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Commentaire: On peut admirer dans ce récit, comme dans l’évangile, la distance que l’auteur a prise par rapport à l’incident et à ses acteurs. Il n’y a pas des bons et des mauvais, mais chacun a joué son rôle comme il le devait. Les prêtres et les prophètes (précisons : prophètes professionnels) défendent l’ordre religieux. Une de ses bases est la foi dans la fidélité de Yahvé à ses promesses. Il n’abandonnera pas Jérusalem, il ne laissera pas profaner le temple unique où il est loué et reconnu. Les gardiens de la foi et de l’unité religieuse ne peuvent pas laisser parler un homme qui divise le peuple en un moment où la nation est en proie à des tensions terribles. Il faut un bouc émissaire, et il s’est désigné lui-même en appelant les malédictions : on a déjà là le cadre de la Passion. Il n’y a pas eu de dialogue. Les prêtres ont dit ce qu’ils devaient dire, et Jérémie de même. Mais le peuple a son opinion faite sur Jérémie, et il sait que la menace doit être prise au sérieux : le peuple craint davantage pour sa vie qu’il n’est intéressé à défendre l’ordre religieux, et il refuse de suivre les prêtres.

Source: Bible des peuples