Lecture d'un commentaire (5090)


Mt 1,1

Commentaire: L'Apôtre parlant du Fils unique dit Lui qui avait la nature de Dieu, n'a pas cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu. Quel est donc celui qui a la forme et la nature de Dieu ? et comment s'est-il humilié, anéanti en prenant la forme et la nature de l'homme ? Si les hérétiques dont nous venons de parler divisent Jésus-Christ en deux (d'un côté homme, de autre Verbe), et qu'ils prétendent, en séparant le Verbe de l'homme, que c'est ce dernier seul qui s'est anéanti, il leur faut prouver auparavant qu'il avait réellement la forme, la nature de Dieu son Père, qu'il était son égal, pour qu'il ait pu se soumettre à l'anéantissement. Mais aucune créature, considérée dans sa nature, ne peut être l'égale du Père. Comment donc s'est-il anéanti ? De quelle hauteur est-il descendu pour se faire homme ? Comment comprendre qu'il ait pris la forme d'un esclave, qu'il n'avait pas auparavant ? Ils répondent que le Verbe égal au Père a daigné habiter dans l'homme né de la femme, et que c'est ainsi qu'il s'est anéanti. J'entends, il est vrai, le Fils de Dieu dire à ses apôtres Si quelqu'un m'aime il gardera ma parole, et mon Père l'aimera : et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. Vous comprenez comment il déclare que son Père et lui feront leur demeure dans ceux qui l'aiment ? Or pensez-vous qu'on puisse dire qu'il s'est appauvri, anéanti, qu'il a pris la forme d'esclave, parce qu'il fait sa demeure dans le coeur de ceux qui l'aiment ? Et que direz-vous de l'Esprit saint qui habite en nous ? Pensez-vous que ce soit là une véritable incarnation ?


Source: Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868)