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Dn 1,8

Commentaire: LES INTERDITS ALIMENTAIRES Daniel a des compagnons — disons qu’il a persuadé plusieurs de ses camarades de suivre son chemin de conversion. Voilà un groupe de jeunes qui se mettent à étudier et qui cherchent la sagesse. Les noms babyloniens qu’ils reçoivent sont la preuve qu’ils ont réellement adopté la culture du pays où ils résident : en cela ils sont un modèle pour les Juifs émigrés et même pour ceux qui en Israël vivent dans un milieu hellénisé. Mais l’assimilation ne doit pas toucher au domaine de l’alimentation, lequel est soumis aux prescriptions de la Loi. Il faudra du courage pour ne pas céder, mais c’est la condition pour que sa communauté survive : s’afficher différents. Ce point a été décisif au cours des siècles pour maintenir les communautés aussi bien juives que musulmanes. Il est facile de voir que les sentences de Jésus sur les aliments étaient une vraie révolution, et les disciples eux-mêmes restèrent abasourdis ( Marc 7.17-19). Elles libéraient l’esprit et la foi au Dieu Père, mais aussi elles privaient les communautés chrétiennes d’un point d’appui de la plus haute efficacité. Faudrait-il remplacer ce trait de leur identité par une langue commune, par une hiérarchie puissante, par un cycle de fêtes particulières ? La suppression des interdits alimentaires minimisait l’importance des formes sociologiques de l’identité chrétienne. Les chrétiens désormais devaient se contenter d’une position de faiblesse, humainement parlant : allaient-ils imposer leurs jours de fête, leurs sonneries de cloches, l’arrête de tout travail le dimanche ? Tôt ou tard ils ne maintiendraient leur identité que s’ils avaient la force de l’Esprit et l’expérience des fruits promis par l’Évangile.


Source: Bible des peuples