Lecture d'un commentaire (4184)


Jr 20,7

Commentaire: Cette “confession” rappelle celle du chapitre 15. On refuse ce porteur de la parole de Dieu et on se moque de lui parce qu’il parle, fidèle à une mission reçue de Dieu, mais que le peuple n’a pas reconnue. N’oublions pas que Jérémie vivait six siècles avant Jésus, et longtemps avant que l’on ne pense à l’au-delà : cela nous permet de mieux comprendre qu’il appelle les châtiments de la colère divine. Tu m’as fait violence : n’est-ce pas tout à fait naturel si Dieu est amour ? Mais c’était en moi comme un feu brûlant (9). La parole de Dieu est douée d’une force irrésistible. Il est plus difficile d’y résister que de faire face à l’opposition des hommes. Paul déclarera, plus ou moins de la même façon, qu’il ne peut pas échapper à la responsabilité de prêcher l’évangile (1Corinthiens 9.16). Ce texte nous oblige à réviser les idées simplistes que nous avons peut-être à propos de notre liberté : obéir à la mission la plus exigeante reçue de Dieu, c’est encore être libre. C’est vivre pleinement l’alliance avec Dieu qui peut seule donner tout son sens à notre vie. Je me suis dit : Je ne parlerai plus. Jérémie semble prêt à renier sa vocation : ce n’est qu’une apparence, comme chez Job, car la fidélité est enracinée en lui. Le paragraphe qui suit, 20.14-18, s’est trouvé repris au chapitre 3 de Job. Essayons d’imaginer ce qu’a pu être l’existence de Jérémie dans un monde où la pression communautaire enserrait toute l’existence.


Source: Bible des peuples