Evangile de Matthieu
20,22 Jésus répondit : “Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ?” Ils dirent : “Oui, nous le pouvons.” ( ) 20,23 Jésus leur dit : “Vous boirez donc à ma coupe. Mais de siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de le donner ; ce sera pour ceux à qui mon Père l’a destiné.” ( ) 20,24 En entendant cela, les dix autres étaient indignés contre les deux frères. ( ) 20,25 Jésus les appela et leur dit : “Vous savez que les chefs des nations païennes se conduisent en dictateurs, et leurs grands personnages abusent de leur autorité. ( ) 20,26 Cela ne devra pas être chez vous. Si l’un d’entre vous veut être grand, qu’il se fasse votre serviteur, ( )

20,27 et si l’un d’entre vous veut être le premier, qu’il soit votre esclave,


21480 Daniel Bourguet sur marathon 2024-06-02: « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur » - Jean Valette (L’Evangile de Marc) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Matthieu fait présenter la requête relative aux places d'honneur par la mère de Jacques et de Jean. Il semble vouloir ainsi montrer comment Jésus discerne, derrière la demande de cette femme, la convoitise de ses fils.

La requête n'est pas présentée d'entrée de jeu, et la demande est empreinte d'une réserve et d'une timidité qui trahissent la conscience, chez la mère ou les fils, du caractère contestable de la demande.

Cette demande n'en constitue pas moins un acte de foi messianique impressionnant. Jacques et Jean ont foi, c'est certain, à l'imminence du Règne et à la dignité royale de celui qu'ils ont accepté de suivre. On ne peut juger leur requête qu'après avoir admiré la puissance et la ténacité de leur foi.

Cela dit, leur démarche laisse perplexe. On ne comprend pas comment ils ont osé la faire, juste après que Jésus ait annoncé sa mort !

«Vous ne savez pas ce que vous demandez », répond Jésus.
Toute prière devrait commencer par la méditation de cette parole.
Car c'est bien abusivement que l'homme s'imagine que la prière, parce qu'elle le conduit vers Dieu, le met à l'abri de lui-même. Il sait moins encore là qu'ailleurs de quel esprit il est animé. Et Paul le reconnaîtra : « Nous ne savons pas prier comme il faut » (Rm 8,26). Aussi n'aura-t-il, dans ce domaine, aucun autre recours que le Saint-Esprit.

Dans sa réponse, Jésus veut certainement rappeler aux deux frères ce qu'ils ont sans doute oublié, à savoir qu'il n'y a de partage de la gloire qu'en fonction du partage de la croix. Il n'y a pas de gloire sans humiliation, [renoncement] et service.

Mais plus profondément encore, cette situation, celle du Maître lui-même, n'est pas la condition de la gloire seulement : elle est la gloire même. La gloire est dans l'humiliation, le
service.

«Quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave » :
Commander n'est pas ce que l'on croit. Commander, c'est servir, et ce n'est qu'à ce prix que le pouvoir, réalité nécessaire, est légitime.

Le service n'est pas seulement conçu comme la seule voie vers la grandeur, mais comme la voie par laquelle le disciple parviendra à une grandeur et à une primauté qui seront autres que celle qu'ils cherchaient.

On remarquera que dans ces réflexions sur la grandeur, la primauté, le pouvoir, un mot manque, une notion, en tout cas : celle d'égalité.
Jésus sait qu'il y a des grands et des petits, des premiers et des derniers, des forts et des faibles. Il ne semble pas avoir eu son attention retenue par l'idée d'égalité.
Si la grandeur, la primauté, la force et leurs contraires sont des réalités, l'égalité n'en est pas une. On ne la voit nulle part. Elle n'est donc qu'un mot, une pure notion.

Jésus n'appelle donc pas à l'égalité, mais au service. Il appartient aux grands, aux forts, aux premiers, de devenir les serviteurs des petits, des faibles et des derniers. Et c'est bien là la véritable solution à accepter pour venir à bout de bien des malheurs de notre monde.

( )
20,28 tout comme le Fils de l’Homme qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.” ( Dn 7,13 , Mc 14,24 ) 20,29 Comme ils sortaient de Jéricho, beaucoup de gens les accompagnaient. ( Dn 7,13 , ) 20,30 Or voici que deux aveugles étaient assis sur le bord du chemin. Quand ils apprirent que Jésus passait, ils crièrent : “Aie pitié de nous, Seigneur, fils de David !” ( ) 20,31 Et comme les gens leur disaient de se taire, ils criaient encore plus fort : “Seigneur, fils de David, aie pitié de nous !” ( ) 20,32 Jésus s’arrêta et les appela. Il leur demanda : “Que voulez-vous que je fasse pour vous ?” ( )



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