Livre de la Sagesse
18,1 Pour tes saints, au contraire, la lumière resplendissait. Les Égyptiens ne les voyaient pas, mais ils les entendaient et pensaient qu’ils avaient bien de la chance d’y échapper. ( ) 18,2 Ils les remerciaient même de ne pas se venger après tout ce qu’ils avaient subi, et ils leur en demandaient pardon. ( ) 18,3 À la place de cette obscurité, tu donnas à ton peuple une colonne de feu pour les guider dans ce voyage à l’aventure : leur glorieuse migration se ferait ainsi sous un soleil qui ne les brûlait pas. ( ) 18,4 Les Égyptiens méritaient cette privation de lumière, ces ténèbres qui les emprisonnaient : n'avaient-ils pas eux-mêmes retenu captifs tes fils qui devaient porter au monde l'impérissable lumière de ta Loi ? ( ) 18,5 Ils avaient voulu exterminer les nouveau-nés du peuple saint. Seul parmi ceux qu’on abandonnait, Moïse fut sauvé. Pour les punir, Seigneur, tu as fait périr un grand nombre des leurs, puis tu les as noyés, tous ensemble, dans la mer impétueuse. ( )

18,6 Cette nuit avait été prédite à nos pères, pour qu’ils sachent ensuite la valeur de tes promesses et qu’ils y puisent leur confiance.


346 missel.free.fr sur verset 2004-08-30: Depuis la fin du dixième chapitre, l'auteur du Livre de la Sagesse développe une relecture des événements de l'Exode. Alors que les impies croyaient tenir en leurs mains la nation sainte (Sagesse, XVII 2), la situation se retourna contre eux. Alors que les Egyptiens avaient voulu exterminer les petits enfants (Sagesse, XVIII 5-6), pensant avoir réduit à néant le peuple hébreu, ce furent leurs premiers-nés qui furent exterminés. L'eau de la Mer des Roseaux fut également rougie du sang de ceux qui s’y noyèrent en poursuivant les Hébreux. La délivrance pascale consiste en un renversement de situation : la ruine des ennemis d'un côté, et le salut des justes de l'autre. Les justes sont dans la main de Dieu, et rien de mal ne peut leur arriver de façon définitive. Les Pères ont vu cette victoire d'avance, les patriarches ont eu cette prescience de l'Exode. L'auteur du Livre de la Sagesse pense qu'Abraham a vu d'avance cette nuit de délivrance. D'ailleurs, Jésus s'exprimera de la même manière: « Abraham a vu mon jour et s'est réjoui » (évangile selon saint Jean, VIII 56). Il y a une continuité dans l'histoire du salut due à l'action de la Sagesse. La Pâque est son œuvre. Il est intéressant de noter que cette alliance est consacrée par un juste sacrifice qui a une triple conséquence : un accord commun du peuple sur la Loi divine ; un partage pour le meilleur et pour le pire ; une louange unanime en lien avec la tradition des Pères. La Pâque est ici un repas pris à la maison, en secret, le sacrifice familial de l'agneau pascal. C'est la Nuit où Dieu accomplit les promesses faites aux Pères : Dieu donne sa gloire et le peuple est dans la joie. On voit bien le contraste entre les « fidèles descendants des justes » bénis de Dieu, à l'abri de la détresse dans leurs maisons, et ceux qui sont au dehors dans la mort et l'angoisse : lumière pour ceux qui sont dans la maison, ténèbres et obscurité pour ceux qui n'en sont pas.

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18,7 Oui, ton peuple attendait ce moment où les justes seraient sauvés et leurs ennemis ruinés ; ( ) 18,8 en punissant nos adversaires, tu couvrais de gloire tes élus, c’est-à-dire nous-mêmes. ( ) 18,9 Tes saints enfants, la race des bons, offrirent donc en secret le sacrifice et s’engagèrent à observer cette loi divine : le peuple saint resterait solidaire dans le succès comme dans les périls ; après quoi ils entonnèrent les chants de leurs pères. ( ) 18,10 Au même moment les clameurs confuses de leurs ennemis leur faisaient écho, avec les cris lamentables de ceux qui pleuraient leurs enfants. ( ) 18,11 Une même sentence frappait le serviteur et le maître ; l’homme du peuple souffrait comme le roi. ( )



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