Livre d'Isaïe
5,26 Il dresse un signal pour une nation lointaine ; du bout de la terre il la siffle, et voici qu’elle arrive rapide et légère. ( ) 5,27 Pas un d’entre eux n’est fatigué, aucun ne tombe, pas un ne sommeille ou ne dort, ou n’a la ceinture qui se déboucle, ou les courroies de sandales qui lâchent. ( ) 5,28 Ses flèches sont aiguisées, tous ses arcs tendus, les sabots de ses chevaux sont durs comme la pierre, les roues de ses chars sont comme l’ouragan. ( ) 5,29 Elle rugit comme une lionne, elle rugit comme le petit lion, elle grogne sur sa proie, elle s’en empare et l’emporte : personne ne la lui arrache. ( ) 5,30 Contre ce peuple elle grondera ce jour-là, comme gronde la mer. Pour qui regarde le pays ce ne seront que ténèbres et détresse et de sombres nuages qui voilent la lumière. ( )

6,1 L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et surélevé ; les pans de son manteau remplissaient le Sanctuaire.


20104 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: L'appel d'Isaïe

3555 Bible des peuples sur verset 2018-12-22: Ce jour-là, l’an 740, Isaïe est dans le Temple, ou plutôt, il se voit en esprit dans le Temple. Là, dans la salle la plus reculée où se trouve l’arche, il n’y a que la présence divine : Yahvé siège en roi et la traîne de son manteau remplit l’antichambre comme pour exprimer le débordement de la sainteté et du pouvoir de Dieu sur le Lieu Saint et sur la ville de Jérusalem. Au cours de ces brefs instants, Isaïe rencontre Dieu d’une manière intime, authentique, et cette rencontre le marque pour le reste de sa vie. C’est quelque chose d’impossible à exprimer, et Isaïe n’essaye même pas de décrire cette communication spirituelle de Yahvé avec lui. Sa vision, les images vues et les paroles entendues sont comme des éclairs jaillissant de cette mystérieuse et indicible rencontre. Isaïe parle du Dieu saint, ou totalement autre, infiniment différent de toute créature. Au moment précis où il se fait présent, il est hors de notre portée. Dieu Saint est une façon de dire que Dieu est mystère. Isaïe reste suspendu à la présence de Dieu et, en même temps, il est envahi par une crainte qui n’est pas la peur. En présence du Dieu Saint, l’homme se sent pécheur, non pas à cause d’un péché en particulier, mais à cause de sa propre nature. Il se sent incapable de se mettre entre les mains de Dieu qui l’enveloppe de sa présence. Malheur à moi, je suis perdu ! Dieu n’a-t-il pas dit : “l’homme ne peut pas me voir et vivre (Exode 33.20). Mais Dieu prend les devants : un séraphin s’approche d’Isaïe avec une braise illustrant extérieurement une purification intérieure par le feu divin. Isaïe est pardonné au moment précis où il répond par un acte de foi et où il accepte totalement sa mission. À partir de ce moment-là, Isaïe saura et dira qu’il faut choisir : ou croire en Yahvé, ou bien être détruit par le contact avec le Saint. Séraphins, c’est-à-dire “brûlants”. Les Israélites croyaient depuis toujours aux bons et mauvais esprits. Depuis leur séjour au désert, ils attribuaient à certains de ces esprits la forme de serpents brûlants ; lire Nombres 21.4-9 et 2Rois 18.4 sur le sujet. Ces textes nous aident à comprendre pourquoi Yahvé se manifeste entouré de séraphins fantastiques aux visages humains. Étant supérieurs aux hommes, ces êtres peuvent vivre près de Dieu, mais ils doivent se protéger de la splendeur de la Gloire divine. La Gloire de Dieu désigne souvent dans la Bible l’irradiation de Dieu et de son mystère. Du Temple de Jérusalem, qui est comme le centre du monde, son pouvoir s’étend jusqu’au bout de la terre. Ainsi, Dieu reste dans le secret de son mystère, mais son énergie est présente partout et à tout moment Isaïe reçoit sa mission : — Il sera le porte-parole de Dieu. — Au lieu de croire, le peuple s’endurcira. — Ce sera la cause de la ruine de Juda. Il n’en restera que la racine, d’où renaîtra quelque chose de nouveau. Écoutez, écoutez donc… Dieu parle ici de façon ironique. Ils auront beau écouter…le message du prophète. Ils ont beau regarder…les événements dont ils sont les témoins et à travers lesquels Dieu leur parle. Isaïe dénoncera bien des fois ce double aveuglement volontaire (1.12 ; 28.9-12). Le temps du verbe hébreu peut ici se traduire au présent ou au futur : c’est déjà vrai et cela ne fera qu’embellir. Tu vas endurcir. Le texte dit même : “Endurcis…” mais avec une forme difficile à traduire qui signifie : Tu vas faire, ou tu vas être l’occasion qu’ils s’endurcissent. La fin de la phrase montre bien que Dieu parle de façon ironique : Quel malheur pour eux s’ils devaient se convertir ! Mais c’est seulement ainsi que Dieu panserait toutes les blessures de son peuple (1.5 ; 1.26-28). Il est bien évident que si l’on ne voit pas cette ironie, qu’on retrouvera en de nombreux passages des prophètes, ni le mode spécial du verbe hébreu, on pourrait se scandaliser en pensant que Dieu envoie le prophète uniquement pour qu’on ne l’écoute pas et que le peuple se perde. Mais les prophètes ne parlent pas comme les livres de piété. Ces versets ne s’appliquent pas seulement à la mission d’Isaïe : Jésus lui-même (Marc 10.4), et après lui les apôtres (Actes 28.26 et Jean 12.40), se souviendront de ces paroles pour exprimer le résultat de leur propre mission. Face à la parole de Dieu et au langage des événements, bien des personnes et des groupes humains se ferment et refusent le message qui aurait pu les sauver. La parole de Dieu est pour notre relèvement ou notre perte suivant la manière dont nous l’accueillons. (Luc 2.34).

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6,2 Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; chacun d’eux avait six ailes ; de deux ailes ils se couvraient la face, de deux ailes ils se couvraient les pieds, de deux ailes ils volaient. ( ) 6,3 Ils se criaient l’un à l’autre : “Saint, saint, saint, Yahvé Sabaot ! Toute la terre est remplie de sa Gloire.” ( ) 6,4 Cette acclamation faisait trembler les poteaux du portail : le Temple se remplit de fumée. ( ) 6,5 Alors je dis : “Malheur à moi, je suis perdu ! Oui, je suis un homme aux lèvres impures, je vis au milieu d’un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le roi, Yahvé Sabaot !” ( Mc 4,35 , ) 6,6 L’un des séraphins vola vers moi. Dans sa main il tenait un charbon ardent qu’il avait pris sur l’autel avec des pincettes. ( )



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trouve dans 1 liturgie(s): Dimanche-5-temps ordinaire annee C,
trouve dans 1 document(s) de référence: Catéchisme de l'Eglise Catholique § 1137,