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Is 49,14

Commentaire: Ce texte est celui qu’on cite le plus souvent lorsqu’on veut montrer que la Bible n’a pas enfermé Dieu dans les catégories masculines. Il est vrai que cette seconde partie du livre d’Isaïe, comme aussi les chapitres 56—66, se sont ouverts à la vision d’une communion et d’un mariage d’Israël avec Yahvé. Dieu entre dans le jeu d’une union fidèle et définitive avec des humains, et cela signifie beaucoup. C’est le dépassement du Dieu hypothèse, ou principe cosmique, ou maître du monde et de ses rois, ou gardien de la justice. Comme il est dit en 1Corinthiens 7.33, un Dieu marié est tout occupé de plaire à sa femme. Il lui faut donc aimer pleinement la vie, développer la capacité de communion, se faire pain vivant, accepter les limites que la nature impose à son épouse. La littérature de sagesse en découvrira quelque chose lorsqu’elle tentera une fois ou l’autre de mettre Dieu au féminin (voir la note en Sagesse*10.1). La théologie féministe a cherché dans toutes les directions le moyen de redonner une juste place à la femme dans une Bible qui ne lui a réservé que le Cantique et la Vierge. Il est sans doute insuffisant de rappeler quelques textes comme celui-ci. Sans doute faudra-t-il bien des interventions prophétiques pour que les chrétiens se sentent également à l’aise avec les symboles et les expressions d’une Divinité mère qu’avec celles d’un Dieu père. Même si, dans l’Église catholique, Marie a joué un rôle de suppléance, donnant au peuple catholique tout entier l’apport d’une présence et d’une sensibilité féminine, ce sera une richesse pour tous que de rectifier l’image déformante d’un Dieu masculin et de pouvoir dire : Elle aussi bien que : Lui.


Source: Bible des peuples