Lecture d'un commentaire (493)


1Jn 2,15

Commentaire: Troisième critère : ne pas aimer le monde. Remarquer que Jean commence par se réjouir avec ses lecteurs parce qu’ils connaissent le Père. Il ne s’agit pas de détester le monde que le Christ est venu sauver (voir commentaire de Jean*3.17). Mais la vie et l’histoire des hommes révèle une aliénation profonde : elle est sous le pouvoir de l’esprit du mal. Et Jean appelle monde tout le courant mauvais qui y circule. Pour lui le monde est la vie trompeuse qui nous attire dès que nous cessons de chercher la volonté du Père. Deux forces opposées coexistent dans le monde et aussi dans les personnes : d’une part ce qui vient du Père et qui nous apporte quelque expérience de l’éternité, de l’autre tout ce que projettent et font ceux qui poursuivent leurs propres désirs et qui, inconsciemment, sont esclaves. Il faut ajouter quelque chose au sujet de “ne pas aimer le monde”. Même si tout ce qui provient de Dieu est bon : la lumière du soleil, la nature, l’amour et la science, toute la création est sans valeur si nous la comparons avec Dieu. Tant que nous considérons le monde comme le grand cadeau de Dieu et que nous nous sentons responsables envers Dieu du progrès et du développement du monde, le monde est bon pour nous. Mais, dès que nous le considérons comme une chose à nous, que nous utilisons ou détruisons à notre gré, il devient notre pire ennemi. Les chrétiens s’engagent envers le monde (premier cas), mais pas aux côtés du monde (second cas). Ils préservent leur liberté d’enfants de Dieu, ou ils cessent de l’être à cause de leur amour pour le monde.


Source: Bible des peuples