Livre de Judith
10,3 Elle enleva le sac qu’elle portait sur son corps et quitta ses habits de deuil, elle prit un bain, se parfuma abondamment, peigna ses cheveux ; elle se mit un turban et enfila une robe de fête qu’elle portait du vivant de son mari Manassé. ( ) 10,4 Elle mit des sandales, elle passa ses colliers, ses bracelets, ses bagues, ses boucles d’oreilles, en un mot, tous ses bijoux. Elle se fit, on ne peut plus belle : rien qu’à la voir, n’importe quel homme aurait été séduit. ( ) 10,5 Elle confia à sa servante une outre de vin, une jarre d’huile, elle mit dans un sac des grains rôtis, un gâteau de figues et des pains purs ; elle enveloppa le tout soigneusement et le lui donna. ( ) 10,6 Elles sortirent toutes deux par la porte de la ville de Béthulie ; là se trouvaient Osias et les anciens de la ville Chabris et Charmis. ( ) 10,7 Lorsqu’ils la virent changée d’aspect et si belle dans ses vêtements, ils furent émerveillés de sa beauté. Ils lui dirent : ( )
10,8 “Que le Dieu de nos pères te garde en sa bonté et qu’il te permette de réaliser tes projets pour la joie des fils d’Israël et la gloire de Jérusalem !”
( )
10,9 Elle adora Dieu puis elle leur dit : “Ordonnez qu’on m’ouvre la porte de la ville et je sortirai pour faire cela même que vous venez de dire.” Alors ils ordonnèrent aux gardes de lui ouvrir, comme elle l’avait demandé. ( ) 10,10 On ouvrit la porte et Judith sortit avec sa servante ; les hommes de la ville la suivirent du regard pendant qu’elle descendait de la montagne, puis lorsqu’elle franchit le vallon ; ensuite ils ne la virent plus. ( ) 10,11 Comme elle marchait tout droit dans le vallon, des éclaireurs assyriens vinrent à sa rencontre. ( ) 10,12 Ils l’arrêtèrent et lui demandèrent : “De quel côté es-tu ? D’où viens-tu et où vas-tu ?” Elle répondit : “Je suis une fille des Hébreux et je m’enfuis, car ils ne vont pas tarder à être livrés au pillage. ( ) 10,13 Et moi, je viens voir Holoferne, le général en chef de votre armée, pour lui donner des renseignements précis. Je vais lui indiquer un chemin par lequel il pourra passer pour se rendre maître de toute la montagne, sans aucun risque pour ses hommes.” ( )
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