Evangile de Matthieu
28,16 Les onze disciples allèrent en Galilée, à la montagne que Jésus leur avait indiquée. ( Mc 6,7 , ) 28,17 En le voyant ils se prosternèrent, mais certains gardaient des doutes. ( ) 28,18 Alors Jésus s’approcha et leur dit : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. ( ) 28,19 Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint, ( ) 28,20 et vous leur enseignerez, pour qu’ils l’observent, tout ce que je vous ai ordonné. Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du temps. ( Ps 124,1 , )
Evangile de Marc
1,1 Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu.
20677 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Prologue - Prédication de Jean-Baptiste
9931 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le nom d'ange est donc donné au Précurseur de Jésus-Christ, à cause de sa vie tout angélique, et de sa sublime dignité. Ces paroles: «Devant votre face», signifient: Votre envoyé est près de vous, ce qui prouve combien le Précurseur touchait de près à Jésus-Christ; car ceux-là seuls sont admis à marcher aux côtés des rois, qui tiennent de plus près à leur personne. «Il préparera la voie devant vous». C'est en effet par le baptême qu'il a préparé les âmes des Juifs à recevoir Jésus-Christ.
9930 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Comme il savait que toute chose doit être rapportée à son auteur, il attribue cette citation à Isaïe, parce qu'il en avait le premier indiqué le sens. Aussi dès qu'il a cité les paroles du prophète Malachie, il ajoute aussitôt: «Voix de celui qui crie dans le désert», afin de réunir sous le nom de premier prophète, ces deux témoignages qui présentent la même pensée.
9929 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien, la voie c'est le Nouveau Testament, et les sentiers, l'Ancien Testament semblable à un chemin battu. Il était nécessaire, en effet, de préparer la voie; c'est-à-dire le Nouveau Testament, et de rendre droits les sentiers de l'Ancien Testament.
9928 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien d ans un autre sens: «Préparez la voie du Seigneur», c'est-à-dire: Faites pénitence et prêchez: «Rendez droits ses sentiers», c'est-à-dire qu'en marchant par la voie royale, nous devons aimer le prochain comme nous-mêmes, et nous-mêmes comme le prochain. Ceux qui s'aiment eux-mêmes, sans aimer leur prochain, se jettent à droite de la voie. Il en est, en effet, beaucoup dont la vie est irréprochable, mais qui négligent la correction des autres, comme fut Héli (cf. 1 R 8), par exemple. Celui, au contraire, qui se hait soi-même sans aimer le prochain, se jette à gauche de la voie, car il en est aussi beaucoup qui savent bien corriger les autres, mais qui ne se reforment pas eux-mêmes, tels étaient les scribes et les pharisiens. Or, les sentiers font suite à la voie, c'est-à-dire que les préceptes moraux ne peuvent être expliqués et aplanis qu'après la pénitence.
9927 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le nom d'ange est donné à Jean, non pas qu'il en ait eu la nature, selon l'erreur d'Origène, mais parce qu'il en a rempli les sublimes fonctions. En effet, le mot grec ange Üããåëïò se traduit en latin par nuntius ou envoyé, et on a pu très bien donner ce nom à celui qui a été envoyé pour rendre témoignage à la lumière, et annoncer au monde le Seigneur qui venait s'y incarner, puisqu'il est certain qu'on peut légitimement donner le nom d'anges à ceux qui sont revêtus du sacerdoce, à cause du pouvoir qu'ils ont reçu d'annoncer l'Évangile, d'après ces paroles du prophète Malachie: «Les lèvres du prêtre garderont la science, et l'on recherchera la loi de sa bouche, parce qu'il est l'ange du Seigneur des armées».
9926 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ces dernières paroles ne sont pas d'Isaïe, mais du prophète Malachie, le dernier des douze prophètes. L'Évangéliste réunit ici on une seule deux prophéties diverses qui se trouvent dans deux prophètes différents. Ainsi dans le prophète Isaïe, après l'histoire d'Ezéchias, on lit ces paroles: «Voix de celui qui crie dans le désert», et ces autres dans le prophète Malachie: «Voilà que j'envoie mon ange». Saint Marc, coupant pour ainsi dire ces deux prophéties, les donne comme venant d'Isaïe, et n'en forme qu'un seul témoignage, sans dire à quel prophète il emprunte ces dernières paroles: «Voilà que j'envoie mon ange».
