Lecture d'un commentaire (2702)


Jn 1,47

Commentaire: ISRAÉLITES ET SAMARITAINS Voici un vrai Israélite. Lorsque l’Évangile de Jean parle du Messie, il recourt habituellement, non au vocabulaire habituel des Juifs, mais à celui des Samaritains, héritiers lointains du royaume d’Israël et des tribus du nord. Il a parlé d’Élie, le grand prophète d’Israël, du Prophète mentionné par le Deutéronome 18.15, un des livres qui figuraient également dans la Bible des Samaritains ; au v. 45 la phrase est gauche et tout l’accent est sur : dont a parlé Moïse dans la Loi, car les Samaritains revendiquaient Moïse, mais non les prophètes, presque tous Judéens ; Jésus est le fils de Joseph, un nom cher aux gens du nord, car c’était le territoire des tribus de Joseph ; et Nathanaël répond : Tu es le Roi d’Israël. Jésus reprend en évoquant le songe de Jacob à Béthel, un homme et un lieu qui sont encore typiquement samaritains. Tout ceci nous invite à penser que certaines parties de l’évangile de Jean ont été écrites pour les Samaritains ou, plus précisément, pour des communautés chrétiennes de l’autre rive du Jourdain où l’on se sentait plus proche des Samaritains que des Juifs. Au chapitre 4 l’entretien exceptionnellement long avec la Samaritaine montrera les mêmes caractéristiques, jusqu’à la réplique du v. 42, car l’expression Sauveur du monde semble bien être née à cette époque dans la province de Samarie. Dans les chapitres qui suivent Jean écrira à bien des reprises : “les Juifs”, comme parlant d’un groupe étranger.


Source: Bible des peuples