Lecture d'un commentaire (5132)


Mt 1,5

Commentaire: Considérons maintenant les vertus que le souvenir de ces ancêtres de Jésus-Christ doit nous inspirer. La foi, l'espérance et la charité sont comme le fondement de toutes les autres vertus. Celles qui viennent ensuite n'en sont que la continuation et le couronnement. Or, Juda signifie confession. Il y a deux sortes de confession, celle de la foi, et celle des péchés. Si donc après avoir reçu le don des trois vertus dont nous avons parlé, on vient à offenser Dieu, la confession de la foi ne suffit pas, il faut y ajouter la confession des péchés. Après Juda viennent Pharês et Zara, Pharès signifie division, Zara, Orient,Thamar, amertume. En effet, la confession produit la division en nous séparant des vices, et elle fait en même temps lever les vertus du sein de l'amertume de la pénitence. Après Phares vient Esrom qui veut dire flèche, car celui qui s'est détaché des inclinations vicieuses du siècle, doit devenir une flèche qui perce les vices dans les coeurs des hommes, et y fasse pénétrer l'amour de Dieu. Vient ensuite Aram qui veut dire l'élu ou le sublime, car lorsqu'on s'est éloigné du monde, et qu'on s'est rendu utile aux autres, on est regardé nécessairement comme l'élu de Dieu, et ou acquiert aux yeux des hommes la réputation d'une haute vertu. Nahasson veut dire augure, mais augure du ciel et non de la terre. Joseph se glorifiait de ce titre en faisant dire à ses frères : (Gn 44, 5) Vous avez enlevé la coupe de mon maître, dont il se sert pour les divinations. Cette coupe, c'est l'Écriture sainte qui contient le précieux breuvage de la sagesse. Le Sage se sert de cette coupe pour augurer, parce qu'il y voit les choses futures ou célestes. Vient ensuite Salmon, c'est-à-dire sensible, car lorsqu'on s'est livré à l'étude de la divine Écriture, on acquiert cette sensibilité qui fait discerner le bien du mal, ce qui est doux de ce qui est amer. Après Salmon vient Booz, le fort, car celui qui. est versé dans les saintes Écritures y puise une force invincible contre toute sorte d'épreuves.


Source: Saint Anselme (Peronne-Vivès 1868)