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Lc 13,1

Commentaire: LES CHÂTIMENTS DE DIEU
Dans ce passage Jésus met en cause l’idée que nous nous faisons des châtiments de Dieu. On ne peut pas croire en Dieu sans croire à la justice. Mais on se fait toujours le centre du monde et on se croit toujours meilleur que les autres. Si le malheur tombe sur un autre, on pense que c’est juste, mais quand c’est notre tour, on demande : “Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour que cela m’arrive ?” L’Évangile aborde plusieurs aspects de la question. Premièrement, essayons de dépasser l’esprit de clan ou de parti (voir 6.32) : le mal fait par nos ennemis n’est pas pire que celui que nous faisons. Ensuite, la justice de Dieu dépasse de beaucoup la nôtre, elle ne se réalise vraiment que dans l’autre monde (le cas de Lazare : 16.19). Les malheurs qui nous apparaissent ici-bas comme des “châtiments de Dieu” ne sont que des signes, des mesures pédagogiques dont Dieu se sert pour nous faire prendre conscience du péché : car Dieu dans son amour tire le bien du mal pour celui qui met en lui sa confiance. Et souvent Dieu convertit un pécheur en lui faisant une grâce inespérée (voir le cas de Zachée : Luc 19.1). Pourquoi parle-t-on tellement des châtiments de Dieu dans l’Ancien Testament ? Précisément parce que la Bible s’adressait à un peuple encore bien ignorant. Ces croyants ne savaient rien de l’au-delà, et il fallait leur montrer des châtiments de Dieu dans cette vie pour qu’ils croient en sa justice. De fait, Dieu continue de donner de tels signes, aussi bien pour les personnes que pour les collectivités. Il est bon de savoir les reconnaître, même sachant que ce n’est pas là le dernier mot de la justice de Dieu.


Source: Bible des peuples