9925 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien, on peut donner cette autre explication, que ces paroles ne se trouvent pas textuellement dans Isaïe, mais qu'on en trouve le sens dans un grand nombre de passages de ce prophète, et surtout dans celui que cite saint Marc: «Voix de celui qui crie dans le désert». Car ce que dit Malachie que Dieu enverra un ange devant la face du Seigneur pour lui préparer la voie, c'est ce que dit Isaïe lui-même en recommandant d'écouter la voix qui crie dans le désert: «Préparez la voie du Seigneur». Des deux côtés, ce qui est recommandé, c'est de préparer la voie du Seigneur, il a pu se faire aussi qu'au moment où saint Marc écrivait son Évangile, le nom d'Isaïe se soit présenté à son esprit pour celui de Malachie, comme il arrive quelquefois; et saint Marc aurait certainement corrigé cette faute sur l'observation de ceux qui ont pu lire son Évangile de son vivant, s'il n'avait réfléchi que ce n'était pas sans raison que le nom d'un prophète s'était présenté pour un autre à son souvenir, dirigé par l'Esprit saint; car Dieu nous apprend ainsi que dans toutes les prophéties que le Saint-Esprit a dictées aux prophètes, ce qui appartient à l'un appartient à tous et réciproquement.
9924 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Saint Marc, avant de commencer le récit des faits évangéliques, cite les témoignages des prophètes pour établir dans tous les esprits, sans y laisser l'ombre de doute, l'autorité des faits qu'il va raconter, en démontrant que les prophètes les ont prédits par avance. En même temps, par ce seul et même exorde, il prépare les Juifs qui avaient reçu la loi et les prophètes, à recevoir aussi la grâce de l'Évangile, et les mystères qui annonçaient leurs prophéties. En même temps, il dispose les Gentils qui sont venus à Jésus-Christ par la prédication de l'Évangile, à reconnaître et à vénérer l'autorité de la loi et des prophètes. Voilà pourquoi il ajoute: «Comme il est écrit dans le prophète Isaïe: Voici que j'envoie», etc.
9923 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais que criait-il ainsi à haute voix? «Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers». Tout homme qui prêche la vraie doctrine et la pratique des bonnes oeuvres, que fait-il autre chose que de préparer la voie au Seigneur dans le coeur de ceux qui l'écoutent, pour qu'il les pénètre par l'efficacité de sa grâce, et qu'il les éclaire par la lumière de sa vérité. Il rend aussi droits les sentiers, lorsque par sa parole il engendre de bonnes pensées dans l'âme de ses auditeurs.
9922 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien cette voix et ce cri se font entendre dans le désert, parce que les Juifs étaient abandonnés par l'esprit de Dieu, comme une maison vide et balayée (Mt 12; Lc 11), et qu'ils étaient d'ailleurs sans roi, sans prêtre, sans prophète.
9921 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le prophète ajoute: «Dans le désert», pour établir clairement que les vérités divines ne devaient pas être annoncées dans Jérusalem, mais dans le désert, ce qui s'accomplissait à la lettre dans la personne de Jean-Baptiste, qui annonçait la présence salutaire du Verbe de Dieu dans le désert situé sur les bords du Jourdain. Cette prophétie nous apprend encore qu'outre le désert que Moïse fit connaître au peuple de Dieu, et au milieu duquel il lui traçait un chemin, il y en avait un autre où il annonçait la présence du salut que Jésus-Christ venait apporter au monde.
9920 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: De même que Jean-Baptiste a pu être appelé l'ange du Seigneur, parce qu'il lui a préparé les voies par la prédication, il a pu aussi être appelé la voix, parce qu'il précédait le Verbe de Dieu en faisant retentir sa voix: «Voix de celui qui crie», etc. C'est une vérité certaine, en effet, que le Fils unique de Dieu s'appelle le Verbe du Père, et nous savons, d'après notre manière de parler, que la voix doit commencer par retentir pour que la parole puisse se faire entendre. - Il est appelé la voix de celui qui crie, parce que le cri s'adresse à ceux qui sont sourds et éloignés, ou parce qu'il est l'expression de l'indignation. Or, c'est ce qui s'est vérifié pour le peuple juif, selon ces paroles du Roi-prophète: «Le salut est loin des pécheurs», et ils ont été comme les aspics qui se rendent sourds en se bouchant les oreilles», et ils ont ainsi mérité d'entendre de la bouche de Jésus-Christ des paroles d'indignation, de colère et de tribulation.
9919 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien la voie par laquelle le Seigneur entre dans le coeur de l'homme c'est la pénitence, c'est pour cela que saint Jean prend pour exorde de sa prédication ces paroles: «Faites pénitence».
