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Mt 19,9

Commentaire: On dira peut-être que Jésus, par ces paroles: «Quiconque aura renvoyé sa femme, si ce n'est en cas d'adultère», a donc permis au mari de renvoyer son épouse, aussi bien que Moïse, qui, au témoignage du Sauveur, leur a donné cette permission à cause de la dureté de leur coeur. Nous répondons que l'adultère, crime pour lequel, selon la loi, on devait être lapidé ( Jn 8,5 Lv 20,20 Dt 22,22 ), n'est point ce défaut honteux, pour quel Moïse permet de donner acte de répudiation; car, dans cas d'adultère, cet acte de répudiation n'était pas nécessaire. Peut-être Moïse a-t-il voulu désigner, par cette chose honteuse, toute faute commise par femme qui autorise mari à lui donner un acte de répudiation. Mais s'il n'est permis de renvoyer sa femme que pour seul crime d'adultère, que doit-on faire si une femme, innocente de ce crime, est coupab d'un crime plus énorme, comme d'avoir empoi sonné ou mis à mort ses enfants? Seigneur a tranché cette difficulté dans un autre endroit en ces termes ( Mt 5,32 ): «Quiconque renverra sa femme, si ce n'est pour cause d'adultère, la fait tomber dans l'adultère en l'exposant à contracter un second mariage.


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)