Lecture d'un commentaire (4334)


Nb 4,1

Commentaire: En Israël, tous les mâles de la tribu de Lévi sont automatiquement prêtres. De plus, chaque famille de cette tribu est destinée à un service déterminé. C’est la leçon que nous enseigne ce recensement de la tribu de Lévi. Les Lévites, consacrés au service de Dieu d’une façon permanente et pour toute leur vie (et celle de leur fils) rappellent par leur présence même qu’Israël est tout entier au service de Dieu. Ce clergé d’Israël était encore en place dans le Temple au temps du Christ. Mais dès la première heure, l’Église naissante se détache de cette vision des choses : en effet pour elle il n’y a plus désormais de Temple, il n’y a plus une “Maison de Dieu” au milieu des maisons des hommes (Jean 2.19 ; Apocalypse 21.22) : Jésus est le Nouveau Temple en qui “réside la plénitude de la divinité” (Colossiens 2.9). Dès lors l’Église, Corps du Christ ressuscité (1Corinthiens 12) n’a plus besoin d’un “clergé” assurant le service du Temple, elle n’a plus besoin de “Lévites”. Ce dont l’Église a maintenant besoin c’est de “ministres” qui par leurs différents services assurent la croissance du Corps tout entier (Éphésiens 4.11-12). Mais au fur et à mesure des siècles, l’Église se développait et des peuples entiers adhéraient à la suite de leur roi ou de leurs princes à la religion nouvelle. Or la grande majorité des hommes sentent le besoin d’une religion, sans avoir entendu pour autant l’appel à la foi. Une majorité, donc, était chrétienne simplement parce que le christianisme avait détrôné les anciennes croyances. Ainsi, en régime de chrétienté, l’Église redevenait ce qu’avait été l’ancien Israël : un peuple religieux animé par un réseau invisible de croyants. Déjà l’extension des communautés chrétiennes, le culte dans des églises remplaçant les rencontres dans des maisons privées, avait préparé le terrain pour des ministères plus accaparants : la situation nouvelle obligea à revenir aux perspectives de l’Ancien Testament. Désormais on voulait des “prêtres” et un “clergé” pour encadrer les “fidèles”, ceux qui “n’étaient que baptisés”. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que soit revalorisé le baptême et pour que l’on comprenne que l’Église a besoin de ministères, mais que tous les ministères ne supposent pas l’appartenance à un clergé de célibataires, hommes recrutés dès la jeunesse et formés d’avance dans des séminaires, plutôt que choisis à partir des dons qu’ils ont manifestés à l’intérieur de la communauté chrétienne et avec l’approbation de cette communauté.


Source: Bible des peuples