9918 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est donc par Malachie que la voix du Père se fait entendre au Fils qui est l'image du Père, et par lequel il s'est fait connaître aux hommes.
4815 Alain Toret - qui est Jesus? sur verset 2019-01-12: Trois livres bibliques sont introduits par Ἀρχὴ, pris dans un sens absolu : Gn 1,1, Mc 1,1, Jn 1,1. Ici le mot renvoie à un acte de création : commencement du monde (10,6, 13,19), commencement des douleurs de l’enfantement eschatologique (13,8). Comme Jean, Marc souligne d’emblée que l’arrivée de l’Évangile est le commencement d’une nouvelle création, ce qui renvoie aux oracles de salut parmi lesquels Is 8,1 (qui introduit l’Emmanuel), 42,9-10 (annonce de choses nouvelles), 43,9 (le neuf déjà bourgeonne), 48,6 (le Seigneur fait entendre des nouveautés), 62,2 (un nom nouveau qu’énoncera la bouche du Seigneur), 65,17, 66,22 (cieux nouveaux, terre nouvelle).
669 Bible des peuples sur verset 2017-11-23: Dans les versets 1 à 13, Marc nous donne en trois petits tableaux, trois grands axes de son évangile : — (1-7) Jean-Baptiste annonce la venue de l’Envoyé de Dieu : ce Jésus dont nous parlera l’Évangile a été annoncé, préparé par tous les grands témoins de l’Ancien Testament. En lui et par lui va s’accomplir le salut de Dieu. — (9-10) Jésus descend dans le Jourdain pour ouvrir aux hommes les portes de la véritable Terre Promise : il est le Fils bien aimé du Père sur qui repose l’Esprit. Jésus vient révéler le mystère de Dieu, le mystère d’amour du Dieu Père, Fils et Esprit. — (11-13) Comme le Messie annoncé par Isaïe (Isaïe 11), Jésus est en paix avec les bêtes sauvages comme avec les anges. En lui et par lui va s’accomplir la réconciliation de toute la Création avec son Dieu.
672 Bible des peuples sur verset 2017-11-23: Marc est le seul à appeler son récit : évangile. Pourtant le choix de ce mot est extrêmement important. On sait qu’Évangile veut dire Bonne nouvelle et c’est ainsi que nous le traduisons habituellement, mais si l’on a recouru à ce mot pour désigner à la fois le message et l’œuvre de Jésus, c’est parce que le mot se trouvait dans Isaïe. Dans l’Église primitive on attachait un très grand prix au lien qui unissait la mission de Jésus aux textes de l’Écriture. Jésus accomplissait ce que la Loi et les Prophètes avaient annoncé, et de façon plus précise, Jésus accomplissait les prophéties du livre d’Isaïe. Jésus avait enseigné à ses apôtres que sa mission était celle du serviteur souffrant dont parlent les poèmes de la seconde partie d’Isaïe, il devait souffrir et être mis à mort pour le péché de son peuple, et c’est alors qu’il entrerait dans la vie et qu’il la communiquerait à sa postérité (Isaïe 52.13). Dans Isaïe se trouvent les poèmes du serviteur de Yahvé, mais c’est également au chapitre 40 qu’on trouve le mot Bonne Nouvelle qui, dans la Bible grecque, se dit évanguélion. Dans les versets 2 et 3 Marc mêle des paroles de l’Exode, de Malachie et d’Isaïe, mais il ne parle que d’Isaïe car c’est lui qui a donné le mot. En réalité il y a beaucoup plus qu’une question de mots dans cette priorité accordée au prophète Isaïe. Au cours du premier siècle de l’Église l’erreur qui a le plus mis en cause la foi reçue des apôtres a été le docétisme, c’est-à-dire la doctrine selon laquelle le Fils de Dieu ne s’était fait homme que dans une certaine mesure. Et les docètes affirmaient avant toute autre chose que le Fils de Dieu n’avait pas réellement souffert sur la croix. Face aux évangiles écrits ou réécrits par eux à la fin du premier siècle ou au cours du second siècle de notre ère, l’Église maintenait que Jésus avait souffert et qu’en cela il avait pleinement accompli la prophétie du Serviteur au livre d’Isaïe. On était là au centre du message chrétien. Non seulement les chrétiens proclamaient un sauveur crucifié, mais ils faisaient face à leur tour à la plus violente des persécutions et ils devaient être prêts à y laisser leur vie. Marc a dû écrire après avoir vu la grande persécution des années 64-65.
