Lecture d'un commentaire (2788)

Commentaire: On n’insistera jamais de trop sur la méprise qui a fait utiliser cette parabole du bon Pasteur pour étayer la vision d’une Église où de bons pasteurs aident le troupeau à maintenir son unité dans la communion fraternelle et l’obéissance. Bien sûr ce sont là de bons enseignements, mais ce que la parabole met en valeur, c’est la capacité des brebis pour se libérer de la passivité du troupeau. En tout temps, seule une petite ou très petite minorité est capable de s’écarter de la pente douce et jalonnée qu’ont tracée les coutumes du groupe et que rafraîchissent ses leaders, et ceci est vrai même dans l’Église et les monastères : il est rarement possible de suivre les appels du Christ qui propose à chacun sa voie de perfection sans s’attirer la persécution larvée ou ouverte. Après un premier temps où l’obéissance aux règles formelles ou informulées permettait de satisfaire pleinement le groupe, vient le moment où la voix reconnue du Pasteur fait sortir du bercail où se mêlaient sans problèmes les vigilants et les moins éveillés.

Source: Bible des peuples