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Ez 3,16

Commentaire: Le récit de la vocation d’Ézékiel que nous lisons dans 3.1-15 se poursuivra dans 3.22-27. Auparavant un paragraphe est intercalé (3.16-21) où s’exprime un des grands thèmes de la prédication d’Ézékiel : Dieu ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et vive (voir Ézékiel 18). La catastrophe provoquée par les fautes du peuple juif est près de tomber sur tous. Mais ce n’est pas une raison pour être fataliste : si une seule personne se rendait compte de sa méchanceté, ses efforts ne seraient pas inutiles, puisqu’elle au moins sauverait sa vie. Je t’ai placé comme un guetteur. Le prophète a reçu de Dieu une lucidité que d’autres n’ont pas, pour voir le péché individuel et celui de la société. Il est le seul à voir le danger imminent que Dieu, juge du péché, envoie. Le prophète va donc lutter, non seulement contre les incrédules, mais aussi contre Dieu, implorant sa miséricorde comme Moïse et Jérémie l’avaient fait (Exode 32.11 ; Jérémie 14.11). Il mourra, mais je te ferai responsable de sa mort. Responsabilité de celui que Dieu éclaire : il doit sauver son prochain et ne pas se taire. Quand le juste se détourne du bien. Tous souffrent les mêmes malheurs qui ravagent le pays de Juda. Mais Ézékiel affirme que ces souffrances apporteront à chacun la vie ou la mort selon qu’il le mérite. C’est que être vivant ou être mort n’a pas le même sens pour Dieu que pour nous (Apocalypse 3.1). La même parabole de la sentinelle sera reprise et développée dans 33.1. Retenons ici les expressions d’Ézékiel qui caractérisent le prophète (et le croyant) : — être vigilants, garder présentes les paroles de Dieu pour voir ce qu’il pense de nos façons d’agir ; — être sur le mur, nous sentir responsables des problèmes de notre milieu au lieu de les ignorer pour être plus tranquilles.


Source: Bible des peuples