671 Bible des peuples sur verset 2017-11-23: Dès la fin du premier siècle ou au début du deuxième après J.-C., des textes affirment que le deuxième Évangile est l’œuvre de Marc : il a accompagné Pierre à Rome, où il a retrouvé également Paul, et il met par écrit, avec fidélité, l’enseignement de Pierre. Comme les autres évangiles, celui de Marc est né de traditions orales concernant Jésus de Nazareth, et qui peu à peu se trouvaient consignées par écrit. Ces textes partiels circulaient de communauté en communauté, complétés par le témoignage oral de ceux qui avaient accompagné Jésus durant sa vie terrestre. Comme Matthieu, Luc et Jean, Marc a rédigé son Évangile pour un type de communauté bien précis : il s’adresse à des chrétiens d’origine païenne et il veut proclamer le mystère de Jésus, Fils de Dieu, en rapportant les paroles et les actes par lesquels il s’est révélé aux hommes. À la différence de Matthieu et de Luc qui ont jugé bon de mettre comme une préface à leur évangile, avec les deux chapitres consacrés à l’enfance de Jésus, à la différence de Jean qui a placé en tête de son évangile un admirable prologue, Marc s’en tient au cadre de la catéchèse primitive. Les Actes des apôtres nous indiquent son point de départ et son terme dans le discours de Pierre relatif au remplacement de Judas : “Voyons donc parmi ceux qui ont été disciples avec nous depuis le moment où il a été baptisé par Jean jusqu’au jour où il nous a été enlevé ; il faut que l’un d’eux soit avec nous le témoin de sa Résurrection” (Actes 1.21-22).
670 Bible des peuples sur verset 2017-11-23: En ce premier verset l’expression Fils de Dieu manque dans un certain nombre de manuscrits. De fait, il semble bien qu’elle fait pendant à la déclaration de l’officier romain qui reconnaît Jésus comme le (ou : un) fils de Dieu lorsqu’il l’a vu mourir. Hors ces deux endroits, il n’y a que les démons qui donnent ce titre à Jésus (3.11 et 5.7) et Jésus les réduit au silence. Il semble bien que pour Marc ce titre que nous donnons à Jésus avec trop de facilité ne peut que faire écran et nous cacher la profondeur de ce mystère du Père et du Fils. Lorsqu’on aura vu Jésus mourir et qu’on aura cru en sa résurrection, on pourra l’appeler Fils de Dieu sans que ce mot cache sa grandeur unique.
200 BST - Olivier sur verset 2000-08-12: Grotte de St jérôme: Lecture de la généalogie ds Matthieu. 14 + 14 + 14 = 6x7. pas très glorieux dans la descendance.. (tamar, Uri): c'est donc une histoire vraie... - Le Pape a demandé à St Jérôme de traduire la Bible de l’hébreu au latin : il s’est installé pour cela à Bethléem (où le Verbe s’est fait chair...)
4897 Chouraqui sur titre livre 2019-04-19: Bossuet appelait Marc « le divin abréviateur » et de fait, pendant des siècles, des chrétiens ont affirmé l’antériorité de Matthieu; le deuxième évangile en serait un résumé. La critique biblique a mis en doute cette opinion: Marc serait le plus ancien des évangiles synoptiques. Elle s’est appuyée sur une analyse critique des textes: quatre-vingt dix pour cent des versets de Marc se trouvent dans Matthieu sous une forme plus condensée, et la substance de cinquante pour cent d’entre eux se retrouve dans Luc. Plus de cinquante pour cent du vocabulaire de Marc est également utilisé par Matthieu et Luc, qui reflètent une même structure d’exposition biographique et semblent adapter un texte original à leur style personnel, plus souple, plus ample ou plus littéraire. La thèse de l’antériorité de Marc n’a pourtant pas convaincu tous les exégètes. Nombre d’entre eux continuent d’être fidèles à l’ancienne tradition; celle-ci réapparaît sous une forme plus moderne chez les critiques qui distinguent le Matthieu hébréo-araméen originel, directement issu des traditions orales primitives, du Matthieu grec, celui de nos évangiles. Ce dernier seul serait postérieur au Marc actuel. Ces fluctuations démontrent combien, en matière vétéro- ou néo-testamentaire, notre savoir ne se hasarde le plus souvent que sur les rives de nos incertitudes et de nos ignorances. Le deuxième évangile ne comporte pas de