Livre de Job
1,16 Il parlait encore quand un autre survint et dit : “Le feu du ciel est tombé : il a frappé tes brebis et tes serviteurs, et il les a brûlés. Moi seul j’ai été épargné, et je viens te l’annoncer !” ( ) 1,17 Il parlait encore quand un autre survint et dit : “Les Kaldéens sont venus de trois côtés différents ; ils ont enlevé tes chameaux et sont partis avec après avoir massacré tes serviteurs ! Moi seul j’ai été épargné, et je viens te l’annoncer.” ( ) 1,18 Il parlait encore quand un autre survint et dit : “Tes fils et tes filles étaient en train de manger et de boire du vin dans la maison de leur frère aîné, ( ) 1,19 quand un vent de tempête a soufflé du désert et enfoncé les quatre coins de la maison ; elle s’est écroulée sur les jeunes qui sont tous morts ! Moi seul j’ai été épargné, et je viens te l’annoncer.” ( ) 1,20 Alors Job se leva, déchira son manteau et se rasa la tête. Puis il se laissa tomber sur le sol et se prosterna. ( )

1,21 Il disait : “Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu aussi j’y retournerai. Yahvé a donné, Yahvé a repris ; que le nom de Yahvé soit béni !”


18907 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL
Doté d'un pouvoir illimité, Satan s'efforça de priver Job de tout ce qu'il possédait. Il brûla une partie de son bétail, et l'autre fut emportée par des ennemis. Ce qui fait encore plus de peine à Job, c'est que les bénéficiaires de sa générosité se retournent contre lui et s'emparent de ses biens (19).
Parmi les adversaires qui l'assaillirent, il y avait Lilith, la reine de Saba (20), qui vivait à une grande distance de sa résidence, et qui mit trois ans, avec son armée, à faire le voyage de sa maison à la sienne. Elle se jeta sur ses bœufs et ses ânes, et s'en empara, après avoir tué les hommes à qui Job les avait confiés. Un homme s'échappa seul. Blessé et meurtri, il n'eut que la force de raconter à Job le récit de ses pertes, puis il tomba mort. Les brebis, que la reine de Saba avait laissées sans surveillance, furent enlevées par les Chaldéens. Job voulut d'abord faire la guerre à ces brigands ; mais quand on lui eut dit qu'une partie de ses biens avait été consumée par le feu du ciel, il se désista, et dit: «Si le ciel se tourne contre moi, je ne puis rien faire» (21).
Mécontent du résultat, Satan se déguisa en roi de Perse, assiégea la ville où résidait Job, s'en empara et parla aux habitants en ces termes: «Cet homme s'est approprié tous les biens du monde, il n'a rien laissé à d'autres, et il a démoli le temple de notre dieu: «Cet homme, Job, s'est emparé de tous les biens du monde, sans rien laisser aux autres, et il a démoli le temple de notre dieu. Venez avec moi et pillons sa maison.» Le peuple refusa d'abord d'écouter les paroles de Satan. Ils craignaient que les fils et les filles de Job ne se soulèvent plus tard contre eux et ne vengent les torts de leur père. Mais après que Satan eut démoli la maison où les enfants de Job étaient rassemblés, et qu'ils furent morts dans les ruines, le peuple fit ce qu'il leur demandait, et saccagea la maison de Job.
Voyant que ni la perte de tout ce qu'il possédait, ni la mort de ses enfants ne pouvaient changer son cœur pieux, Satan se présenta une seconde fois devant Dieu et demanda que Job lui-même, sa personne même, soit mise entre ses mains. Dieu accéda à la requête de Satan, mais il limita son pouvoir au corps de Job, il ne pouvait pas toucher à son âme (22). En un sens, Satan était dans une situation pire que celle de Job. Il était dans la position de l'esclave à qui son maître a ordonné de briser la cruche et de ne pas renverser le vin (23).
Satan fit alors éclater une terrible tempête sur la maison de Job. Celui-ci fut jeté de son trône par les secousses, et il resta couché sur le sol pendant trois heures. Puis Satan frappa son corps de lèpre, depuis la plante du pied jusqu'à la couronne. Cette plaie obligea Job à quitter la ville et à s'asseoir dehors sur un tas de cendres (24), car ses membres inférieurs étaient couverts de furoncles suintants, et l'écoulement se faisait sur les cendres. La partie supérieure de son corps était incrustée de furoncles secs, et pour soulager les démangeaisons qu'ils lui causaient, il se servait de ses ongles jusqu'à ce qu'ils tombent avec le bout de ses doigts, et il prenait un tesson pour se gratter avec (25). Son corps grouillait de vermine, mais si l'une de ces petites créatures essayait de s'éloigner de lui en rampant, il la forçait à reculer, en disant: « Reste à l'endroit où tu as été envoyé, jusqu'à ce que Dieu t'en assigne un autre « (26).»Sa femme, craignant qu'il ne supporte pas ses horribles souffrances avec fermeté, lui conseilla de prier Dieu pour qu'il le fasse mourir, afin qu'il soit sûr de partir en homme droit (27). Mais il rejeta son conseil en disant: « Si, dans les jours de bonheur, qui poussent habituellement les hommes à renier Dieu, j'ai tenu bon et ne me suis pas rebellé contre lui, je pourrai certainement rester ferme dans le malheur, qui oblige les hommes à être obéissants à Dieu « (28) Et Job tint bon malgré toutes les souffrances, alors que sa femme n'était pas assez forte pour supporter son sort avec résignation à la volonté de Dieu.
Son sort était amer, en effet, car elle avait été obligée de servir de porteuse d'eau chez un vulgaire gamin, et lorsque son maître apprit qu'elle partageait son pain avec Job, il la renvoya. Pour que son mari ne meure pas de faim, elle se coupa les cheveux et acheta du pain avec. C'est tout ce qu'elle avait pour payer le prix demandé par le Mchand de pain, qui n'était autre que Satan lui-même, lequel voulait la mettre à l'épreuve. Il lui dit: «Si tu n'avais pas mérité cette grande misère qui est la tienne, elle ne te serait pas tombée dessus.» La pauvre femme n'en pouvait plus de ce discours. Elle vint alors trouver son mari et, au milieu des larmes et des gémissements, lui demanda de renoncer à Dieu et de mourir. Job, cependant, ne fut pas troublé par ses paroles, car il comprit aussitôt que Satan se tenait derrière sa femme et la séduisait pour qu'elle parle ainsi. Il se tourna vers le tentateur et lui dit: «Pourquoi ne m'abordes-tu pas franchement ? Abandonne tes sournoiseries, malheureux !». Satan se présenta alors devant Job, reconnut qu'il avait été vaincu et s'en alla tout penaud (29).

( )
1,22 Dans tous cela Job ne pécha pas ; il ne dit rien de mal contre Dieu. ( ) 2,1 Et voici que revint le jour où les Fils de Dieu se présentaient devant Yahvé. Satan vint aussi, parmi eux, et se présenta devant Yahvé. ( ) 2,2 Yahvé lui dit : “D’où viens-tu ?” Il répondit : “Je viens de parcourir la terre, je suis passé un peu partout.” ( ) 2,3 Yahvé reprit : “As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’a pas son pareil sur la terre : c’est un homme intègre et droit, il craint Dieu et évite le mal. C’est bien inutilement que tu m’as arraché la permission de le perdre, car il se maintient dans sa parfaite fidélité.” ( ) 2,4 Mais Satan répliqua à Yahvé : “Peau pour peau ! On donne tout ce qu’on a pour rester en vie ! ( )



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