Lecture d'un commentaire (3532)


Is 1,11

Commentaire: Ces couplets ne sont pas la première parole prophétique contre les sacrifices offerts par des riches insensibles à l’idée de justice et au respect de leurs frères pauvres : Amos 2.6 ; 4.1 ; 5.7 sont beaucoup plus anciens. Michée 3.1 est contemporain. Un courant se forme, qui oppose le respect de la justice et le culte extérieur. Ce culte est l’un des paravents grâce auxquels les personnes “religieuses” essayent de masquer les détours de leur conscience. La situation sera un peu différente quelques siècles plus tard quand se développera la littérature de sagesse. Alors on opposera le culte du Temple et la pratique de la Loi, et ce sera bien souvent pour donner à celle-ci la priorité, tout en sachant que le culte du Temple est parti des exigences de la Loi. Les maîtres de la Loi du temps de Jésus donneront la préférence aux applications de la loi dans la vie quotidienne, ils les enseignent et les commentent dans les réunions de la synagogue. C’est un culte sans prêtres, sans animaux égorgés, où se forgent les convictions, et qui permet aux Juifs de l’émigration vivant loin du Temple et de ses célébrations de rester fidèles à leur vocation. La question posée à Jésus par un maître de la Loi en Marc 12.28 voulait sans doute l’amener à se prononcer sur ce point. Les paragraphes du Siracide 34.18—35.9 touchent ces deux aspects. Il est significatif qu’au chapitre 50, où il exalte le ministère du grand prêtre, il n’ait pas mentionné l’offrande du sang des victimes, mais plutôt la libation, c’est-à-dire le versement sur l’autel du jus d’une grappe.


Source: Bible des peuples