Livre d'Isaïe
63,14 comme le bétail qui descend dans la vallée : l’Esprit de Yahvé les menait au repos. C’est ainsi que tu conduisais ton peuple, et c’est ce qui t’a valu ton renom. ( ) 63,15 Regarde du haut des cieux et vois de ta résidence sainte et glorieuse. Où sont aujourd’hui tes soins jaloux et ta puissance, ta tendresse et ta miséricorde ? Non, ne te ferme pas, ( ) 63,16 car tu es notre père. Abraham ne nous connaît plus, Israël ne sait plus rien de nous ! C’est toi, Yahvé, qui es notre père, notre “rédempteur”. C’est là ton Nom depuis toujours ! ( ) 63,17 Pourquoi, Yahvé, nous laisses-tu nous égarer loin de tes voies, pourquoi laisses-tu nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Pense à tes serviteurs, aux tribus de ton héritage : reviens ! ( ) 63,18 Pourquoi des méchants sont-ils entrés dans ton Saint-Lieu ? Pourquoi nos ennemis ont-ils piétiné ton Sanctuaire ? ( )

63,19 Depuis longtemps nous sommes un peuple que tu ne gouvernes plus et que ton Nom ne protège plus. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes frémiraient devant toi.


3760 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: Ah, si tu déchirais les cieux ! L’Ancien Testament ne se prête guère à la mystique. À la différence des religions qui privilégient la communion avec l’univers et la recherche d’une fusion ou d’un retour au Principe de toutes choses, la révélation biblique a donné une telle force à l’affirmation du Dieu Saint, au-delà de tout le créé, qu’on n’y retrouve guère l’aspiration à une communion divine. La place de l’homme est sur la terre, c’est là qu’il doit travailler et servir Dieu (Isaïe 38.18 ; Psaume 115(114).7) — et ne pas se perdre dans les songes, ni se préoccuper pour une vie au-delà de la mort comme faisaient les Égyptiens bien des siècles avant que les Juifs ne pensent à une résurrection. Pourtant cette aspiration à posséder Dieu fait surface en plusieurs Psaumes (Psaume 16(15) ; 73(72) ; 84(83)). Au-delà de cette piété individuelle, de temps à autre surgit l’attente et comme le besoin d’une communication de Dieu déchirant les voiles de la création matérielle pour se donner à connaître comme on le disait de Moïse et d’Élie. Il y a le Cantique, et ici, dans le Troisième Isaïe parfois proche du Cantique, cet appel à des cieux ouverts. L’expression déchirer les cieux se retrouve dans l’évangile (Marc 1.10) lorsque Jésus reçoit l’appel à commencer sa mission prophétique. Lorsque l’Église prend son essor, bonne partie de son dynamisme vient de l’expérience que font les chrétiens de l’Esprit et des dons mystiques. C’était chose neuve face à la religion devenue soudain ancienne où l’on était pris entre les sacrifices et le dépeçage des animaux égorgés dans le Temple, et l’observance de la Loi, certes méritoire, mais bien austère. Les impressions fortes de la prière des foules sur l’esplanade du Temple, face au sanctuaire de la présence divine, au rythme du chant choral et des musiques se trouvaient d’un coup dévaluées lorsque le chrétien découvrait en sa maison intérieure le jeu de l’Esprit, source de joie, de louange, et d’une connaissance insoupçonnée. La réalisation, ou plutôt l’accomplissement de cet appel d’Isaïe à une déchirure des cieux est donné dans l’Église à travers le prophétisme et les dons spirituels. Le prophétisme, dont les apparitions mariales sont l’une des expressions modernes, jette dans notre existence la parole ou la présence de l’autre monde. De même la prière, lorsqu’elle devient contemplation, et c’est tout le meilleur de l’expérience spirituelle. Enfin et sur un tout autre plan, il y a les sacrements, signes matériels dans lesquels Dieu s’engage au point de faire d’eux une parole vivante et un aliment spirituel.

( )
64,1 Ce serait comme un fagot qui s’enflamme, comme l’eau qui bout sur le feu. Tu ferais connaître ton Nom à tes adversaires, et devant ta face les nations trembleraient, ( ) 64,2 te voyant accomplir des prodiges jamais vus. ( ) 64,3 Jamais on n’a entendu dire, jamais on n’a appris, l’œil n’a jamais vu un Dieu, en dehors de toi, faire de telles choses pour ceux qui se confient en lui : ( ) 64,4 tu venais à la rencontre de ceux qui pratiquaient la justice, qui suivaient tes voies et se souvenaient de toi. Tu t’es mis en colère car nous avons péché ; nous avons mal agi, mais nous serons sauvés. ( ) 64,5 Tous nous sommes comme l’impur, et nos mérites ne valent pas mieux qu’un linge souillé : nous sommes tous comme des feuilles mortes et nos péchés comme le vent nous emportent. ( )



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