Evangile de Luc
7,8 Car moi, qui n'ai rang que de subalterne, j'ai sous moi des soldats, et je dis à l'un: Va! et il va, et à un autre: Viens! et il vient, et à mon esclave: Fais ceci! et il le fait." ( ) 7,9 En entendant ces paroles, Jésus l'admira et, se retournant, il dit à la foule qui le suivait: "Je vous le dis: pas même en Israël je n'ai trouvé une telle foi." ( Dt 7,7 , ) 7,10 Et, de retour à la maison, les envoyés trouvèrent l'esclave en parfaite santé. ( ) 7,11 Et il advint ensuite qu'il se rendit dans une ville appelée Naïn. Ses disciples et une foule nombreuse faisaient route avec lui. ( ) 7,12 Quand il fut près de la porte de la ville, voilà qu'on portait en terre un mort, un fils unique dont la mère était veuve; et il y avait avec elle une foule considérable de la ville. ( )

7,13 En la voyant, le Seigneur eut pitié d'elle et lui dit: "Ne pleure pas."


2957 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: Naïm, village proche de Sunem où Élisée avait ressuscité un mort ( 2Rois 4.8). Il le rend à sa mère, comme avait fait Élie ( 1Rois 17.23). Ailleurs reviendra cette comparaison de Jésus et d’Élie, spécialement en Luc 9.28-62. Et la foule parle d’un grand prophète car dans la Bible il n’y a qu’Élie et Élisée qui aient ressuscité des morts. La comparaison avec ces deux résurrections contées au livre des Rois est instructive. Il est très clair que Luc a montré son talent d’imitateur, une des formes de la rhétorique grecque. Mais toutes les similitudes du récit n’empêchent pas que les différences sont notables ; elles nous aident à saisir la personnalité propre de Jésus présenté d’emblée comme le Seigneur en 7.13. Dieu a visité son peuple : il s’est souvenu de lui et est intervenu, comme en Genèse 50.24 ; Ruth 1.7 et Luc 1.68. Mais ici il est clair que pour Luc c’est la visite annoncée depuis des siècles, comme le montrera l’épisode suivant (7.20). Jésus avait dit au jeune homme : Lève-toi, et quelques instants après, la foule s’émerveille : Un grand prophète s’est levé. Une analyse plus précise de ce récit permet de voir que Luc s’est soumis à bien d’autres contraintes de composition qu’aujourd’hui nous ne remarquons même pas mais qui alors faisaient partie d’un beau style. C’est ainsi que si l’on compte le nombre des syllabes du texte grec, le milieu arrive juste sur la phrase : le Seigneur eut pitié d’elle. C’est là le point que Luc voulait mettre en relief. À la différence du lecteur moderne qui, en bon rationaliste, se pose la question : Est-ce possible que Jésus ait ressuscité un mort ?, ce qui pour Luc est le plus important est la compassion que Jésus a montrée en cette occasion. Rappelons-nous qu’il n’y avait pas alors de sécurité sociale et l’on ne pouvait compter que sur les siens dans les coups durs. La situation des femmes était plus précaire car elles dépendaient entièrement, sur le plan économique comme sur le plan de la reconnaissance sociale, de l’homme qui les protégeait, que ce soit le père, le mari ou le fils. Une veuve était la plus à plaindre si elle n’avait pas au moins un fils. Ici la foule l’accompagne, mais fini le repas traditionnel chacun rentrera chez soi et la veuve restera avec sa vie perdue. Jésus s’est arrêté et il a voulu intervenir.

( )
7,14 Puis, s'approchant, il toucha le cercueil, et les porteurs s'arrêtèrent. Et il dit: "Jeune homme, je te le dis, lève-toi." ( ) 7,15 Et le mort se dressa sur son séant et se mit à parler. Et il le remit à sa mère. ( ) 7,16 Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu en disant: "Un grand prophète s'est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple." ( ) 7,17 Et ce propos se répandit à son sujet dans la Judée entière et tout le pays d'alentour. ( ) 7,18 Les disciples de Jean l'informèrent de tout cela. Appelant à lui deux de ses disciples, Jean ( )



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