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Is 1,27

Commentaire: La délivrance de Sion passera par un jugement. Nous retrouverons ce thème dans bien des pages des prophètes. Israël pillé et ruiné prie pour son salut, mais n’est pas disposé à écouter Dieu. Lui leur dit : “Mon salut signifie que je vais punir ce que vous faites.” Voilà quelque chose de très neuf. Jusque là, on demandait toujours le salut d’Israël, et si le peuple était fidèle, Dieu lui promettait la prospérité sur la terre de Palestine. Mais ici Isaïe ouvre d’autres perspectives. Dieu vient pour juger son peuple et ce sont les justes qui seront sauvés. Un monde nouveau va commencer, et il est facile de voir qu’Isaïe voit cet avenir comme hors du monde présent où règne la violence. On attend donc de nouveaux temps. Il faut noter de même que l’opposition d’Israël aux “nations”, c’est-à-dire au reste de l’humanité a disparu : les peuples viennent à Jérusalem pour y trouver une lumière que Dieu a simplement remise entre les mains de son peuple. Sans le dire, Isaïe remet en cause le nationalisme juif, et dans les poèmes qui suivent (Isaïe 7.10 ; 9.1 ; 11.1) il montrera la figure d’un Sauveur qui sera, d’une certaine façon, fils de David, mais sûrement pas l’héritier des rois et des juges corrompus qui règnent et gouvernent au nom de Yahvé. Jésus et les apôtres parleront à leur tour d’un jugement. Dieu prépare quelque chose de neuf, et il ne pourra que condamner et détruire le monde vieilli dans le mal auquel nous nous habituons trop facilement. Certaines libérations dans l’histoire nous font penser à une venue du Royaume (comme dans l’Exode, dans Isaïe 37, dans l’entrée de Jésus à Jérusalem…). Plus souvent ce sont les moments d’angoisse qui le préparent, moins par les bonnes choses qu’ils amènent que parce qu’ils détruisent les anciennes structures où le péché s’était installé (Luc 21.28 et Apocalypse).


Source: Bible des peuples