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Mc 14,1

Commentaire: Une fois de plus, depuis près de 1500 ans, les Juifs allaient célébrer l’anniversaire de leur sortie d’Égypte. La Pâque, ou passage du Seigneur, était la fête de l’indépendance nationale, la plus importante du calendrier religieux. Mais depuis 40 ans ils avaient perdu leur indépendance. C’est pourquoi la Pâque ranimait en eux le désir de liberté et provoquait des troubles. Les Juifs montaient en pèlerinage à Jérusalem de toute la Palestine parce que l’agneau pascal devait être immolé dans le temple et se manger à Jérusalem. Chaque famille devait manger l’agneau rôti avec de la salade amère et du pain sans levain, alternant le chant des Psaumes et les bénédictions de plusieurs coupes, selon un rituel ancien et très précis. Le chef de famille racontait les événements du départ d’Égypte et, en rappelant le passé, tout le monde priait le Seigneur de libérer son peuple humilié. La grande majorité, aussi bien parmi le peuple que parmi les responsables, était incapable d’envisager l’avenir d’une nouvelle manière. Pourtant, le salut d’Israël, peuple de Dieu, n’était pas d’abord de briser ses chaînes politiques, mais de découvrir sa véritable mission : être au milieu du monde témoin de l’amour et de la miséricorde universels de Dieu, au-delà de toute frontière de race ou de parti. L’évangile était le seul ferment capable de libérer l’humanité et de vaincre le mal par le bien, et le salut se trouvait dans le Christ. Mais les Juifs ne le voyaient pas. Ils n’avaient pas confiance en lui parce que sa doctrine leur semblait trop idéaliste, et Judas était un de ceux qui regrettaient d’avoir suivi ce chef qui ne menait à rien. Jésus avait accompli peu de choses en ces deux années qui avaient suivi son baptême par Jean-Baptiste ; mais c’était assez pour que les autorités le craignent. Aucune société ne pourrait supporter la présence d’un homme libre et sans péché.


Source: Bible des peuples