Livre de la Genèse
50,10 Quand ils arrivèrent à l’Aire-de-l’Épine qui est au-delà du Jourdain, ils firent le deuil en grand, et Joseph fit encore sept jours de deuil pour son père. ( ) 50,11 Les habitants du pays, les Cananéens, virent le deuil à l’Aire-de-l’Épine, “C’est un deuil solennel des Égyptiens”, dirent-ils. C’est pourquoi on appela ce lieu du nom d’Abel-Misraïm (ce qui veut dire : Deuil pour l’Égypte) : il se trouve au-delà du Jourdain. ( ) 50,12 Les fils de Jacob accomplirent tout ce qu’il leur avait commandé. ( ) 50,13 Ils le transportèrent au pays de Canaan et l’enterrèrent dans la grotte du champ de Makpéla, le champ qu’Abraham avait acheté à Éfron le Hittite, comme tombeau personnel en face de Mambré. ( ) 50,14 Après l'enterrement, Joseph retourna en Égypte avec ses frères et tous ceux qui étaient venus avec lui pour enterrer son père. ( )

50,15 Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils se dirent : “Si jamais Joseph nous prenait en haine et voulait nous rendre maintenant tout le mal que nous lui avons fait !”


19297 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Les dernières années de Joseph

18886 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA MAGNANIMITÉ DE JOSEPH
En revenant de l'enterrement de son père dans la caverne de Macpéla, Joseph passa devant la fosse dans laquelle ses frères l'avaient jeté, et il y jeta les yeux en disant: «Béni soit Dieu qui a permis qu'un miracle s'accomplisse ici pour moi !» Les frères déduisirent de ces paroles de reconnaissance, que Joseph n'avait prononcées que conformément aux prescriptions de la loi, qu'il gardait le souvenir du mal qu'ils lui avaient fait, et ils craignaient que, leur père étant mort, leur frère ne leur rendît la pareille. Ils observèrent d'ailleurs que, depuis que leur père n'était plus, Joseph avait renoncé à les recevoir à sa table, et ils interprétèrent cela comme un signe de sa haine à leur égard. En réalité, cela était dû au respect et à l'estime que Joseph avait pour ses frères. «Joseph se dit: «Tant que mon père a vécu, il m'a fait asseoir à la tête de la table, bien que Juda soit roi et que Ruben soit le premier-né. C'était la volonté de mon père, et je m'y suis conformé. Mais maintenant, il n'est pas convenable que j'occupe la première place en leur présence, et pourtant, étant le chef de l'Égypte, je ne peux céder ma place à personne. Il jugea donc préférable de ne pas avoir la compagnie de ses frères à ses repas.
Mais, ne comprenant pas ses motivations, ils lui envoyèrent Bilha avec le dernier message de leur père, à savoir qu'il devait pardonner la transgression et le péché de ses frères. Par souci de paix, ils avaient inventé ce message ; Jacob n'avait rien dit de tel. Joseph, de son côté, comprit que ses frères ne parlaient ainsi que parce qu'ils craignaient qu'il ne leur fasse du mal, et il pleura qu'ils aient si peu de confiance en son affection. Lorsqu'ils se présentèrent, ils se prosternèrent devant lui et dirent: «Tu as voulu faire de l'un de nous ton esclave. Voici que nous sommes tous prêts à être tes serviteurs», il leur parla avec douceur, et essaya de les convaincre qu'il ne nourrissait aucun mauvais dessein à leur égard. Il leur dit: «N'ayez pas peur, je ne vous ferai aucun mal, car je crains Dieu, et si vous pensez que c'est par inimitié pour vous que je n'ai pas voulu vous faire asseoir à ma table, Dieu connaît les intentions de mon cœur, il sait que j'ai agi ainsi par égard pour le respect que je vous dois.» (427).
Il a également dit: «Vous êtes semblables à la poussière de la terre, au sable du rivage et aux étoiles du ciel. Puis-je faire quelque chose pour les faire disparaître du monde ? Dix étoiles ne peuvent rien contre une étoile, combien moins une étoile peut-elle faire quelque chose contre dix ? Croyez-vous que j'aie le pouvoir d'agir contrairement aux lois de la nature ? Il y a douze heures dans le jour, douze heures dans la nuit, douze mois dans l'année, douze constellations dans les cieux, et aussi douze tribus ! Vous êtes le tronc et je suis la tête - à quoi sert la tête sans le tronc ? C'est pour mon bien que je vous traite avec une affection fraternelle. Avant votre arrivée, j'étais considéré comme un esclave dans ce pays ; vous avez prouvé que j'étais un homme de noble naissance. Maintenant, si je vous tue, mes prétentions à une lignée aristocratique se révèleront être un mensonge. Les Égyptiens diraient: Il n'était pas leur frère, ils lui étaient étrangers, il ne les appelait ses frères que pour servir ses desseins, et maintenant il a trouvé un prétexte pour les écarter du chemin. Ou bien ils me tiendraient pour un homme sans probité. Qui joue faux avec ses proches, comment peut-il garder la confiance des autres ? Et comment pourrais-je m'aventurer à porter la main sur ceux que Dieu et mon père ont bénis ?» (428).
Lorsque Pharaon quitta la vie, Joseph étant alors âgé de soixante et onze ans, la dernière volonté du roi fut qu'il soit un père pour son fils et successeur Magron, et qu'il administre les affaires de l'État pour lui. Certains Égyptiens souhaitaient faire de Joseph le roi après la mort de Pharaon, mais ce projet se heurta à l'opposition d'autres personnes. Ils s'opposèrent à la présence d'un étranger sur le trône, et le titre royal fut donc laissé à Magron, appelé Pharaon, selon la coutume établie, nom donné à tous les rois égyptiens. Mais Joseph devint le véritable souverain du pays et, bien qu'il ne fût que vice-roi en Égypte, il régna en tant que roi sur les terres situées en dehors de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, dont Joseph avait acquis des parties par conquête. Les habitants de ces pays lui apportaient leur tribut annuel et d'autres présents, et c'est ainsi que Joseph régna pendant quarante ans, aimé de tous et respecté par les Égyptiens et les autres nations, et pendant tout ce temps ses frères demeurèrent à Gosen, heureux et joyeux au service de Dieu. Il vécut jusqu'à ce qu'il soit parrain lors de la circoncision des fils de son petit-fils Machir.
Sa fin fut préMtrée par rapport à celle de ses frères ; à sa mort, il était plus jeune qu'aucun d'eux à leur mort. Il est vrai que «la domination enterre celui qui l'exerce» (429) ; il mourut dix ans avant le terme fixé, parce que, sans s'offusquer, il avait permis à ses frères d'appeler son père son «serviteur» en sa présence (430).

( )
50,16 Aussi envoyèrent-ils quelqu’un dire à Joseph : “Ton père avant sa mort nous a donné cet avis : ( ) 50,17 Voici ce que vous direz à Joseph : Je t’en prie, pardonne le crime de tes frères et le péché qu’ils ont commis quand ils t’ont fait du mal. Pardonne donc cette faute aux serviteurs du Dieu de ton père !” Joseph pleura quand on lui rapporta ces paroles. ( ) 50,18 Ses frères allèrent se jeter à ses pieds et lui dirent : “Voici que nous sommes tes esclaves !” ( ) 50,19 Mais Joseph leur répondit : “N’ayez pas peur ! Est-ce que je suis à la place de Dieu ? ( ) 50,20 Vous avez cherché à me faire du mal, mais Dieu a changé ce mal en bien, pour en arriver à ce que vous voyez aujourd’hui : donner la vie à une multitude. ( )



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