Lecture d'un commentaire (3681)


Is 42,10

Commentaire: Les pas de Cyrus sont ceux du Dieu vainqueur. Yahvé est un Dieu guerrier (voir Juges 5.4) mais animé d’un amour maternel. Le poème rappelle la mission confiée à Isaïe (Isaïe 6.9) : “Par toi le cœur de ce peuple s’endurcira.” Dieu pardonne, il va guérir ce peuple qui ne sait pas voir (42.7). Il nous semble parfois que les prophètes se sont trompés en annonçant si souvent l’avènement de Dieu comme imminent, alors que ce n’était encore qu’une première étape de l’histoire. En fait, ils ne différaient guère de nous qui croyons avoir tout gagné dès qu’un changement politique plus favorable se produit : c’est une étape, importante peut-être, et pourtant jamais définitive. Nous ne renions pas le Christ, seul sauveur, quand nous luttons pour des espérances humaines et quand nous nous passionnons pour des sauveurs humains. Nous faisons une partie du chemin avec eux et, peu à peu, nous découvrons que le Christ nous appelle plus loin. L’assurance du Dieu triomphant s’étale plus encore que dans les poèmes précédents : Moi, je suis… Quelqu’un a dit que le moi est haïssable. De la part des hommes sans doute, mais il convient parfaitement à Dieu. “Je Suis” est la révélation de Dieu à Moïse au Buisson Ardent (Exode 3), et Jésus dira : “Je Suis” pour révéler son identité (Jean 8.12). J’ai fait tomber les verrous de Babylone (14) : de façon figurée, Yahvé réaffirme son amour unique pour ses enfants. Il est prêt, à n’importe quel prix, à se réconcilier avec le peuple qu’il a choisi et qui s’est perdu par sa propre faute. À la fin, 43.16-21, il nous est dit une fois encore que la sortie de Babylone surpassera la sortie d’Égypte : vous avez assez contemplé le passé, maintenant, considérez l’avenir.


Source: Bible des peuples