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Commentaire: Aller à la géhenne. Jésus parle de l’abîme dans lequel se jettent ceux qui ont tout sacrifié pour garder une idole dont ils s’étaient faits les esclaves. Ne doit-on pas croire qu’ils ont détruit leur destinée et n’atteindront jamais leur terme ? Y aura-t-il pour eux une vraie éternité quand s’achèvera le temps ? Quelle sorte de peine inconsolable et de frustration irrémédiable sera le prix de cet échec définitif : ne pas avoir été ce qu’on portait en soi ? l’Évangile nous laisse entendre que tout notre sort se joue dans l’existence présente et que notre liberté est reine, mais il ne peut pas décrire ce que nous appelons enfer et purgatoire. Jésus, pour sa part, ne parle pas le langage des théologiens pour décrire et préciser à l’intention des curieux ce que pourrait être l’enfer. Il parle comme un pasteur et un prophète pour le peuple de Galilée, et il reprend deux images qu’on lisait dans les prophètes : la géhenne, c’est-à-dire la vallée qui limitait Jérusalem au sud, un lieu couvert de sépultures, profané par les multiples sacrifices d’enfants qu’on y avait brûlés, et considéré comme maudit ; et puis le feu et le ver qui dévorent les cadavres des rebelles en Isaïe 66.24.

Source: Bible des peuples