Lecture d'un commentaire (2910)


Lc 3,7

Commentaire: est identique à Matthieu 3.7-10. Mais Matthieu précise que l’invective visait un groupe de Pharisiens ou Saducéens qui sans doute étaient venus s’informer (Jean 1.19) alors que Luc la destine au peuple qui vient se faire baptiser. Qui vous a dit que vous échapperez à la Colère qui vient ? La Colère est un de ces mots qui permettent de parler de Dieu sans le nommer ni blasphémer son nom en lui attribuant directement des sentiments humains. La Colère est une menace suspendue sur la tête des coupables. C’est une sentence déjà prononcée et qui va se réaliser à brève échéance ( Isaïe 26.10 ; Sagesse 18.23). Certains n’hésitent pas à parler de Colère pour désigner une grande épreuve ( Proverbes 11.4 ; Siracide 7.16), tellement ils sont convaincus que l’épreuve ne s’abattrait pas sur le peuple s’il n’avait pas été infidèle ( 1Maccabées 2.49). La menace du feu n’est pas un élément secondaire de la prédication de Jean : fidèle à l’enseignement des prophètes, il voit la venue du Seigneur et de son Messie comme l’heure d’un jugement. Jean voyait-il ce jugement comme une fin du monde ? Sans doute pas davantage que les prophètes. Ceux-ci reconnaissaient dans les tragédies présentes une première réalisation du jugement qui pesait sur toute l’histoire. Mais le cas de Jean est spécial car il est certain qu’il s’est présenté comme celui qui précédait le Messie (outre le témoignage des évangiles il faut lire Actes 18.25 et 19.4). Chez Jean Baptiste on se convertit parce qu’on sait que le mal sera sévèrement puni. Jésus n’élimine pas cette perspective ( Matthieu 18.8 ; Luc 13.5), mais il en ouvre d’autres. Toutes les personnes n’ont pas les mêmes motivations ; Jésus répond à chacun selon l’image de Dieu qu’il porte en lui. Il parle de feu et de géhenne à ceux qui ont été formés à l’école des prophètes.


Source: Bible des peuples