Livre de la Sagesse
5,4 “C’est lui que nous tournions en dérision, notre tête de turc : imbéciles que nous étions ! Sa vie nous semblait une folie, sa mort nous a paru l’échec final. ( ) 5,5 Et voyez, on l’a admis parmi les fils de Dieu : comment a-t-il reçu sa place parmi les saints ? ( ) 5,6 Comme nous avons erré, loin de la vérité ! La lumière de la justice ne nous éclairait pas, le soleil ne s’est pas levé sur nous. ( ) 5,7 Nous nous sommes rassasiés d’injustices et de crimes, parcourant des déserts dont nous ne sortions pas, au lieu de reconnaître la voie du Seigneur. ( ) 5,8 À quoi notre orgueil nous a-t-il servi ? Que nous a valu la richesse dont nous nous vantions ? ( )
5,9 Tout cela a passé comme une ombre, comme une rumeur qui s’efface,
( )
5,10 comme le navire qui fend l’écume des eaux et de son passage il n’y a pas de trace, nulle empreinte de sa quille dans les flots. ( ) 5,11 Ou comme l’oiseau qui traverse l’espace, et nul n’y retrouve les vestiges de sa course ; qui ne laisse aucune marque de son passage. Ses plumes ont frappé l’air léger, il l’a fendu avec un sifflement, à tire d’ailes il s’est frayé un chemin, et puis, qui trouvera un signe de son vol ? ( ) 5,12 Telle est encore la flèche décochée vers le but : à peine divisé, l’air revient sur lui-même, sans plus laisser voir son chemin. ( ) 5,13 Nous de même, à peine nés nous avons disparu ; nous nous sommes dépensés dans nos méfaits et n’avons aucun mérite que nous puissions montrer.” ( ) 5,14 Oui, l’espoir des impies est comme la paille lorsque le vent l’emporte, ou le flocon de neige chassé par la tempête, comme la fumée que dissipe le vent, ou le souvenir de l’hôte d’un jour : effacé ! ( )
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