Lecture d'un commentaire (9)


Lc 1,39

Commentaire: L'ENFANT Dès le commencement Eve conçut et enfanta Caïn, puis Abel: "j'ai acquis un homme de par le Seigneur" dira-t-elle (Gn 4). Depuis lors, l'histoire du salut est aussi une histoire d'enfants. La Promesse faite à Abraham passe par la naissance d'un enfant du miracle: Isaac. Ainsi Abraham sera "le père d'une multitude de nations » (G, 17). La délivrance du peuple d'Israël de l'esclavage égyptien débute par le salut d'un enfant "tiré des eaux" : Moïse (Ex 2) qui sera le plus grand Médiateur de l'Ancienne Alliance. Le type du prophète, serviteur de la Parole de Dieu, est défIni par la vocation du petit Samuel : "Parle,- Seigneur; ton serviteur écoute » (1 Samuel 1-3). . Le roi d'Israël par excellence a été discerné de préférence à ses frères plus âgés et plus grands : David, le plus jeune des fils de Jessé, reçoit fonction royale alors qu'il gardait le troupeau (1 Sam 16). La figure du sage qui sauve la belle Suzanne d'un jugement inique est celle d'un jeune garçon : Daniel, suscité par l'esprit du Seigneur (Dn 13, 44-56). Enfin, la promesse messianique se concentre autour de la figure d'un enfant par lequel viendront le droit et la Justice. EMMANUEL (Dieu avec nous) est son nom pour le prophère Isaie. « Le Berger », « la Paix " VOICI comment l'appelle le prophete MIchée. Et l'ange dit à Marie : "Voici que tu concevras en ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de jésus. Il sera grand et appelé Fils du Très Haut" (Luc 1) Seul un autre enfant pouvait reconnaître immédiatement ce Fils, avant même qu'il ne voit le jour : quand Marie vient voir sa cousine, "l'enfant tressaillit en elle". Seul l'Esprit pouvait parler par la bouche d'Elisabeth en reconnaissant en Marie la mère de SON Seigneur. Car c'est l'Esprit qui était venu sur Marie pour la conception de ce Fils. Seul l'esprit d'enfance peut nous amener à suivre le Fils Dieu fait homme pour nous sauver. Les vrais disciples de Jésus sont en effet les petits. C'est eux qu'il a donnés en exemple. "je te bénis, Père ...d'avoir caché cela aux sages et aux savants et de r'avoir révélé aux tout petits ..." Car reconnaître Dieu fait homme dans l'enfant, le petit ce n'est pas méconnaître la transcendance. C'est mettre ses pas dans les pas de Dieu qui toujours est intervenu en faveur du pauvre, de l'humilié. La chair de l'enfant à la crêche est la même que la chair défigurée de l'humilié à la croix. L'une et l'autre sont transfigurées à la Résurrection. La Parole de Dieu nous révèle: "le Verbe s'est fait chair" L'homme de foi répond : "nous croyons à la résurrection de la chair". Tel est le jour que nous attendons. Telle est l'oeuvre que Dieu peut faire. Telle est notre espérance.


Source: Père De Wandière / Saint Ambroise