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Lv 10,3

Commentaire: LE DIEU SAINT QUI REND SAINT
rochent je ferai voir ma sainteté. Voici une parole bien éclairante sur le destin d’un peuple saint. Beaucoup comprendront leur appartenance à un peuple, ou à une Église sainte comme un appel à mener une vie plus exigeante (1Thessaloniciens 4.7) ; ils voudront que la perfection de leur vie quotidienne soit un témoignage rendu à la vérité en laquelle ils ont cru (1Pierre 3.1), ou ils voudront faire honneur à Celui dont ils portent le nom (Matthieu 5.16 ; Romains 2.24). D’autres en tireront une conclusion bien différente : si l’Église est sainte, il faut regarder ses agissements avec un préjugé favorable et n’attribuer qu’à des faiblesses individuelles les fautes que l’opinion publique lui reproche et que personne ne saurait nier. D’autres affirmeront que cette sainteté nous oblige au silence et à l’obéissante approbation de ce que disent ou ce que font ceux qui se sont assis dans la chaire de Moïse (Matthieu 23.2 ; Actes 4.19). Ici, la Parole de Dieu met en relief la redoutable responsabilité de ceux que Dieu s’est attachés. Qu’ils fassent honneur à Dieu ou qu’ils fassent obstacle au rayonnement de sa Gloire, Dieu sera reconnu grand à travers eux : car il ne manquera pas de les glorifier ou de les humilier. Le choix par Dieu d’un peuple qui sera saint, et comme lui différent des autres, ne signifie pas que ce peuple sera meilleur que les autres peuples : la fin de ce siècle a déterré et mis en lumière bien des fautes commises par le peuple chrétien à l’échelle de continents et devant lesquelles la conscience des plus hauts responsables ne s’était guère émue. Vrai ou faux, des auteurs sérieux ont pu dire que la violence religieuse avait atteint son sommet chez les chrétiens. Mais il est vrai que dans tous les cas Dieu manifestera sa sainteté : il découvrira au monde les fautes commises en secret par les siens (2Samuel 12.12), il humiliera ceux qui devaient être sa fierté — et il accepte pour un temps d’être méprisé avec eux (Ézékiel 36.20 et 22). En un mot, personne ne pourra jouer avec son nom ou s’en couvrir. Le deuxième livre des Maccabées, si dur contre les persécuteurs du peuple de Dieu, n’est pas moins sévère pour ce peuple : toutes nos persécutions, dit-il, ont été méritées par nos péchés, et c’est un signe de l’intérêt très particulier que Dieu nous porte, qu’il ne tarde pas à nous faire payer nos infidélités (2Maccabées 5.18 ; 7.18 ; 1Pierre 4.17).


Source: Bible des peuples