Livre de l'Exode
17,5 Yahvé répondit à Moïse : “Passe en avant du peuple ! Prends avec toi quelques anciens d’Israël, et va. Tu auras en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, ( ) 17,6 et moi, je vais me poster devant toi sur le rocher de l’Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau et le peuple boira.” C’est ce que fit Moïse sous les yeux des anciens d’Israël. ( Is 48,21 , ) 17,7 On appela ce lieu : Massa (c’est-à-dire : Tentation) et Mériba (c’est-à-dire : Révolte), parce que les Israélites s’étaient révoltés et qu’ils avaient tenté Yahvé en disant : “Dieu est-il vraiment au milieu de nous ?” ( 1Co 10,4 , Ps 94,8 ) 17,8 Quand on était à Réfidim, Amalec vint combattre Israël. ( Gn 36,12 , ) 17,9 Moïse dit à Josué : “Trouve-nous des hommes pour aller se battre contre Amalec. Demain matin, j’irai me tenir au sommet de la montagne et je tiendrai à la main le bâton de Dieu.” ( Mi 7,18 , )

17,10 Josué fit donc ce que Moïse lui avait dit pour combattre Amalec, tandis que Moïse, Aaron et Hour montaient au sommet de la montagne.


18952 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: AMALEK VAINCU
Moïse donna des instructions à Josué sur la campagne qu'il devait mener contre Amalek, en disant: «Choisissez-nous des hommes et sortez, combattez Amalek.» Les mots «choisis-nous» caractérisent la modestie de Moïse, qui a traité son disciple Josué sur un pied d'égalité ; par ces mots, il nous a enseigné que l'honneur de nos disciples doit être aussi élevé que le nôtre. Josué ne voulut pas d'abord s'exposer au danger et quitter la protection de la nuée, mais Moïse lui dit: «Abandonne la nuée et lance-toi contre Amalek, si jamais tu as l'espoir de mettre la couronne sur ta tête.» Il lui ordonna de choisir ses guerriers parmi les hommes pieux et craignant Dieu, et lui promit de fixer un jour de jeûne pour le lendemain, et d'implorer Dieu, au nom des bonnes actions des patriarches et des épouses des patriarches, de soutenir Israël dans cette guerre.
Josué se conforma à ces ordres (143) et se mit en Mche contre Amalek, dont la conquête exigeait non seulement une habile stratégie, mais aussi une grande habileté dans l'art de la magie. Car Amalek, grand magicien, connaissait l'heure favorable et l'heure défavorable de chaque individu, et c'est ainsi qu'il réglait ses attaques contre Israël: il attaquait de nuit celui dont la mort avait été prédite pour la nuit, et il attaquait de jour celui dont la mort avait été prédite pour le jour.
Mais, dans cet art aussi, Josué était son égal, car lui aussi savait choisir le bon moment pour attaquer les individus, et il détruisit Amalek, ses fils, les armées qu'il commandait lui-même, et celles qui étaient sous la direction de ses fils. Mais dans le feu de l'action, Josué traita ses ennemis avec humanité, il ne rendit pas le semblable par le semblable. Loin de lui l'idée de suivre l'exemple d'Amalek en mutilant les cadavres de l'ennemi. Au contraire, avec une épée tranchante, il a coupé la tête de ses ennemis, une exécution qui ne déshonore pas.
Mais ce n'est que grâce à l'aide de Moïse que Josué remporta la victoire. Moïse n'est pas allé au combat, mais c'est grâce à sa prière et à l'influence qu'il a exercée sur le peuple en lui inspirant la foi que la bataille a été gagnée. Pendant que la bataille faisait rage entre Israël et Amalek, Moïse était posté sur une hauteur où, soutenu par le lévite Aaron et le Judéen Hur, représentants des deux nobles tribus Lévi et Juda, il implorait avec ferveur l'aide de Dieu. Il dit: «Seigneur du monde ! C'est par moi que tu as fait sortir Israël d'Égypte, c'est par moi que tu as fendu la mer, c'est par moi que tu as fait des miracles ; fais donc maintenant des miracles pour moi, et donne la victoire à Israël, car je sais bien que, tandis que toutes les autres nations ne combattent que jusqu'à la sixième heure du jour, cette nation pécheresse se tient en rangs de bataille jusqu'au coucher du soleil.» Moïse ne se contenta pas de prier Dieu seul, mais il leva les mains vers le ciel pour inviter toute la nation à suivre son exemple et à se confier à Dieu. Aussi souvent qu'il leva les mains vers le ciel et que le peuple pria avec lui, confiant que Dieu lui donnerait la victoire, il fut effectivement victorieux ; aussi souvent, cependant, que Moïse baissa les mains et que le peuple cessa de prier, affaiblissant sa foi en Dieu, Amalek fut vainqueur. Mais il était difficile pour Moïse de lever constamment les mains. Dieu le punit ainsi d'avoir été quelque peu négligent dans la préparation de la guerre contre Amalek. C'est pourquoi Aaron et Hur sont obligés de lui tenir les bras et de l'assister dans sa prière. De plus, comme il ne pouvait rester debout pendant tout ce temps, il s'assit sur une pierre, dédaignant un siège moelleux et confortable, disant: «Tant qu'Israël sera dans la détresse, je la partagerai avec lui» (145).
