Lecture d'un commentaire (2564)


Tt 1,5

Commentaire: Tite devait organiser les Églises de Crète et y établir des responsables dans chaque ville. Nous ignorons si le titre d’épiscope ou évêque (qui signifie : inspecteur) se donnait à tous les anciens (les presbytres), ou s’il était réservé à ceux qui faisaient un travail plus effectif. Après un certain temps, il n’y eut plus qu’un seul évêque, responsable de toute la communauté et supérieur aux anciens. Les apôtres étant morts, ces évêques furent leurs successeurs et gouvernèrent l’Église avec —théoriquement — la même autorité. Ce que Paul dit ici des conditions nécessaires pour être presbytre ou évêque, rappelle ce que nous trouvons dans 1Timothée. Remarquons cependant les points suivants : — Homme d’une seule femme. Il n’était pas nécessaire bien sûr d’être marié ; mais comme on consacrait des hommes d’un certain âge, habituellement ils étaient mariés. Les Églises orientales catholiques pratiquent encore aujourd’hui l’ordination des hommes mariés. La lettre envisage ici le cas fréquent des chrétiens qui avaient divorcé et s’étaient remariés plusieurs fois quand ils étaient encore païens. — Il doit être au-dessus de tout reproche, non seulement lui, mais également sa famille. Son aptitude à présider est essentielle à sa vocation, et de fait il ne sera pas accepté par la communauté si son entourage donne un mauvais témoignage. — Il doit être accueillant. L’Église est communion plus qu’organisation. Tout le monde doit être accueilli et se sentir à l’aise chez le presbytre ou chez l’évêque. D’autre part, il doit accueillir les frères et les responsables venus d’autres régions afin d’assurer l’unité et la communion entre les diverses communautés. L’équilibre humain de cet “évêque” est donc aussi partie de sa vocation : il ne peut être un homme de caractère mal équilibré dont les interventions blessent, dont l’autorité ignore les règles élémentaires du savoir-vivre et du respect des personnes : on a souvent reproché à des responsables de l’Église d’avoir la foi, mais de ne pas savoir agir humainement. Le paragraphe 1.12-16 est une mise en garde contre le retour à une religion de pratiques et abstinences inspirée de la Loi juive. Tout est pur pour ceux qui sont purs : dans l’esprit de Matthieu 15.11 et Romains 14.20. Cela ne voudra jamais dire que nos intentions (les nôtres sont toujours pures !) justifient nos actes ; ce serait oublier que l’arbre (le désir qui nous pousse à agir) se juge aux fruits qu’il produit, lesquels ne sont pas justifiables s’ils vont contre la volonté de Dieu manifestée par la Loi.


Source: Bible des peuples