Lecture d'un commentaire (2826)


Jn 15,1

Commentaire: Dans ce second discours d’adieu, Jésus nous invite à rester fermes au milieu du monde. Ce discours se compose de quatre parties : — la parabole de la vigne : “je vous ai envoyés porter du fruit.” — “le monde vous détestera.” — l’œuvre de l’Esprit Saint. — “encore un peu et vous me reverrez.” D’abord la parabole de la vigne. Jésus utilise une image biblique, mais il en change le sens, comme il l’avait fait en parlant du bon Pasteur ( Jean 10.1…). La vigne représentait le peuple d’Israël. Faite de pieds choisis, soignée par le Seigneur, elle aurait dû produire des fruits de justice ( Marc 12.1…). Mais en venant parmi nous Jésus met fin à cette période de l’histoire où le royaume de Dieu s’identifiait au peuple juif. Maintenant la vraie vigne a poussé ses racines. Le Christ en est le tronc d’où sortent les sarments, c’est-à-dire nous qui vivons par lui. Mais Jésus est aussi toute la plante, tronc et rameaux ensemble : les chrétiens sont vraiment le corps du Christ. La vigne était le peuple d’Israël, et ce qui semblait alors le plus important était que l’ensemble de la communauté réponde à Dieu. Les individus importaient moins qu’Israël dans son ensemble. Maintenant Jésus ne dit pas : la communauté chrétienne est la vigne, mais : Je suis la vigne. Et l’important est que chacun de nous soit relié à Jésus par la foi, la prière et sa parole : comme au chapitre 10, ce sont les personnes qui comptent. Nous devons tous porter des fruits, et Jésus ne précise pas quels sont ces fruits : service, compréhension, ou action pour la justice sociale, ou encore une vie consacrée à Dieu dans le silence. Il signale simplement que ces fruits doivent provenir de son Esprit et être marqués de son propre sceau. La réussite de l’Église ne se mesure pas à ses exploits mais au progrès des personnes qui, en elle, approfondissent le mystère du Christ et partagent sa croix et sa résurrection. Après avoir spécifié que nous dépendons totalement de lui, Jésus répète son commandement : l’amour. Il y a un certain ordre pour bâtir une vie chrétienne. Si nous commençons par dire : “Nous devons aimer notre prochain, c’est la seule chose importante”, nous n’arriverons à rien, puisque chacun comprend l’amour à sa manière tant qu’il n’a pas fait sienne la pensée du Christ. Il nous demande d’abord de partager sa pensée : c’est le sens de l’expression : gardez mes commandements. Ainsi nous deviendrons ses amis ; nous le connaîtrons comme une personne qui nous aime et qui agit en nous. Et ensuite nous produirons le fruit authentique de l’amour dont le Christ est l’arbre unique.


Source: Bible des peuples