Le soir venu, la bataille n'était pas encore décidée, aussi Moïse pria-t-il Dieu de retarder le coucher du soleil et de permettre ainsi à Israël de mettre fin à la bataille. Dieu exauça cette prière, car le soleil ne se coucha pas avant qu'Israël n'ait complètement détruit son ennemi. Moïse bénit alors Josué en disant: «Un jour, le soleil s'arrêtera pour toi, comme il l'a fait aujourd'hui pour moi», et cette bénédiction s'accomplit plus tard à Gabaon (Jos 10,13), lorsque le soleil s'arrêta pour aider Josué dans sa bataille contre les Amorrhéens. (146)
Bien qu'Amalek n'ait pas reçu le châtiment mérité des mains de Josué, son entreprise contre Israël n'avait pas été totalement vaine. L'exode miraculeux d'Israël hors d'Égypte, et en particulier la divsion de la mer, avait suscité une telle inquiétude parmi les païens qu'aucun d'entre eux n'avait osé s'approcher d'Israël. Mais cette crainte disparut dès qu'Amalek tenta de se mesurer à Israël. Bien qu'il ait été terriblement battu, la terreur de l'inaccessibilité d'Israël s'est dissipée. Il en est d'Amalek comme de ce téméraire qui s'est jeté dans une baignoire brûlante. Il s'ébouillanta terriblement, mais la baignoire devint froide à cause de son plongeon. C'est pourquoi Dieu ne s'est pas contenté du châtiment qu'Amalek a reçu au temps de Moïse, mais il a juré par son trône et par sa main droite qu'il n'oublierait jamais les méfaits d'Amalek, que dans ce monde comme au temps du Messie il le châtierait et qu'il l'exterminerait complètement dans le monde futur. Tant que la race d'Amalek existe, la face de Dieu est pour ainsi dire cachée, et elle n'apparaîtra que lorsque la race d'Amalek aura été entièrement exterminée.
Dieu avait d'abord laissé la guerre contre Amalek entre les mains de son peuple, c'est pourquoi il demanda à Josué, le futur chef du peuple, de ne jamais oublier la guerre contre Amalek ; et si Moïse avait écouté attentivement, il aurait perçu dans cet ordre de Dieu que Josué était destiné à conduire le peuple dans la terre promise. Mais plus tard, lorsque Amalek prit part à la destruction de Jérusalem, Dieu lui-même reprit la guerre contre Amalek, en disant: «Par mon trône, je fais le serment de ne pas laisser sous le ciel un seul descendant d'Amalek ; oui, personne ne pourra même dire que telle brebis ou tel mouton a appartenu à un Amalécite.» (147)
Dieu ordonna à Moïse de recommander aux Juifs de ne repousser aucun païen désireux de se convertir, mais de ne jamais accepter un Amalécite comme prosélyte. C'est en considération de cette parole de Dieu que David tua l'Amalécite qui lui annonçait la mort de Saül et de Jonathan, car il ne voyait en lui qu'un païen, bien qu'il eût l'apparence d'un Juif (2S 1,15). (148)
Une partie de la responsabilité de la destruction d'Amalek incombe à son père, Eliphaz. Il disait à Amalek: «Mon fils, sais-tu qui possédera ce monde et le monde futur ?» Amalek n'a pas prêté attention à cette allusion à la fortune future d'Israël, et son père n'a pas insisté davantage auprès de lui, alors qu'il aurait été de son devoir d'instruire son fils de façon claire et complète. Il aurait dû lui dire: «Mon fils, Israël possédera ce monde et le monde futur ; creuse donc des puits pour leur usage et construis des routes pour eux, afin que tu sois jugé digne d'avoir part au monde futur.» Mais comme Amalek n'avait pas été suffisamment instruit par son père, il entreprit, dans son insouciance, de détruire le monde entier. Dieu, qui éprouve les reins et les cœurs, lui dit: «O fou, je t'ai créé après toutes les soixante-dix nations, mais pour tes péchés tu seras le premier à descendre en enfer.» (149)
Pour glorifier la victoire sur Amalek, Moïse construisit un autel que Dieu appela «Mon Miracle», car le miracle que Dieu fit contre Amalek dans la guerre d'Israël était, pour ainsi dire, un miracle pour Dieu. Car tant que les Israélites demeurent dans la douleur, Dieu se sent avec eux, et la joie d'Israël est une joie pour Dieu ; c'est pourquoi la victoire miraculeuse sur l'ennemi d'Israël était aussi une victoire pour Dieu. (150)

( )
17,11 Tant que Moïse élevait ses mains vers le ciel, Israël l’emportait, mais quand il laissait retomber ses mains, Amalec était le plus fort. ( ) 17,12 Les mains de Moïse se fatiguaient : alors on prit une pierre et on la plaça sous lui. Moïse s’assit dessus pendant qu’Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi ses mains restèrent levées jusqu’au coucher du soleil, ( Jos 10,13 , ) 17,13 et Josué fit un massacre d’Amalec et de son peuple. ( ) 17,14 Yahvé dit à Moïse : “Écris cela dans le Livre pour qu’on s’en souvienne. Et tu diras à Josué : Plus personne sous le ciel ne se souviendra d’Amalec.” ( ) 17,15 Moïse construisit un autel et lui donna ce nom : “Yahvé est mon étendard”. ( )



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trouve dans 1 liturgie(s): Dimanche-29-temps ordinaire annee C,
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