Lecture d'un commentaire (3721)


Is 51,9

Commentaire: “Réveillez-vous !” Ce poème est un double appel à Yahvé et à Jérusalem pour qu’ils se réveillent. Yahvé, guerrier endormi, et Jérusalem, semblable à une femme désabusée. Les deux doivent entreprendre ensemble la restauration de Jérusalem : — Yahvé est celui qui indique le moment propice ; il prépare les conditions historiques pour que ce soit faisable, et il fait lever l’espoir dans le cœur des hommes. — Quant aux enfants de Jérusalem, ils doivent d’abord désirer leur libération, et ensuite il leur faudra reconstruire. Dieu semble absent du monde où les hommes n’en font qu’à leur tête. Dieu semble dormir jusqu’à ce que son heure arrive. Nous ne devons pas pour autant être fatalistes et croire que les problèmes se résoudront quand Dieu le décidera. Appeler Dieu pour qu’il se réveille, cela signifie aussi entreprendre et marcher quand le brouillard ne s’est pas encore levé. Qui est-ce que Dieu encourage ? Des vaincus qui paient le prix de leurs erreurs. Il ne parle pas à des saints mais à des pécheurs : en pardonnant leurs fautes passées, il leur donne la force de reconstruire la Ville Sainte. Il est aisé de critiquer les expressions bibliques, réalistes et primitives, qui nous parlent du Dieu des armées. Mais, il ne faudrait pas remplacer l’image du Conquérant par celle d’un Dieu tranquille et bonasse heureux de nous voir gentils et repus. Les événements annoncés par le prophète allaient renverser le cours de l’histoire. Remarquer les termes rachetés et vendus déjà lus dans 50.1 l’homme appartient à Dieu et il ne trouve sa liberté qu’en lui obéissant. S’il refuse cette dépendance, il retombe dans une autre : il n’est pas fait pour une autre liberté que celle qui se développe dans le face-à-face avec un autre. Le Christ nous “rachète”, ou nous délivre de toute servitude, comme dit Isaïe 53.10 (voir Romains 6.15), mais c’est en faisant de nous des fils.


Source: Bible des peuples