nom d’auteur, mais la tradition de l’Église l’attribue, unanime, à Marc, en grec Marcos. Ce prénom d’origine romaine, signifiant « Marteau », est cité à dix reprises dans le Nouveau Testament. L’incertitude que nous retrouvons presque toujours en matière de chronologie biblique place, selon les auteurs, la date de la rédaction entre les années 40 et 75. Plusieurs critiques pensent qu’elle pourrait être de peu postérieure à la mort de Pierre (64). Le livre aurait été rédigé à Rome, à moins que ce ne soit, selon l’opinion de Jean Chrysostome, en Égypte, ou, selon d’autres, à Antioche. Son auteur était un Hébreu, un Sémite; il parlait les langues de la Bible, l’hébreu et l’araméen; il avait appris le grec mais le maniait sans habileté particulière. L’évangile de Marc s’oriente tout entier vers ce qu’il y a de plus important au regard de son auteur: le procès, la passion, la mort et la résurrection de Iéshoua‘. La première partie n’est qu’une introduction qui décrit, après un préambule (Mc 1,1-13), le ministère en Galilée (Mc 1,14-7,23) et hors de Galilée (Mc 7,24-8,26). L’art consiste ici dans la simplicité de la narration et des discours qui définissent à grands traits la personne de Iéshoua‘, son enseignement, ses miracles, ainsi que les conflits que son action déclenche dans le pays. Le voyage de Galilée à Jérusalem (Mc 8,27-10,52) sert de toile de fond aux instructions que Iéshoua‘ donne à ses adeptes. Le récit prend aussitôt un accent tragique par la confession de Césarée et la première annonce de la passion et de la résurrection (Mc 8,27-33). Le récit du ministère de Iéshoua‘ à Jérusalem sert ainsi de prélude à la passion et à la résurrection. Marc distribue les faits et les gestes du messie en trois journées dramatiques (premier jour: Mc 11,1-11; deuxième jour: Mc 11,12-19; troisième jour: Mc 11,20-12,44). ll semble qu’il ait introduit dans ce cadre chronologique cinq discours de controverses qui appartiennent plutôt à la période galiléenne (Mc 11,27-33; Mc 12,13-17; Mc 12,18-27, Mc 12,28-34; Mc 12,35-37). Cette composition accroît cependant l’effet dramatique de la narration, qui débouche sur le discours apocalyptique (13,1-37) et le récit de la crucifixion et de la résurrection de Iéshoua‘ (Mc 14,1-16,8). La sobriété de Marc est exemplaire: il décrit les faits, sans qu’un cri d’horreur ou d’amour interrompe son récit. Pour lui, Iéshoua‘ devait mourir pour accomplir la volonté de IHVH-Adonaï, auprès de laquelle la lâcheté des adeptes, la trahison de Iehouda, l’hypocrisie des prêtres au pouvoir ou la barbarie des bourreaux romains, ne sont que des contingences. L’essentiel est que s’accomplisse la parole de IHVH-Adonaï. Le style de Marc tire tout son relief du dépouillement de son vocabulaire. Marc n’a pas lu Homère, Platon ou Aristote. C’est un Hébreu, qui connaît la limite de ses ressources en grec. Il se met à la portée de son public en lui expliquant certaines coutumes bibliques (Mc 7,3-4; Mc 14,12; Mc 15,42) ou en traduisant en grec des expressions hébréo-araméennes (Mc 3,17; Mc 5,41; Mc 7,11-34; Mc 14,36; Mc 15,22-34). Ses latinismes sont nombreux, et ceux-là, il ne prend pas la peine de les expliquer: les mots que nous traduisons denier, centurion, cens, quart d’as, grabat, légion, cruche, garde, satisfaire, sont dans le grec du deuxième évangile de simples transcriptions du latin. Marc excelle à décrire des situations concrètes: il emploie 11 mots pour désigner la maison et ses parties, 10 pour divers vêtements, 9 pour les aliments. Visant à la précision, il note, en 113 passages, des détails qui seront omis par Matthieu et par Luc. Comme tous les Hébreux de ce temps, Marc est imprégné de Bible: il pense en hébreu même quand il s’exprime en grec. Il multiplie les parallélismes, qui sont l’une des constantes de la pensée sémitique (Mc 11,28; Mc 12,14; Mc 13,4; Mc 15,29). Les redondances trahissent son origine populaire et sa prédilection pour le style parlé; il aime des répétitions de termes (les enseignements qu’ils enseignent, Mc 7,7; la création créée par Elohîms, Mc 13,19; des élus qu’il a