Lecture d'un commentaire (2627)


Jude 1,1

Commentaire: Ce Jude ou Judas, “frère de Jacques”, désigne vraisemblablement l’apôtre de ce nom. Pourtant, rien n’indique qu’il ait été frère plutôt que fils de Jacques ( Luc 6.16 ; Actes 1.13). Peut-être l’auteur a-t-il confondu les Jacques et les Jude, car il y a bien un Jude frère de Simon, cousin de Jésus, mais qui n’est pas le frère de Jacques “frère du Seigneur”. Quoi qu’il en soit, il est probable que ce nom figure en tête de la lettre en vue de donner une autorité apostolique à cet écrit. Cette lettre assez courte, d’un ton ferme pour ne pas dire agressif, nous étonnera sans doute par les exemples qu’elle donne de la justice de Dieu toujours prête à châtier les fautes graves contre l’ordre moral. Car elle va les chercher, non seulement dans les plus anciennes traditions de la Bible, mais encore dans les imaginations des apocalypses juives de ce temps. Car l’Église n’avait pas encore fixé la liste des livres inspirés et les chrétiens du Moyen Orient utilisaient à côté des livres de la Bible grecque la littérature juive contemporaine. Ceci explique les légendes auxquelles se réfère cette lettre. Pour comprendre la raison d’une telle diatribe, il faut avoir accepté que dès le début les communautés chrétiennes n’ont pas été composées que de saints. Dans un monde religieux où même les violents et les impurs parlaient un langage religieux, certaines personnes pouvaient se convertir au christianisme sans pour autant renoncer à leurs désirs et leurs actions mauvaises. On ne demandera pas à cette lettre de hautes considérations sur le mystère chrétien, il suffit qu’elle nous invite à voir comment, jusque dans les communautés réputées pour leur ferveur et les milieux les plus “ecclésiastiques” le démon sait faire son travail et les esprits les plus avertis peuvent s’aveugler sur la bassesse de leur conduite.


Source: Bible des peuples