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Rm 8,5

Commentaire: LA CHAIR ET L’ESPRIT
Dans la nature humaine la division n’est pas entre le corps et l’âme (pour parler selon le schéma aristotélicien corps-âme qu’a adopté le courant majeur de notre théologie). Elle se situe au cœur du dynamisme et de l’activité de la personne humaine à partir du moment où se fait sentir en elle l’appel de l’esprit. La différence que Paul fait ici entre ceux qui sont “selon la chair”, ou “dans la chair”, et ceux qui sont “selon l’esprit” ou “dans l’esprit”, ne fait que reconnaître l’opposition entre différents appels et projets de vie, selon que nous avons choisi ou non la réponse à Dieu après l’avoir accueilli et avoir expérimenté l’action de son Esprit. La morale chrétienne, même si elle reconnaît les bases morales de l’ancienne loi, ne sera chrétienne que dans la mesure où elle sera la réponse à la fois fidèle et créative aux appels de l’Esprit. Paul n’entre pas ici dans le problème du discernement des esprits. Pour bien comprendre ce que Paul nous dit de l’opposition entre les appels de la chair et ceux de l’Esprit, il est nécessaire de ne pas confondre la chair avec la nature humaine, ni avec le corps, ni avec le désir sexuel. La chair, c’est ce que nous héritons de notre race, de notre culture et de nos parents, une nature humaine profondément marquée par une longue expérience dans laquelle l’esprit du mal a joué très librement. Il n’y a donc pas seulement faiblesse, mais déformation de tout ce qui, en soi, vient de Dieu et est bon.


Source: Bible des peuples