ( )



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