élus, Mc 13,20; l’inscription [...] écrite, Mc 15,26). Il n’est pas suffisant de parler d’une influence sémitique « indéniable » dans son livre. Même si l’hypothèse d’un original hébréo-araméen de Marc est souvent critiquée, l’auteur, parce qu’il est hébreu et qu’il est imprégné d’influences bibliques et hébraïques, pense toujours en hébreu. Moins directement peut-être que dans Matthieu, sous la surface du texte grec, ce sont les profondeurs de l’âme hébraïque que l’écrit découvre. Une tradition qui date de Papias (vers 130) affirme que Marc, pour écrire son évangile, s’était appuyé sur la prédication et l’autorité de Pierre. Cette thèse, âprement discutée par la critique biblique, est pourtant confirmée par un examen du second évangile: celui-ci commence juste à l’instant ou Pierre devient l’adepte de Iéshoua‘ et il met l’accent sur le ministère galiléen, dont le centre est Kephar-Nahoum où se trouvait la maison de Pierre. Ce dernier a pu être le témoin oculaire des faits dont Marc se serait fait le chroniqueur. Mais Marc, auteur indépendant, avait en tout cas à sa disposition la tradition orale largement diffusée par les adeptes. Nous retrouvons ici l’hypothèse d’un original hébréo-araméen du livre de Marc, éloquemment défendue par C. C. Torrey et bien d’autres: mais tant que cet original n’aura pas été découvert, elle ne demeurera qu’une hypothèse. Marcos appelle son messie de différents noms: Iéshoua‘ (sous la forme hellénisée Ièsous) revient 82 fois, dont une sous la forme de Iéshoua‘ Mashiah, Ièsous Christos (Mc 1,1). La finale non marcienne l’appelle l’Adôn Iéshoua‘, Kurios Ièsous (Mc 16,19). Il est aussi le Rabbi (3 occurrences) et le Rabbouni (1 occurrence), le Nabi, inspiré, prophète (4 occurrences). Il serait regrettable d’oublier de désigner Iéshoua‘ sous ces deux derniers titres: ils le rattachent indissolublement à l’histoire de son peuple et à la Bible hébraïque. Le portrait que Marc trace du rabbi-nabi est très humain. Plus que Matthieu et Luc, Marc fait revivre l’homme que fut Iéshoua‘ en nous faisant partager ses émotions, ses souffrances, sa faiblesse, son espérance. Cet homme est aussi un thaumaturge: Marc ne décrit pas moins de vingt miracles accomplis par Iéshoua‘; ils soulignent sa puissance et du même coup la perfidie de ceux qui refusent sa lumière et le feront mourir. Iéshoua‘ renonce cependant à utiliser sa puissance thaumaturgique pour convaincre les hommes de sa messianité et de sa divinité. Au contraire, il impose le silence aux malades qu’il guérit et il exige de ses adeptes le secret sur sa vraie personnalité. Car Iéshoua‘ est pour Marc non seulement le Mashiah, le Messie, mais encore, en sept occurrences, ho huïos tou theou, Bèn Elohîms, le Fils d’Elohîms. C’est ainsi qu’en cernant au plus près les faits de la vie de Iéshoua‘ et de sa communauté, Marc souligne le mystère qui s’incarne en la personne et en l’oeuvre du Fils de l’homme et culmine, après sa mort, en sa résurrection. Au-delà de la destruction de Jérusalem, que Iéshoua‘ pressent et qui finira par survenir en 70, le Fils de l’homme viendra dans les nuées avec la puissance et la gloire (13,26). Cette folle espérance ancrée dans le coeur des adeptes de Iéshoua‘ ne cessera d’animer le dynamisme de l’Église qu’il a fondée.
( Gn 1,1 , Mc 1,1 , Jn 1,1 , Rt 1,22 , Mc 1,1 )1,2 Il est écrit à ce sujet dans le prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin. ( ) 1,3 Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol devant lui. ( Is 40,3 , ) 1,4 C’est ainsi que Jean se mit à baptiser dans le désert ; il prêchait un baptême lié à une conversion, en vue d’obtenir le pardon des péchés. ( Mc 1,9 , ) 1,5 Tout le pays de Judée et tout le peuple de Jérusalem venaient à lui et se faisaient baptiser par lui dans la rivière du Jourdain, en même temps qu’ils confessaient leurs péchés. ( ) 1,6 Jean avait un manteau en poils de chameau et portait un pagne de peau autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel d’abeilles sauvages. ( 2R 1,8 , Za 13,4 , Lv 11,22 , )
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