Lecture d'un commentaire (316)


Ap 1,11

Commentaire: Il s’agit des Eglises qui sont « à Ephèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire, et à Sardes, et à Philadelphie et à Laodicée ». Puisque l’Asie proconsulaire comptait alors bien plus d’Eglises que les Eglises qui sont ici désignées, il faudrait pouvoir dire les raisons de ce choix, or personne ne peut dire avec certitude pourquoi elles ont été choisies de préférence aux autres ; à la suite du vénérable Barthélemy Holzhauser d’aucuns ont pensé que les sept Eglises ont été choisies à cause de la signification de leur nom, de manière à présenter les sept âges, les sept situations, de l’Eglise : Ephèse, la désirable ; Smyrne, l’amertume ; Pergame, l’élévation ; Thyatire, l’encens. Pourquoi sept ? Dans le langage symbolique, surtout dans l’Apocalypse, le sens qualitatif d’un nombre est plus important que son sens quantitatif. Le nombre sept, indivisible, souvent employé dans l’Ecriture, symbolise la plénitude et l’universalité, l’achèvement et la perfection. Le septième jour de la Création (Genèse II 2-3) ; dans l’arche, Dieu ordonne à Noé de prendre sept couples de tous les animaux purs (Genèse VII 2) ; l’arche de Noé se pose sur les monts d’Ararat le septième mois (Genèse VIII 4) ; lors de son alliance avec Abimèlek, au puits de Bersabée, Abraham lui offre sept agnelles (Genèse XXI 28-29) ; les sept vaches grasses et les sept vaches maigres puis les sept épis vides et les sept épis pleins des songes de Pharaon expliqué par Joseph (Genèse XLI 1-36) ; le chandelier à sept branches (Exode XXV 31-40) ; les sept trompettes portées par sept prêtres qui firent tomber les murs de Jéricho, au septième jour après sept tours de la ville (Josué VI) ; les sept fêtes d’Israël (Azymes, Pâques, Pentecôte, Tabernacles, l’Expiation, Hanouka, Pourim) ; les sept paraboles du Royaume dans l’évangile selon saint Matthieu (le semeur, le bon grain et l’ivraie, la grain de sénevé, le levain, le trésor caché, la perle précieuse, la senne) ; les sept paroles que Jésus prononça sur la Croix (« Eli, Eli, lema sabachthani ; En vérité je te le dis : Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ; Père, entre tes mains je remets mon esprit ; Femme, voilà ton fils ; Voilà ta mère ; j’ai soif ; tout est consommé »). Les sept couleurs fondamentales de l’arc-en-ciel (blanc, violet, bleu, vert, jaune, orangé, rouge). Dans l’Apocalypse, le nombre sept symbolise la totalité des manifestations de Dieu dans une série particulière, ainsi nous pouvons penser que les sept Eglises représentent la totalité des situations où peut se trouver l’Eglise sur la terre. Sept résume la plénitude de la vie chrétienne en additionnant les trois vertus théologales (foi, espérance et charité) aux quatre vertus cardinales (prudence, tempérance, justice et force) ou en déclinant les sept dons du Saint-Esprit (sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu). « A travers ces sept Eglises, l’auteur de l’Apocalypse, dit saint Bède le Vénérable, écrit à toutes les Eglises » ; ainsi, les sept dons du Saint-Esprit comprennent tous les dons du Saint-Esprit, les sept péchés capitaux comprennent tous les péchés possibles ou les sept douleurs de la Vierge évoquent toutes les douleurs de la Vierge.


Source: missel.free.fr